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Des accusations portées contre Tony Tomassi!

 

Par: Annie-Claude Desrochers

ENP7505, groupe 27 (lundi soir)

Comme vous le savez surement, des accusations de fraude et d’abus de pouvoir ont été portées contre l’ancien ministre Tony Tomassi 1 . Ce que vous ne savez pas, c’est à quel point cela me fait plaisir!  Cela ne me fait pas plaisir personnellement, je préférerais un monde exempt de problèmes, même si c’est utopique, je le sais.  Non, cela me fait plaisir en tant que citoyenne québécoise.  En effet, le fait que des accusations soient portées contre quelqu’un qui a été aussi haut placé dans le gouvernement me donne envie de croire à l’indépendance du système de justice.  Me donne envie, car il y a parfois un petit doute à savoir s’il y a deux poids deux mesures, une façon de faire pour les citoyens, une façon de faire pour ceux qui gouvernent.  Ces accusations viennent confirmer qu’il n’y a qu’une seule façon de faire et que si des gestes illégaux sont posés, des accusations seront portées, peu importe le statut social de cette personne. Cela me donne envie de croire que le système de justice est réellement impartial et indépendant, comme il se doit de l’être dans un état de droit 2. Un État de droit ne peut exister sans l’indépendance de son système de justice, car dans de telles conditions, la justice est au service du pouvoir exécutif et/ou législatif. Dans l’état de droit, la justice doit être impartiale, que ce soit envers le simple citoyen, envers le pouvoir exécutif, envers le pouvoir législatif et même envers les gens qui font eux-mêmes partie du système de justice. Dans Du Contrat social , Jean-Jacques Rousseau3  dit lui-même que le prince (je prends la liberté de transposer le prince en ministre) n’est pas au-dessus des lois, car les lois sont faites par les citoyens dans l’État dont le prince fait aussi partie. Il ne peut donc pas contrevenir aux lois, sous aucune façon, sinon il devra subir les mêmes conséquences que n’importe qui dans l’État. Cet exemple permet d’illustrer que l’indépendance du système de justice est une idée qui ne date pas d’hier. Même si certains ont l’impression que cela ne s’applique pas à eux.  Que voulez-vous, des princes, il y en a, en effet, la reine n’est-elle pas encore notre guide suprême….

 

Dans le même ordre d’idée, je crois qu’il est essentiel que le système de justice soit indépendant dans notre système parlementaire actuel. En effet, étant donné que les gouvernements sont réélus tous les cinq ans, imaginez-vous seulement un instant devoir réélire à chaque mandat les gens dans le processus judiciaire. Premièrement, pendant les élections tout ce qui touche le système judiciaire serait mis en attente. Deuxièmement, comment s’assurer de la neutralité si les membres du système judiciaire doivent continuellement être réélus? On peut s’imaginer qu’il n’y aurait plus d’indépendance, le public entretiendrait des doutes sur la réelle indépendance du système, des doutes qui pourraient être fondés, car à ce moment-là il n’y aurait plus de sécurité financière, d’indépendance administrative et peut-être plus d’inamovibilité, qui sont trois conditions objectives de l’indépendance du système de justice2 .

 

Dans un autre ordre d’idée, comment un individu dans un poste de pouvoir comme l’était Tony Tomassi pouvait-il croire un seul instant qu’il pourrait en passer une « ptite vite » au vérificateur général, au premier ministre, à ses collègues ministres qui sont honnêtes? Comment cet homme pouvait-il croire que ses gestes seraient au dessus de la loi? Il aurait dû prendre un cours de principes et d’enjeux de l’administration publique, il aurait su alors que tout est vérifié, tout doit être approuvé 4! Comment pouvait-il croire que ses sous-ministres, que les hauts fonctionnaires, qui sont habitués de travailler avec ce principe fondamental ne sonneraient pas la cloche sur des activités louches. Je ne sais pas qui a sonné la cloche à ce sujet, mais je me demande si cela a pris trop de temps avant de la sonner. En effet, pour en être rendu à des accusations criminelles, il n’a pas dû dépasser la ligne une seule fois, il a dû le faire à plusieurs reprises. Est-ce qu’il y a eu une complicité du silence entre le ministre et ses administrateurs à ce sujet 5? Moi l’utopiste, je veux croire que non. De toute façon, si c’était le cas, j’ose croire qu’il y aurait eu d’autres accusations.

 

Cela me mène à me questionner sur le rôle du premier ministre dans cette affaire. En premier lieu, pourquoi a-t-il nommé Tony Tomassi comme ministre? En effet, si Tomassi a fait des gestes répréhensibles qui mènent à des accusations, ça ne doit pas être la première fois dans sa vie qu’il fait montre de moralité douteuse. Comment peut-on faire confiance à un premier ministre qui nomme un ministre qui commet ces gestes? Je ne peux pas m’imaginer qu’il n’y a aucun processus de contrôle de la part du premier ministre pour s’assurer que ses ministres sont blancs comme neige. Déjà qu’en ce moment il y a un cynisme de la population face à la politique, cette situation ne fait qu’exacerber ce cynisme ambiant. Le fait qu’il y ait des accusations me donne envie de croire au système de justice. Une chance que je ne suis pas dans le jury lors de son procès, car je le considère déjà coupable. En effet, pour que des accusations soient portées contre quelqu’un de son statut, il faut que les preuves soient très solides contre lui. Personnellement, ce qui exacerberait mon cynisme serait de voir qu’il est capable de s’en sortir et qu’il est acquitté. Ça me donnerait mal au cœur. 

 

Le dernier point que je veux apporter au sujet de ce « cher » Tony Tomassi (s.v.p., dites-moi que vous entendez le sarcasme lorsque je dis « cher ») est ma surprise de l’implication des compagnies privées dans la politique. Bon, j’entends certains d’entres-vous se dire à quel point je suis naïve, je le sais, car je me le dis moi-même! Mais je vous ai aussi dit deux fois que j’étais utopiste, que voulez-vous je ne peux pas me refaire! Je reviens donc à ma surprise. Ce qui me surprend, mais je crois que le mot approprié serait de dire ce qui me sidère est que Tony Tomassi ait accepté de prendre des cartes de crédit payées par des compagnies privées. Soit il était aussi naïf que moi et il ne croyait pas que les compagnies allaient lui demander quelque chose en retour, mais même moi, naïve et utopiste j’aurais su que les compagnies allaient me demander des « petits » services en retour. Je ne crois pas qu’il était stupide, en effet, il a quand même été nommé ministre et je ne crois pas que notre premier ministre nommerait quelqu’un de stupide à ce poste. Je dis cela, même en n’étant pas une très grande partisane du parti Libéral. Donc, s’il n’est pas assez naïf, s’il n’est pas stupide, il doit être croche. Personnellement ça me fait peur qu’un ministre soit croche, car nécessairement s’il passe des accords financiers avec des compagnies privées, ces compagnies vont exiger de lui qu’il leur fasse des faveurs, ce qui fera en sorte que notre ministre ne va plus travailler pour le bien-être de la population, il va travailler pour le bien-être de ses poches et des poches des entreprises qui le soudoient. De cela, nous ne voulons pas au Québec.

 

Comprenez-vous pourquoi je suis contente que des accusations soient portées contre Tony Tomassi?  Car cela me redonne espoir dans l’indépendance du système de justice, mais cela donne aussi un message clair à tous les gens qui voudraient corrompre le système politique au Québec : vous allez devoir payer les conséquences de vos actes, peu importe votre statut dans la hiérarchie politique et sociale. Cela me donne envie de sourire et de croire que des gens, tant en politique que dans le système de justice travaillent fort afin que le monde dans lequel nous vivons soit un monde meilleur. Un monde qui s’améliore petit à petit, car il y aura un tout premier code d’éthique pour les députés, dès janvier 2012 6. Un petit pas qui démontre qu’il y a un intérêt du gouvernement à ce que des choses pareilles de ne reproduisent plus.

 

 

Bibliographie

1-       Ouellet,Martin, Le PQ invite Tony Tomassi à démissionner,(Page consulté le 23 octobre 2011), Site de Cyberpresse, [En ligne],  http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/politique/201110/12/01-4456544-le-pq-invite-tony-tomassi-a-demissionner.php

2-      Michaud, Nelson et coll. (2011). Secret d’État : Les principes qui guident l’administration publique et ses enjeux contemporains, PUL,  chapitre 9.

3-      Rousseau, Jean-Jacques ( 1964). Du Contrat social, Gallimard, 535p.

4-      Trudel, Rémy. (2011), Notes de cours ENAP 7505, séance 1.

5-      Michaud, Nelson et coll. (2011). Secret d’État : Les principes qui guident l’administration publique et ses enjeux contemporains, PUL, Chapitre 22.

6-      Journet, Paul. Le nouveau commissaire à l'éthique entre en fonction, (Page consultée le 23 octobre 2011), Site de Cyberpresse, [En ligne],  http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201101/06/01-4357733-le-nouveau-commissaire-a-lethique-entre-en-fonction.php

 

 

 

Commentaires

  • Bravo encore Annie-Claude pour oser un commentaire public sur une question d'actualité pour faire voir des principes d'administration publique concrets.
    N'oublions pas de s'assurer une copie-papier dans les cahiers réservés à cette fin.
    Ceci s'applique aussi pour les "commentateurs" de annie-Claude.
    Et bientôt ...de la correction, au sens d'examen de la copie !
    Prof - dimanche le 23 octobre

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