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Les excès de vitesse

 

Leon James, professeur de psychologie à l'Université de Hawaï explique que « l'automobile nous offre un moyen d'exercer une contrôle direct sur notre environnement. Quand nous entrons dans l'habitacle nous l'utilisons comme un exutoire permettant de regagner un sentiment de contrôle. Les automobiles sont puissantes, et obéSecuriteRoutiere.jpgissantes. Elles répondent instantanément et de façon gratifiante à nos commandes, nous apportant un sentiment de bien-être découlant de la prise de pouvoir sur l'environnement ».

Selon la Société de l'assurance automobile, la vitesse permise est celle qui est autorisée par la loi et la vitesse pratiquée est la vitesse à laquelle un conducteur décide de circuler. On parle d'un excès de vitesse lorsqu'un conducteur roule à une vitesse supérieure à la limite légale affichée. On parle d'un grand excès de vitesse lorsqu'un conducteur roule à une vitesse largement supérieure à la limite légale affichée.

L'excès de vitesse est l'une des principales causes d'accidents de la route au Québec. Il est intéressant de constater qu'au Québec comme ailleurs, les conducteurs sont nombreux à percevoir les limites de vitesse comme de simples indications.

Données et sondages

D'un côté, les plus récentes données de la SAAQ et du ministère des Transports du Québec nous informent que 1) la majorité des conducteurs ne respectent pas les limites de vitesse et que 2) les conducteurs sont nombreux à considérer que le problème de la vitesse au volant concerne « les autres conducteurs ».

De l'autre, les plus récents sondages et enquêtes également menés par la SAAQ démontrent que 1) la majorité des conducteurs québécois connaissent et acceptent les limites de vitesse et que 2) plusieurs conducteurs admettent que les campagnes de sensibilisation de la SAAQ les font réfléchir.

Personne, pas même un bon conducteur au volant d'un bon véhicule, ne peut rouler plus vite sans augmenter le risque d'accident, pour lui comme pour les autres usagers de la route. Plusieurs études ont démontré que rouler plus vite que la vitesse permise augmente de façon considérable le risque d'accident. Il est d'ailleurs prouvé que « les grands excès de vitesse sont les infractions qui donnent le signal négatif le plus élevé en termes de prédiction du risque ».

Même si la sécurité des véhicules s'est nettement améliorée depuis quelques années, dépasser la limite de vitesse permise augmente toujours la violence des chocs. La vitesse augmente considérablement la gravité des blessures en cas d'accident. Ainsi, le risque d'être gravement blessé ou tué lors d'un impact double entre 50 et 70 et quadruple entre 50 et 100. Lors d'une collision, le véhicule décélère brusquement alors que les passagers sont projetés violemment vers le point d'impact. C'est l'énergie dégagée lors de l'impact qui provoque les blessures.

Le Code de la sécurité routière et la Table québécoise de la sécurité routière

Il existe un Code de la sécurité routière dont les règles et les mesures concernent principalement l’alcool au volant, la vitesse, les radars photographiques et les caméras aux feux rouges, les cours de conduite, le cellulaire au volant et les limiteurs de vitesse pour certains véhicules lourds doivent être respectées par tous et chacun.

Au code, aux lois et aux règlements s'ajoute la Table québécoise de la sécurité routière présidée par monsieur Jean-Marie De Koninck, Le fruit de la réflexion approfondie les 45 membres de la Table est livré sous la forme de 27 recommandations regroupées sous 8 thèmes qui ont obtenu l’adhésion des membres de la Table. Ces huit thèmes sont : les jeunes, la capacité de conduite affaiblie, les piétons et cyclistes, la gestion des vitesses en milieu urbain, la santé des conducteurs, les conducteurs sanctionnés, le contrôle et les sanctions, les distractions au volant.

Pour établir ces recommandations, la Table a pris en compte le fait que le comportement humain est en cause dans 80 % des accidents de la route, et que la vitesse et l’alcool au volant demeurent des facteurs importants qui comptent pour la moitié des accidents de la route au Québec.

Il faut toutefois mentionner que le gouvernement a oublié d’annuler son ancien règlement sur les excès de vitesse. Autrement dit, il existe présentement deux lois et règlements qui s’appliquent au Québec pour les mêmes excès de vitesse. Le gouvernement abroge toujours ses anciens règlements lorsqu’il les remplace par de nouveaux, ce qu’il n’a pas fait dans ce cas-ci pour des raisons inconnues. Oups!

L'importance des statistiques

« En fait, bon nombre des problèmes qui occupent aujourd'hui le devant de la scène politique ne peuvent être compris qu'une fois situés dans l'espace politico-cognitif structuré par les pratiques statistiques », dont celles reliées aux accidents de la route.

« Sans les longues opérations de définition, de découpage, de chiffrage et de dénombrement qu'implique leur traduction statistique, les réalités auxquelles renvoient ces concepts n'auraient ni la densité ni la netteté de contours suffisantes pour faire l'objet d'une discussion raisonnable et, a fortiori, d'une action efficace.

Si nous estimons désirable que gouvernements et citoyens puissent avoir une maîtrise, aussi imparfaite soit-elle, du monde social, nous ne saurions nous passer des êtres et des objets statistiques qui le peuplent désormais. »

Une tâche exigeante de l'État : faire la part des choses

Les choix stratégiques du Ministère pour la période 2008-2012 s’inscrivent à l’intérieur des grandes orientations gouvernementales et viennent préciser la contribution du secteur des transports aux résultats attendus par le gouvernement.

Ces choix sont les suivants : 1) Assurer la pérennité des systèmes de transport pour les générations futures 2) Soutenir des systèmes de transport efficaces, diversifiés et intégrés qui contribuent à la réduction des émissions de GE 3) Assurer aux usagers des systèmes de transport sécuritaires et 4) Optimiser la performance de l’organisation pour de meilleurs services à la population.

À cet effet, « Pour tous les problèmes, et d'autres encore, on a eu et on aura besoin de l'État qui, justement pour pouvoir apporter des solutions, aura dû au préalable se libérer de certaines fonctions mieux assurées par d'autres institutions, C'est que, qu'on le veuille ou non, plusieurs questions importantes de notre temps ne pourront finalement qu'être traitées par lui, et si le recours au privé peut être à la mode, il demeure illusoire.

Certains problèmes n'ont pas de solutions facilement identifiable et circonscrite dans le temps. Plusieurs de ces problèmes exigent aussi des débats publics, des discussions, débats et discussions que le secteur privé ne peut organiser puisqu'il n'a aucune légitimité pour le faire, pas plus d'ailleurs que les organismes non gouvernementaux qui peuvent susciter des débats publics, mais qui ne peuvent pas imposer de solutions. »

La responsabilité des citoyens

Les mots clés excès de vitesse québec tapés en utilisant le moteur de recherche Google nous amènent en quelques fractions de secondes à des milliers d'informations du genre de celles qui suivent :

- Le 4 août dernier, les agents de la Sureté du Québec de la MRC de Bécancour ont procédé à l'arrestation de pas moins de sept automobilistes entre 15h et 16h 30 pour avoir effectué de grands excès de vitesse sur le boulevard Arthur-Sicard dans le parc industriel de Bécancour...

- Près de 1 000 infractions ou comportements routiers non sécuritaires ont été observés en moins de deux heures aux abords de dix écoles de la province par CAA-Québec qui déplore que trop d’automobilistes fassent encore fi des limites de vitesse dans ces zones critiques...

- En un peu plus de trois heures de surveillance, les policiers ont délivré 33 constats de vitesse, dix avis de vérification pour non-conformité et trois avis pour bris mécanique majeur...

- Les policiers de la SQ du Bas-Saint-Laurent ont émis 378 constats d’infraction majoritairement à l’égard des excès de vitesse, lors du long congé de l’Action de Grâces... 

- Les jeunes conducteurs sont encore sur-représentés dans les accidents avec dommages corporels. En effet, ils représentent 25 % des conducteurs impliqués dans ces accidents, alors qu'ils ne sont titulaires que de 10 % des permis de conduire...  

On peut critiquer et se plaindre de la qualité de nos ponts, de nos infrastructures routières et de nos pistes cyclables, du transport par véhicules lourds, des services fournis par les taxis et les autobus, du prolongement du métro, des pannes de métro, des problèmes de circulation causés par les travaux... Il n'en demeure pas moins que le fait de commettre un grand excès de vitesse est un comportement tout à fait inacceptable. Un conducteur qui commet ce type d'infraction doit être conscient des conséquences de son geste et réaliser l'importance de son infraction.  

D'ailleurs, «Le discours sur la responsabilité des individus va devenir plus marquant dans les années qui viennent», prédit Simon Langlois. C'est ce qui est arrivé dans les social-démocraties européennes. La Troisième Voie, définie par le sociologue Anthony Giddens et mise en oeuvre par le gouvernement travailliste de Tony Blair, en est un exemple éloquent. L'État n'est plus responsable de la plupart des aspects de la vie des citoyens.

Un gouvernement actif, non bureaucratique et n'agissant plus du haut vers le bas, doit mobiliser les ressources des citoyens et appuyer leurs initiatives. «S'il y a une caractéristique de la révision de l'État-providence en Europe, c'est cet appel à la responsabilité», estime le sociologue.

Louise Barry

Blogue # 2 – Louise Barry – Automne 2010 - Groupe 21 (lundi soir)

 

Commentaires

  • Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée!

    Il faut croire que cette assertion de Réné Descartes datant du XVII e siècle n'a jamais trouvé d'échos ici chez nous au Québec, à tout le moins en ce qui concerne la responsabilité de chaque conducteur sur les routes québécoise. Le grand philosophe avait vraiment tort de croire que tout individu était pourvu, de façon naturelle, de la capacité de distinguer le bien d'avec le mal! Sinon, que penser d'autre ma chère Louise!
    La conduite sur la route devrait être la responsabilité de chaque citoyen d'abord pour garantir son bien être personnel et de celui de la collectivité en général. C'est en tout cas dommage de constater à quel point plusieurs personnes font abstraction des règles du code se sécurité routière lorsqu'elles se palacent derrière les volant de leur voiture. Lorsqu'on circule sur certaines autoroutes, on a l'impression de voir des pilotes de formules 1 sur des circuits comme Imola en Italie!
    Je crois pour ma part que chaque citoyen devrait en tout temps observer les limites de vitesse permises pour ne pas mettre inutilement la vie des autres usagers en danger. Je crois également qu'il vaut mieux perdre une minute de sa vie plutôt que de perdre sa vie en une minute!
    Le problème avec notre belle province réside dans le fait que lorsque vient le momment de sévir contre certains comportments tout aussi dangereux qu'irresponsables il y a toujours une sorte de levée de blouclier de la part d'associations qui défendant les intérêts des citoyens. Charte des droits et libertés oblige! J'estime que toute société qui se respecte doit définir clairement des règles de conduite acceptables et applicables pour et par tous. Tout individu qui en contreviendrait devrait en assumer les conséquences. Car tant qu'il n'y aura pas de messages clairs, eh bien je crois que nous, en tant société, continuerons à compter nos morts sur les routes à coup de statistiques.
    Un penseur des Lumières avait affirmé: 'Il ne faut pas faire par les texte ce que l'on peut faire avec les moeurs'. Or, force nous est de constater que la notion de moeurs, en tout cas en ce qui concerne cette délinquence sur la route, n'existe presque pas. Dans ce cas, la seule alternative qui demeure consiste à agir par la Loi.

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