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L’état de droit est – il en danger?

L’état de droit est – il en danger ?

(Urgence dans nos hôpitaux et…..dans  notre classe politique)

 

 

                                                                                             Par Sylvie Mbiga

 

En ce mois de Novembre ce sont  nos politiciens qui attirent l’attention des médias et du public une fois encore, non pas par des prises de position constructives ou par l’annonce de mesures salutaires pour notre économie, notre santé ou notre éducation, mais par des allégations portées à l’ endroit de certains politiciens parfois par leurs propres confrères.  L’affaire Bellemare, dont on ne connaît pas encore l’issue et la commission Bastarache qui en découle, ont laissé un gout d’inachevé et de vérités non dévoilées. Etait-ce à Jean Charest de nommer le juge qui devait présider une commission où il était lui-même mis en cause ? On peut y répondre par la négative car il est évident que le risque d’un manque de transparence est bel et bien présent. On ne saura par ailleurs peut être jamais qui de Jean Charest et de Marc Bellemare dit vrai. La conclusion  des travaux est du reste toujours attendue après une note salée pour les contribuables de plus d’un million de dollars profitant en grande partie aux avocats des deux parties. Toute porte à croire qu’on aura une suite de recommandations sur le processus de nomination des juges dont on espère néanmoins qu’on en tiendra compte.

Les dernières semaines ont été marquées par une succession d’ événements dans la classe politique (surtout municipale) qui laissent un goût tout aussi fort désagréable, laissant croire que rien ne va en ce moment et que peut être nos politiciens, censés pourtant protéger l’ état de droit, seraient les premiers à en bafouer les principes élémentaires comme la transparence dans la gestion des biens publics, la séparation du politique et de la bureaucratie et le non recours aux méthodes de corruption.   Il ya eu le maire de Mascouche, Richard Marcotte, qui a été éclaboussé il y a quelques semaines par des révélations mettant en évidence ses rapports avec une entreprise de construction qui aurait bénéficié pendant plusieurs années de contrats importants de la municipalité. En retour l’entrepreneur aurait financé les travaux à la résidence de M. Marcotte. Ce dernier a entretemps été expulsé de son parti. Quelques jours plus tard, une joute verbale par medias interposés s’installe cette fois ci entre M. Gérard  Deltell, chef hautement plébiscité de l’ADQ, et le Premier Ministre Jean Charest, le premier ayant qualifié le second le samedi 14 Novembre de « bon parrain du parti libéral ». Il n ya qu’un pas à faire ici pour rapprocher ces propos de l’actualité dans le milieu de la construction et plus encore dans le milieu mafieux lui-même. C’était en effet mercredi dernier que le patriarche  de la mafia montréalaise Nicolo Rizzuto a été assassiné dans sa résidence dans des circonstances pour l’ instant non élucidées. Si certains n’y voient aucun lien entre ces événements, Jean Charest  n’a pas pour sa part apprécié l’allusion voilée. Presque simultanément, un autre fait politique retient l’attention médiatique: M. Serge Menard, actuel député du Bloc Québécois à  Ottawa soutient avoir reçu une enveloppe blanche contenant 10 000$ du maire Gilles Vaillancourt de Laval il y a 17 ans alors qu’il était candidat du Parti Québécois pour des élections dans une circonscription de Laval. M Vincent Auclair, députe libéral, se souvient également s’être fait proposé une enveloppe du maire de Laval. Si dans ce cas l’enveloppe est toute aussi blanche, M. Auclair ne peut affirmer qu’elle contenait de l’argent. Ici encore, comme dans l’affaire Bellemare, c’est la parole de l’un contre celle de l’autre. Il n y a pour l’ instant aucun moyen de savoir où se trouve la vérité.  Un sentiment de méfiance et de malaise vis-à-vis de la classe politique ne cesse de grandir. Aucun électeur ne souhaite confier la gestion des biens publics aux personnes à la moralité un peu douteuse. Les allégations de tentative de corruption  ou de soudoiement  plongent l’opinion public dans la perplexité puisque chaque concerné jouit  à date d’une bonne réputation. Si elles sont fondées, quel aurait été le but recherché par M. le maire ? Et que dire alors de l’opinion que le reste du monde a du Québec ? Elle s’en trouverait certainement entachée s’il s’avérait que les accusations de tentative d’influence sont vraies. Ceci constituerait sans aucun doute un terreau fertile pour les auteurs prompt à peindre un tableau négatif de la société québécoise dans leurs articles (voir l’article controversé paru dans l’édition du 04 octobre du magazine Maclean ‘s).  Il est temps que les élus continuent davantage (pour ceux qui le font déjà) ou commencent (pour ceux qui ne le font pas encore pleinement) à se concentrer sur l’objectif premier qui doit être le leur : protéger l’état de droit et servir les électeurs en réfléchissant notamment aux moyens de résoudre la multitude de problèmes dont ils sont confrontes tous les jours. A ce propos ils pourraient recentrer leurs efforts sur un problème bien particulier qu’un événement triste nous a rappelé hier : la pénurie de médecins et l’engorgement des urgences. Une patiente de 79 ans est décédée aux urgences après des heures d’attente à l’hôpital Saint Luc Thérèse de Repentigny en début de semaine.  Le 30 septembre dernier, c’était un homme qui décédait dans les bras de sa sœur  à l’hôpital Maisonneuve Rosemont après 7h d’attente aux urgences sans aucun soin. Ça c’est un des problèmes que, nous les électeurs, on aimerait bien ne plus voir surgir. Pour ce faire, les élus et surtout le ministère de la sante pourrait par exemple se pencher sans tarder sur le rapport de la commission des droits de la personne. Une des conclusions importantes de l’enquête approfondie qu’ils ont menée en se basant surtout sur l’année 2007, a été rendue publique mardi le 16 Novembre, mais a été malheureusement éclipsée dans les medias par les « l’affaires » Deltell et Vaillancourt. La commission accuse en effet les facultés de médecine de discrimination à l’ endroit des médecins formés à l’étranger qui peinent, malgré l’obtention de l’examen d’équivalence du collège des médecins au Québec, à se voir attribuer des places de résidents en médecine. Ces places de résidents constituent pourtant la dernière étape avant  l’obtention du permis d’exercer. Donc, d’ un cote il ya pénurie de médecins et des patients meurent aux urgences mais de l’autre, on est réticent a alléger les processus de reconnaissance des compétences acquises a l’étranger.

Ceci est un exemple de problème requérant l’entière attention des élus.

Commentaires

  • Bravo, ma chère Sylvie d'avoir exposé si bien les problèmes actuels du québec. Je suis d'avis avec toi pour dire que les efforts de nos élus devraient plus s'orienter vers l'amélioration des conditions de vie des populations et la protection de l'état de droit et non vers la satisfaction de leurs intérêts personnels. C'est incroyable le nombre de scandale impliquant nos élus dans des affaires de corruption. On se croirait dans une oligarchie où des groupes d'individus pensent et agissent selon leur bon vouloir. Et bien non, messieurs les mis en causes, on est au québec, un état de droit où tout citoyen quelque soit le rang social doit se plier à la loi sinon en subir la rigueur. En même temps je me demande bien comment en est-on arrivé là? N'existe t-il pas des lois au québec pour prévenir ce qui arrive actuellement? Si la réponse est l'affirmative, alors il faudrait punir sevèrement les coupables pour faire revenir l'ordre au sein de la classe politique et renoyer le lien de confiance entre le citoyen et les élus.

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