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PAS ENCORE ASSEZ DE « SUPERS INFIRMIÈRES » DANS LE SYSTÈME DE SANTÉ QUÉBÉCOIS : ANALYSE À PARTIR DES PRINCIPES ET ENJEUX DE L’ADMINISTRATION PUBIQUE

 

 PAS ENCORE ASSEZ DE « SUPERS INFIRMIÈRES » DANS LE SYSTÈME DE SANTÉ QUÉBÉCOIS : ANALYSE À PARTIR DES PRINCIPES ET ENJEUX DE L’ADMINISTRATION PUBIQUE

 

Quels enjeux de l’Administration Publique (A.P.) interviennent dans l’implantation de « supers infirmières » ou infirmières praticiennes spécialisées (IPS) dans le système de santé québécois? L’analyse en cinq points :

-          les principes fondamentaux du système public de santé et services sociaux au Canada;

-          le caractère « public » du système de santé québécois;

-          la composition complexe de l’A.P.;

-          les relations entre le politique et l’administratif;

-          les processus budgétaires.

 

Les IPS aident à rencontrer de façon plus efficace un des principes fondamentaux de la « Loi canadienne sur la santé » : l’accessibilité. Ce principe fait référence à « l’accès raisonnable aux services hospitaliers et médicaux médicalement nécessaires pour les personnes assurées […] ». Dans différentes régions du Québec, on se rend compte que la notion de délai raisonnable est très élastique… Alors pourquoi n’avons-nous pas encore d’IPS?

Une chose que je retiendrai de ce cours de Principes et enjeux de l’Administration Publique est que « TOUT DOIT Y ÊTRE APPROUVÉ…» (Trudel, 2010).

Cependant, accomplir cela est extrêmement complexe dans le secteur public à cause de la multiplicité des parties prenantes. Dans le cas des IPS, le législatif a joué son rôle en adaptant les lois régissant le champ de pratique de cette nouvelle catégorie de professionnels (article 36 du projet de loi 90 sur le code des professions dans le domaine de la santé). L’exécutif s’attarde, depuis au moins 5 ans maintenant à trouver les moyens de financer leur formation et leur arrivée dans le système de santé.  Il doit en plus gérer les intérêts (ou le manque d’intérêt) de différents groupes impliqués (OIIQ, Collège de Médecins, différentes universités, etc.) Tout cela est un exercice exhaustif et complexe relié au fait que l’A.P. doit tenir compte de divers organismes influençant distinctement l’exécutif.

Même si, en théorie, les fonctionnaires de l’État ne sont pas toujours tenus « d’obéir » à leurs supérieurs de l’Exécutif, en pratique, cela est parfois difficile à croire. Le technocrate est souvent un expert dans son domaine et c’est par sa compétence qu’il exerce son autorité (Trudel, 2010). Par exemple, même si de par son évaluation d’expert, ce dernier est convaincu de l’importance de l’intégration des IPS au système de santé, il ne peut que conseiller les acteurs politiques et attendant que ces derniers lui donnent le feu vert. En ce sens, les fonctionnaires de l’État sont tenus « d’obéir » à leurs supérieurs de l’exécutif. Cet assujettissement ralenti considérablement le dossier des IPS. Mme Desrosiers, présidente de l’Ordre de Infirmières et Infirmiers du Québec (OIIQ) illustre mes propos :

«Tout le monde convient pourtant que l'IPS est une solution importante aux problèmes que connaît la première ligne, fait valoir Mme Desrosiers. Partout où elles exercent, [ces infirmières] font une différence notable sur les délais d'attente et sur l'accès aux soins de santé.» Selon les projections du ministère de la Santé, 500 IPS permettraient à près d'un demi-million de personnes d'avoir accès à des services de première ligne. » (Le Devoir, mars 2010)

Si le gouvernement a reçu l’avis de poids de ses technocrates, où bloque-t-il encore? Une  fois de plus, selon Mme Desrosiers : « Le problème des IPS est en effet double. Non seulement Québec [le gouvernement] ne finance pas leur formation, mais il tarde à financer des postes pour les accueillir » (Le Devoir, mars 2010). Donc il serait adéquat de dire que le budget et les finances publique est un contrepoids considérable dans le dossier des IPS.

 

En somme, il est dommage que le travail des administrateurs du système de santé québécois ne puisse pas user d’un atout supplémentaire, d’efficacité prouvée dans d’autres systèmes de santé canadiens, pour régler le problème criant d’amélioration de l’efficacité d’accès aux soins de santé. L’A.P. possède les compétences pour la phase de renseignement et la mise en place de politiques publiques. Le travail des technocrates et bureaucrates est déterminé par la rigueur et  la neutralité qu’ils mettent dans l’accomplissement de ces fonctions. Les politiciens doivent tenter d’arrimer les différentes composantes et les différentes parties prenantes pour arriver à une solution convenable. Cette façon de faire est légitime au régime démocratique d’un État de droit. Mais il serait pertinent de s’intéresser aux conséquences de l’inertie quelle engendre dans le système public. Devrait-on redéfinir l’interdépendance de l’administration et du politique?

En attendant, plusieurs malades attendent dans les urgences du Québec.

 

 Moi

SOURCES

 

-          http://www.ledevoir.com/societe/sante/285130/superinfirmieres-rien-ne-va-plus

-          http://www.ledevoir.com/societe/sante/285130/superinfirmieres-rien-ne-va-plus

-          Notes de cours du cours Principes et enjeux de l’Administration Publique, par M. Rémy TRUDEL, ENAP, automne 2010.

 

 

Commentaires

  • Il n'est secret pour personne que le système de santé du québec souffre énormement d' un manque de personnel soignant. C'est pourquoi la question des infirmiers praticiens spécialisés (IPS) est très interessante dans la recherche de solution à ce problème qui n'a que trop duré. Je pense profondement que la solution reside entre les mains de nos pouvoirs publics à qui la population a donné les moyens et les pouvoirs pour prendre des décisions dans leur intérêt. Il faut donc que le gouvernement prenne à bras le corps ce problème des IPS car le législateur a fait son travail en offrant un cadre légal à l'exercice de la profession. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités en assumant son role de négociateur en vue de concilier les divers intérêts en jeu pour l'intérêt général.C'est à ce prix qu'on pourra sauver les nombreuses heures et plus grave, les précieuses vies perdues dans les salles d'attente des hopitaux québecois.

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