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Commission d'enquête sur la construction: Jean Charest doit écouter ou partir

 Commission  d’enquête sur  l’industrie de la construction : Jean Charest doit écouter ou partir !

Des rumeurs de malversations, de copinage et de conflits d’intérêt ne cessent de déferler la chronique. Chaque jour qui passe apporte son lot de révélations sur des prétendus rapports sinon illicites, du moins suspects entre certains élus, et ce à quelque niveau de la vie politique du Québec que ce soit, et les entrepreneurs du milieu de la construction. Un peu comme à l’époque du triste épisode des accommodements raisonnables, le Québec se réveille chaque jour avec de nouvelles révélations de corruptions touchant l’industrie de la construction. Dans un cœur, toute la classe sociale, ou presque, réclame la tenue d’une commission d’enquête sur l’industrie de la construction. Des sondages d’opinions aux tribunes téléphoniques en passant par des pétitions et motions des partis d’opposition à l’Assemblée nationale, des manœuvres sont légion. Et pourtant, le gouvernement Charest continue à faire la sourde d’oreille, maintenant mordicus que c’est l’enquête policière qui est la mieux placée pour élucider ce mystère.

Crédibilité, transparence et imputabilité

La crédibilité et la transparence doivent en tout caractériser le mandat de tout gestionnaire de l’administration publique. C’est du peuple que le gouvernement reçoit sa légitimité pour  gouverner. C’est donc à ce dernier que celui-ci devrait rendre des comptes. Nous ne sommes pas dans les types de régimes à caractère dictatorial dans lesquels seule la volonté d’un homme et sa bande d’apparatchiks suffit pour mener à bien la chose publique. Tout comme nous ne concevons aucunement  que la logique de coup d’État soit la plus indiquée pour démettre un gouvernement démocratiquement élu. Cependant, nous devons reconnaître que le rôle du premier ministre d’un gouvernement dans un État de droit consiste à gérer dans la transparence. Ce qui est loin d’être le cas actuellement.  En effet, ce matin encore, on apprenait que plus de 200 000 personnes ont signé la pétition en ligne à l’Assemblée nationale exigeant la démission de Jean Charest, à défaut de vouloir répondre aux attentes du peuple sur la tenue d’une commission d’enquête sur l’industrie de la construction et d’adopter un moratoire sur les gaz de schiste. Un tel record d’impopularité ne signifie rien d’autre, à notre avis, qu’un désaveu du gouvernement par les citoyens. Le gouvernement Charest n’a plus que deux options possibles : ou il accepte de se montrer transparent dans la gestion de ces dossiers, surtout celui de l’industrie de la construction ou il décide de partir!  Est-il nécessaire de rappeler que dans les forts moments du malaise sur les accommodements raisonnables que nous avons vécu, le Gouvernement a mis en place la Commission Bouchard-Taylor! De même, les allégations sur des prétendues influences sur le processus de nomination de juges au Québec nous a valu la tenue de la Commission Bastarache  alors même qu’en tant que peuple nous ne l’avions pas demandée!  Jean Charest a cru se servir de cette dernière comme un arbre qui cacherait la forêt par rapport à l’industrie de la construction. Doit-on lui rappeler que le peuple ne se trompe jamais! Qu’a-t-il réellement à cacher en s’obstinant de ne pas donner suite à la pression populaire!

Savoir parler à son peuple

Nous nous permettons d’affirmer qu’en sa qualité de premier ministre, Charest est le gestionnaire en chef de l’administration publique du Québec. En de pareilles circonstances, le premier ministre devrait, plutôt que de se retrancher derrière un mutisme tout aussi inquiétant que coupable, s’adresser à son peuple afin de lever le voile sur ces rumeurs de collusion. Nous estimons que le premier ministre du Québec devrait s’adresser clairement à la population pour au moins dissiper le malaise créé par toutes les révélations que nous ne cessons d’apprendre chaque jour. Visiblement, Jean Charest, en tant que  gestionnaire, ne sait pas parler à son peuple. Alors, pourquoi devrait-il continuer à nous diriger s’il ne sait ni nous parler ni nous écouter!

Légitimité et autorité morale et leadership

Ayant  été élue avec une certaine majorité, l’équipe Charest détient toujours, sans conteste, toute la légitimité de continuer à diriger la province. Mais cela ne semble pas être  le cas en ce qui concerne l’autorité morale. À  notre avis, le gouvernement Charest a perdu toute autorité morale pour continuer à présider aux destinées de la province à cause de son refus obstiné de donner suite à notre demande. Enfin,  n’oublions pas que la légitimité nous vient            de la nomination, élection dans ce cas-ci, alors que le leadership nous est reconnu par ceux que nous  dirigeons. Visiblement, celui de Jean Charest dans ce dossier est soumis à rude épreuve.

Tout compte fait, nous constatons que le béton de l’industrie de la construction est lentement, mais sûrement, en train d’entraîner l’insubmersible vaisseau Charest dans les profondeurs de l’abîme politique. Et en bon capitaine, le premier ministre  choisit visiblement de chavirer avec tout le bateau plutôt que de sauver la vie de certains passagers; les deux mains, bien entendu, sur le gouvernail!

 

Par : Yves Ciriaque Monka, ENP 7505, groupe 23, mardi soir.

Référence :

Éthier, Gérard (1994); L’administration publique : Diversité de ses problèmes et complexité de sa gestion, Presse de l’université du Québec.

Gortner, Harold F; Mahler, J; Nicholson Bell(1998) : La gestion des organisations publiques, Presse de l’université du Québec.

Mercier, Jean (2008) : L’administration publique; De l’école classique au nouveau management public, Presse de l’université Laval.

Proulx, Denis(2008) «  La décision en administration publique » dans  Management des organisations publiques : théories et applications,  Québec PUQ

Tremblay, Pierre (2009) : L’État administrateur, mode et émergence, Presse de l’université du Québec.

 

 

 

Commentaires

  • Vous traité d’un sujet qui touche plusieurs milliers de personnes au Québec. Nous n’avons qu’à constater chaque jour, l’étendue de la pétition demandant la démission de notre premier ministre Jean Charest. Actuellement elle a recueilli plus de 236 000 signatures et le site est constamment surchargé. Monsieur Charest a commenté cette pétition en disant que nous vivions dans un pays libre et que chacun a droit à son opinion. Je ne peux qu’être en accord avec lui sur ces points, même si je voudrais être en désaccord, mais il faut analyser ses propos dans le contexte qui leurs sont propres. Combien étions-nous à voter au cours de l’élection du 8 décembre 2008? Un peu plus de 2 000 000 de personnes, soit 57,3% de la population en âge de voter. Il a remporté ses élections et il a un gouvernement majoritaire. Je ne pense pas que seulement 236 000 personnes amènent un politicien aussi aguerri et prétentieux que Jean Charest à démissionner, même si on le voudrait bien.

    Pourquoi a-t-il mis sur pied la commission Bastarache aussi rapidement et refuse-t-il catégoriquement de mettre sur pied une commission sur la construction, alors que tous la réclame…. Oups, sauf le parti libéral!!! Nous l’avons constaté lors de leur dernière assemblée générale. Je pense que l’entêtement de monsieur Charest vient du fait que la grande majorité des pourvoyeurs du parti libéral sont reliés à ce domaine et que monsieur Charest veut, tout simplement, les protéger. D’où pensez-vous que provenait la rallonge salariale secrète de 75 000 $ versée au premier ministre au cours des dernières années?????

    Finalement, je reviens à la commission Bastarache, il y a un des deux belligérants qui a menti. En agissant comme il le fait et en laissant planer plusieurs doutes, Jean Charest nous laisse supposer que c’est lui qui a menti à cette commission. Donc, je crois qu’une enquête policière est tout à fait appropriée, mais qu’il doit y avoir également une commission d’enquête sur la construction.

    Stéphane Castilloux
    ENP-7505

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