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Où s'en vont nos universités?

Comme on le dit souvent, l’éducation est ce qu’il y de plus importants dans une société. C’est en effet en ayant des diplômés qualifiés, spécialisés et une main-d’œuvre rare qu’un pays peut demeurer ou devenir prospère. L’innovation et l’augmentation du niveau de productivité sont les deux vecteurs de croissance économique les plus importants pour un pays dont l’économie est déjà dite développée. Le Québec, aussi endetté qu’il soit, se doit de recourir à une éducation de qualité pour pouvoir sauver sa société. Un rapport de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) nous prouve que plus la population d’un pays est diplômée, plus il a de bonnes chances de pouvoir traverser une éventuelle période de crise économique[1]. Notre société a donc tout avantage à investir et à prioriser l’éducation.

Qu’arrive-t-il à nos universités? Je crois que vous serez d’accord avec moi pour dire que la qualité des ressources et de l’enseignement est loin d’être à son meilleur. Est-il optimal d’avoir des bibliothèques contenants des livres désuets, d’avoir davantage de chargés de cours que de professeurs et d’avoir comme manuel de référence des ouvrages datant d’il y a 20 ans. Les directeurs de départements s’entendent pour dire que leur manque de revenus les empêche d’offrir de meilleurs salaires pour pouvoir intéresser de meilleurs professeurs. On observe alors certaines universités admettre le plus d’étudiant possible, afin d’obtenir des revenus, quitte à abaisser les critères d’admission et les critères d’évaluation. Est-ce de cette manière que nous donnons de la valeur à nos diplômes? La pensée actuelle semble être de vouloir produire le plus de jeunes diplômés universitaires possible, peut importe la valeur réelle de ce diplôme. Le Québec, aussi endetté qu’il soit, se doit de recourir à une éducation de qualité pour pouvoir sauver sa société.

Une étude réalisée par la Conférence des Recteurs  et des Principaux des Universités du Québec (CREPUQ) et le ministère de l’éducation nous informe que l’ampleur du manque à gagner du réseau universitaire du Québec se situe autour de 620 M$ pour l’année 2007-2008 par rapport aux établissements du reste du Canada[2]. Il est plus que temps de réagir!

Maintenant la question qui s’impose est de quelle façon devons nous financer les universités. On parle beaucoup de la hausse des frais de scolarité et cette option est toujours perçue comme un scandale. Je dois cependant admettre que je suis pour. Pour une hausse, mais pas à n’importe quel prix, bien certainement. Il est bien beau de vouloir améliorer la qualité de notre éducation mais il faut obtenir du financement pour y avoir droit. Or la scolarité postsecondaire coûte déjà très cher a l’État, le privé finance largement nos universités, il ne reste donc plus beaucoup de solution. Comme mentionné précédemment dans ce texte, le Québec est endetté de façon extraordinaire, presque au niveau de l’Irlande et de la Grèce selon une récente étude économique du Mouvement Desjardins[3]. La population, dont les étudiants, doit être consciente de cette situation. L’argument premier de ceux qui sont contre cette hausse, est la peur que le taux de fréquentation des études universitaires  diminue. Ce n’est toutefois pas aussi évident d’affirmer que moins de gens poursuivront des études après le cégep si les frais sont plus élevés. En effet, malgré que le Québec soit en bas de la moyenne fédérale pour ce qui est des frais de scolarité, nous sommes dans la moyenne, et non en haut, des taux de participation universitaire du Canada. L’Ontario et la Nouvelle-Écosse, deux provinces ayant des frais de scolarité plus élevé que les notre, ont aussi des taux de fréquentation universitaire plus élevé[4]. On ne peut donc pas affirmer que d’augmenter les frais diminueraient automatiquement le taux de participation universitaire. Considérant que la moyenne canadienne des frais de scolarité des étudiants au premier cycle est de 4917$ par année et qu’au Québec nous ne déboursons que 2272$[5], je crois qu’il est légitime d’augmenter nos frais jusqu'à l’atteinte de cette moyenne. Il est aussi essentiel de savoir que nous sommes la province du Canada ou nous payons le moins cher pour notre scolarité. Toujours selon le rapport de l’OCDE,  si un diplômé canadien du postsecondaire gagne un salaire qui représente en moyenne trois fois le montant déboursé pour ses frais de scolarité, je pense qu’il est possible de payer un peu plus cher pour ses frais. De plus, il faut considérer que l’université sert à acquérir les connaissances et aptitudes permettant à un individu d’obtenir du travail. Il s’agit d’un retour sur l’investissement en temps et argent que la personne à fait en étudiant à l’université.  Or en maintenant les frais de scolarité aussi bas, cela encourage la surconsommation, puisque la relation offre/demande est affectée par ce faible coût. Bien sur, le problème que plusieurs redoutent est que d’augmenter les frais de scolarité nuise seulement aux plus démunis et que l’école soit donc accessible davantage pour les plus nantis. C’est pourquoi, je considère important qu’une bonne part de cette augmentation de frais de scolarité soit utiliser pour augmenter les montants des prêts et bourses. Ainsi les gens pourront faire un choix et le principe d’investissement mentionné plus haut s’applique. On doit également mentionné que l’existence du Régime Enregistré d’Épargne Études et divers crédits d’impôts relatifs aux frais de scolarités et manuels sont déjà d’importants supports de l’État pour rendre l’université accessible.

Une autre option pourrait être que les frais de scolarité varient selon les différents programmes.  Présentement, les frais sont uniformes, ils sont égaux peut importe le programme choisit. Toutefois certains programmes sont beaucoup plus coûteux que d’autres, la formation est plus chère. De plus, certaines des formations offrent de meilleure perspective de rendement. Je crois donc que l’on devrait prendre en considération ces différents facteurs et en ajuster les frais de scolarité en conséquence. Il est injuste que quelqu’un qui étudie dans un domaine ou la formation est peu coûteuse et ou les perspectives de rendements sont faibles, paie le même montant que ceux qui étudie dans un domaine ou le rendement est très élevé.

En conclusion, on doit retenir que le projet social-démocrate du Québec est encore réaliste au niveau de l’éducation, mais il doit être ajusté pour tenir compte de l’évolution de l’économie et du marché du travail suite à l’avènement de la mondialisation. Nous nous devons de produire des diplômés de grande qualité qui sont formés par les meilleurs professeurs possibles dans les meilleures conditions. Pour y arriver, nous devons mettre à contribution les étudiants qui doivent accepter l’investissement qu’ils font dans leur propre capital humain. L’atteinte de la moyenne canadienne est un objectif réaliste qui apportera des bienfaits concrets pour l’ensemble du Québec.

Laurence Demers-Rivard

groupe du mardi soir

 

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