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Le cadeau du soulagement éternel

La question de vivre en santé suscite depuis toujours l’intérêt de nos collectivités. Il est plus aisé d'aborder ce sujet sous cet angle que d'ouvrir le rapporteur jusqu'au degré de l'inconfort. Il est socialement plus positif d'aborder la vie que la mort. Pourtant, l'un ne va pas sans l'autre. Il s'agit d'un tandem naturel et indissociable.

Il faut avoir expérimenté la vie et la mort pour comprendre toutes les nuances de cette belle question. L'initiative de l'État d'aborder ce sujet fondamental et urgent doit être saluée. La population grisonne à la vitesse grand V et la maladie bousculent nos doctrines humaines et sociales. Depuis la naissance nous apprenons à considérer tout sous la lorgnette de la vie; son contraire est réservé pour la fin, et trop souvent de façon inattendue et percutante!

Le droit civil a déjà initié la réflexion avec le "Mandat d'inaptitude"; prévoir notre incapacité à prendre des décisions. Déléguer nos mandats à une personne de confiance. Évidemment, les cheveux gris en ont entendu parler avant nous. Ceux qui ont eu "la chance" d'être élu comprennent toute la lourdeur de cet honneur. La destinée de l'électeur cher prend l'allure d'une thèse de philosophie et de psychologie dans la même session...

La Commission sur la question de mourir dans la dignité arrive au moment où nous avons le plus besoin de réponses aux questions complexes des soulagements humains. Nos aînés ont eu à surmonter le départ d'êtres chers sans avoir d'explications ou encore avoir eu le temps de se préparer; le cancer portait un autre nom; la vieillesse. L’espérance de vie avait ses limites et la satisfaction du devoir accompli était récompensée par une « belle mort » sans trop de souffrance. Aujourd'hui, nous connaissons le nom des maladies, des fatalités statistiques; la vie se prolonge à un point tel que nous acceptons les maladies liées à la vieillesse; pourquoi ne pas saisir l'opportunité d'y réfléchir et de préparer notre mission? Prendre le temps d’écouter nos proches et amis sur leurs souhaits lorsqu’ils seront près de la planche de salut!

D'une façon ou d'une autre, de près ou de loin, nous le vivrons ou nous l'avons déjà vécu. Le cadeau du soulagement éternel commande une réflexion sérieuse empreinte de sérénité. Nous aimons faire plaisir, rendre heureux, semer le bonheur, donner....la vie…et...soulager.

Avoir le courage de défendre la décision terminale de notre père, notre mère, nos enfants, frères et sœurs, de ceux qui ont confiance en nous; commande un processus d’acceptation d’abord, et ensuite l’élaboration d’arguments réconfortants et convaincants.

Et c’est à ce stade que L’État par l’entremise de ses experts de contenu, La Santé, La Justice, Les Services sociaux, pour ne nommer que les principaux, peut nous aider.

Le cadre légal actuel est désuet et décalé face aux autres mécanismes testamentaires. Depuis plusieurs années nous pouvons organiser nos funérailles (les pré-arrangements funéraires). Planifier la façon dont nous souhaitons disposer du corps et l’ampleur des cérémonies. Et pourtant, nous entretenons un malaise à aborder les dernières volontés de nos proches exprimées dans un testament de vie ou biologique!

La seule grande préoccupation, pour l’avoir vécu il y 14 étés; « ais-je pris la bonne décision »? Ceux qui restent doivent vivre avec les circonstances qui ont justifié la réflexion finale. Quand cet examen de la Vie, de nos valeurs, de nos croyances, cogne à notre porte; nous ne sommes pas toujours prêts à relever le défis de « La Sagesse », ou encore défendre les volontés de notre électeur face à ceux qui prônent le droit à la vie et à de belles funérailles.

Comment se doter d’une matrice de réflexion qui servira lorsque la question de la vie nous sollicitera? Commençons dès maintenant à jongler avec ces questions. Loin d’être exhaustives, ces suggestions méritent un peu de considération.

Sur le plan légal, des protections doivent être prévues afin d’éviter les abus. Les juristes disposent de plusieurs lois pour encadrer et rassurer les défenseurs des droits des mourants. L’obligation d’obtenir une déclaration assermentée notarié d’un membre de la famille et d’un tiers neutre m’apparaît un incontournable. Jumelé au testament de vie, aux autres volontés documentés et verbalisées, au mandat clair de la personne de confiance    (la « mission » de « l’élu »)  ces étapes assureront l’authenticité de la démarche et fourniront une assise morale rassurante (ais-je pris la meilleure décision?)

Le volet de la santé demandera un peu plus d’attention car les questions médicales sont plus complexes et psychologiquement plus lourdes.  Ce n’est que lorsque l’expertise confirme les limites de la science et l’épuisement des moyens, que peut s’amorcer le processus lié à notre « mission ». Fort des discussions et réflexions que nous aurons eu avec « l’électeur » en des temps meilleurs, la décision ultime se fera dans la sérénité, appuyée par un processus sérieusement mûri et humainement confortable. « Une personne en fin de vie ne peut prendre une décision libre et éclairée », voilà une citation du texte en cause qui est probablement vraie. Mais pourquoi attendre la fin?

« La personne est autonome et il lui appartient ultimement de décider quand et comment elle mourra si elle considère ses conditions de vie intolérables », une dernière citation tirée du texte qui met en relief les droits fondamentaux des êtres humains.

Pour terminer, loin de moi l’idée de prétendre qu’il s’agisse d’un sujet simple et facilement classé. La seule garantie de quiétude morale lorsque viendra le « grand jour » sera le niveau de préparation intellectuelle soutenu par la validation de nos valeurs et convictions.

Merci de m’avoir lu!

Distinti Saluti!

Jimmy Cacchione

Étudiant ENP 7505 Jeudi am

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