La LSJPA, les jeunes en ont-ils vraiment peur ?
(proftrudel Blog 2)
Je fais partie de celles qui croient que peu importe notre âge, nous devons faire face aux conséquences de nos gestes. C’est ce qui m’amène à vous parler de la loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Auparavant il y avait le système de justice pour les jeunes que prévoyait la Loi sur les jeunes contrevenants (LJC), elle fût critiquée car trop d'adolescents étaient accusés et même incarcérés, et les résultats obtenus étaient plutôt douteux. Elle ne comportait pas de perspectives positives pour les jeunes contrevenants et les victimes et elle ne favorisait pas suffisamment la réadaptation et la réinsertion sociale.
La Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA), est entrée en vigueur le 1er avril 2003. Les objectifs de cette nouvelle loi est de prévenir la criminalité, de permettre la prise de mesures offrant des perspectives positives en cas de comportement délictueux et de favoriser la réadaptation et la réinsertion sociale de l'adolescent. Ces aspects permettent au système de justice pénale pour les adolescents de contribuer à la protection de la société en général.
Je crois que trop c’est comme pas assez, je trouve que la LSJPA, offre de multiples chances. Il y a tout plein de programmes et de mesures extrajudiciaires, avant d’amener un jeune vers la détention. Il y a le renvoi communautaire : Il s’agit de mesures décidées par les policiers.
L’adolescent peut participer à une activité de sensibilisation impliquant ses parents ou encore réaliser une mesure de travail non rémunéré pour le bénéfice de la communauté.
Mesures de développement des habiletés sociales (DHS) Il s’agit de mesures décidées par le centre jeunesse suite à une consultation avec la personne victime et l’évaluation de l’adolescent.
Travail bénévole:
Il s’agit de mesures décidées par le tribunal de la jeunesse.
L’occasion est donnée à l’adolescent de réparer les torts causés à la communauté par son délit.
Je comprends que l’objectif de cette loi est de favoriser la réadaptation et la réinsertion sociale de l'adolescent. Mais après combien de délits les jeunes vont t’ils faire face aux conséquences de leurs gestes ? Est-ce à 18 ans, qu’ils n’auront pas le choix de faire face à la vraie justice au Québec qui ne pardonne pas ?
Je ne suis pas contre le fait, qu’il faut aller étape par étape et qu’il faut croire à la réinsertion sociale, mais je crois qu’il n’est pas normal qu’un jeune ait des mesures extrajudiciaires de façon répétitives. En tant qu’intervenante dans le réseau, j’ai eu connaissance d’un jeune qui a débuté sa vie de contrevenant depuis l’âge de 13 ans, mais c’est seulement à l’âge de 17 ans qu’il a eu une courte période de détention. Est-ce que cette loi n’est-elle pas trop « réadaptative » et pas assez punitive ?
E0226216 (Clarence)
Commentaires
Si vous êtes dans le réseau, vous n'êtes pas sans savoir que de nombreuses études ( Voir entre autres les écrits de Nicola Bala, juriste ontarien) ont démontré que les mesures qui font peur aux jeunes, ou les peines sévères ne fonctionnent pas. Les adolescents ont un sentiment de toute puissance qui fait en sorte qu'ils croient toujours qu'ils ne se feront jamais prendre, ou que cette fois-ci, ça ne leur arrivera pas. Lorsqu'ils commettent leurs délits ils ne s'arrêtent pas pour penser "humm... je crois qu'il y a une peine minimale de 2 ans de prison si je commets ces voies de fait..."
Les mesures qui fonctionnent sont des mesures qui visent à les aider à survivre à leurs problèmes psychosociaux.
C'est d'ailleurs pourquoi le Québec s'est positionné à l'encontre des amendements que propose le gouvernement Harper à la LSJPA qui ont pour objectif de modifier les principes de base de la loi pour metre au plus haut rang la protection du public et reléguer au second, sa protection DURABLE.
Des programmes ancrés dans les communautés sont ceux qui ont les plus hauts taux de succès. Par exemple, un organisme communautaire de l'Ontario OJEN (Ontario Justice Education Network) a développé des activités qui visent à démystifier le processus judiciare pour les jeunes et à créer des ponts entre les acteurs judiciaires (policiers, procureurs de la couronne, avocats et juges) et les jeunes. Il semble que la perception des uns et des autres se modifent et que les jeunes marginalisés modifient leur attitude face à l'autorité lorsque celle-ci prend une forme humaine.
Les communauté anglophones et ethnoculturelles de Montréal ont développé beaucoup de ressources communautaires. Il en manque plusieurs au niveau francophone.
Je crois que c'est culturel. Nous n'avons pas le réflexe de nous tourner vers notre communauté pour de l'aide. Le réflexe, c'est de se tourner vers l'État. Or l'État, c'est bien impersonnel. Il y a des conventions dcollectives, des congés, du roulement de personnel. C'est difficile d'assurer une continuité dans les services. Ce n'est pas un défaut, c'est la nature de la bête. Un organisme communautaire peut combler les lacunes naturelles de l'État et complémenter son action.
Pascale Berardino
Cour du lundi - 7505
Pour ma part, je suis partagée entre l’opinion du blog et du premier commentaire. J’ai déjà trouvé qu’effectivement la LSJPA laissait peut-être trop de latitude aux policiers faisant en sorte qu’il faille un gros délit ou une accumulation importantes de délits pour que le jeune soit traduit en justice, cependant, je suis tout à fait pour notre philosophie que nous tentons de maintenir pour l’intervention auprès des jeunes contrevenants au Québec. L’intervention dans la communauté a été démontrée à plusieurs reprises comme étant une des interventions les plus efficaces, cependant je ne considère pas que ce soit seulement aux organismes communautaires d’assurer ces interventions. D’autant plus que je ne sais pas pour vous mais ce que j’entends des organismes communautaires c’est qu’il peine à se financer et ont de moins en moins de soutien de la part des organisations publiques, des CSSS notamment. Pourquoi l’État ne se rapprocherait-il pas du communautaire pour réaliser ces interventions et s’assurer que les organismes communautaires aient les moyens nécessaires pour répondre à leur mandat. À mon sens, l’intervention auprès des jeunes contrevenants est la responsabilité de tous, tous dans l’optique de favoriser leur réadaptation. Une action commune communautaire-État serait souhaitable selon moi… Quoique nos gouvernants de l’État auraient peut-être besoin de réadaptation eux aussi ces temps-ci, côté actes délictueux ils semblent plutôt bon délinquants!
Pour ma part, je suis tout à fait d'accord avec le fait que la réinsertion dans la communauté est le moyen le plus efficace pour lutter contre la délinquance. Le modèle québécois en matière d'intervention auprès des jeunes en Centre Jeunesse que ce soit la Loi de la Protection des jeunes ou la Loi sur le jeunes contrevenants remplacé par la LSJPA (Loi systeme de juestice pénale pour adolescents)ont fait leur preuve surtout depuis leur révision en 2007.
L'intervention dans la communauté a ceci d'intéressant c'est qu'on garde la personne dans son milieu de vie, on ne le déracine pas. Cependant, il faut lui offrir du soutiuen et du support pour l'aider à progresser dans son cheminement de réhabilitation. La stigmatisation que ce soit pour un problème de santé mentale ou pour une jeune personne qui a commis un méfait n'aide pas la guérison ou la réadaptation.
Toutefois, ici au Québec, malgré tous les efforts du MSSS pour créer un réseau d'organismes communautaires, on n'arrive pas à satisfaire la demande. De plus, les argents octroyés aux organismes communautaires ne représentent qu'un infime pourcentage.
Il faut donc développer un réseau de soutien au réseau public pour l'aider dans sa tâche. Le réseau public ne peut tout faire tout seul. L'intervention auprès des jeunes est une opération de tous les jours, pour les parents mais aussi pour la société
C'est seulement une action concertée qui peut les aider à s'en sortir.
Malika Yantren
Cours du mardi
La LSJPA, tout comme la LPJ a comme mandat premier, la protection de nos jeunes. Avec les multiples modifications apportées à ces lois,est-ce que les objectifs ont été atteints? Malheureusement pas dans tous les cas. Cependant, ce n'est pas faute d'investissement de la part des intervenants. Je sais très bien que les intervenants qui travaillent auprès de ces jeunes et qui sont chargés de l'application de ces lois se trouvent bien souvent démunis, ont des charges de cas très lourdes, et manquent de support. De plus, ils doivent composer avec les critiques qui proviennent des médias mais qui manquent souvent de recul puisqu'ils ne possèdent souvent que peu de détails mais cela ne les empêchent jamais de publier la nouvelle.
L'application de ces lois est difficile et pour s'assurer que nos jeunes recoivent tous les services nécessaires, il faut protéger et supporter les intervenants. Sans eux, pas de service, pas de réintégration sociale ni de réhabilitation.
Annie Richard (mardi soir)
ENP7505