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Pourquoi le patient n’est-il pas écouté ?

Lundi 11 octobre 2010

Enjeux contemporains de gestions dans les organisations de services de santé et de services sociaux.

ENP-7328 (jeudi PM)

 

Blog #2 (copie M. Trudel)

 

Pourquoi le patient n’est-il pas écouté ?

 

Combien de fois entendons-nous dire « La santé coûte cher » « La population abuse » « Il faudrait mettre un ticket modérateur » ?

 

Je ne pense pas que toute la responsabilité des coûts élevés devrait être attribuée à la population. Le médecin écoute-t-il son patient ? Pas toujours !

 

 

Ayant vécu dernièrement, avec ma belle-mère une situation avec deux hospitalisations en une semaine. Je me suis vite rendu compte que le patient n’a pas son mot à dire. Le médecin est le seul à décider ce qui est bon ou non pour son patient. Dans un cas d’urgence majeur, un patient qui arrive à l’urgence à l’unité de trauma. Je suis parfaitement d’accord avec le fait qu’il doit prendre des décisions très rapidement sans demander un avis à quiconque. Pour ce qui est du cas de ma belle-mère, c’est très différent. Elle est diabétique depuis plus de 15 ans, avec le temps elle a appris à connaître son corps et de très bien reconnaître les symptômes lorsqu’elle a une baisse ou hausse de sucre. Suite à syncope, elle fut transportée à l’urgence d’un hôpital de Montréal. Il fut déterminé que la syncope n’était pas due à son diabète. Débuta alors une série interminable d’examens, qui à mon avis sont très pertinents. Jusque-là tout va bien. Elle est prise en charge très rapidement.

 

Les choses se gâtent au niveau de son diabète lorsque les médecins changent à tour de rôle les doses et les sortes d’insulines, et ce, sans raison apparente pour nous. On ne nous dit rien. Alors, tout va de travers. Me belle-mère se tue à répéter qu’elle ne reçoit pas les bonnes doses, elle prédit aux médecins et infirmières ce qu’il va arriver avec telle ou telle dose. Personne ne l’écoute et curieusement, il arrive toujours ce qu’elle avait dit. À la fin de la première semaine, elle est retournée chez elle avec des pilules à prendre au lieu de se piquer avec de l’insuline. Même si elle est très inquiète, elle accepte encore une fois de les écouter. Elle retourne à la maison sans instruction en cas de problème et surtout sans suivi.

 

Le lendemain, elle retourne à l’urgence … Elle ne va pas bien du tout. Cette fois, suite à une intervention de ma part, le DSP est mis au courant du dossier et fait un peu avancer les choses. Nous demandons de parler avec les médecins pour demander à ce qu’elle soit écoutée et de respecter les doses qu’elle propose, afin de la retourner au plus vite chez elle dans le but de laisser sa place à une autre personne qui en a vraiment besoin. Ce fut un refus total de la part des médecins. Ils savent qu’ils font et ce n’est pas à elle de décider et surtout pas à nous ! Comme ce n’est pas toujours le même médecin qui est de garde, les choses changent d’une fois à l’autre. Le personnel infirmier doit respecter le protocole du médecin et il reçoit tout le blâme.

 

Encore une semaine hospitalisée à essayer de stabiliser son taux de sucre. Pour finalement retourner chez elle avec les anciennes doses qu’elle avait avant toute cette histoire. Depuis maintenant trois semaines elle est chez elle et tout va bien. Pourquoi ne pas avoir écouté ce qu’elle avait à dire ?  Étant donné que ma belle-mère a 78 ans, est-ce que cela fait d’elle une personne inapte à prendre une décision ? Pourquoi ne pas l’avoir écouté dès le début ?

 

Voici un exemple flagrant et concret que les abus dans le système ne sont pas totalement attribuables à la population ! Combien ont coûté ces deux épisodes d’hospitalisation ? Pourquoi dans le cas de ma belle-mère ne pas recourir à l’aide à domicile en travaillant en collaboration avec le CLSC de son quartier. Nous vivons plus longtemps, mais, malheureusement pas toujours en bonne santé. Une raison de plus pour apprendre à travailler en collaboration avec les différentes instances. N’est-ce pas la raison première de la création des centres de santé et des services sociaux, afin de faciliter le suivi, de prendre en charge la population du début à la fin pour désencombrer les hôpitaux ???

 

À mon avis, je pense que les médecins ont encore beaucoup de chemin à faire pour accepter qu’ils n’aient pas la réponse à toutes les questions et la solution à tous les problèmes. Nous devons arrêter de travailler en silo et apprendre à travailler tous ensemble dans un seul et même but. Le bien-être de la population.

 

 

 

 

Lucille Turner

E0226926

 

Commentaires

  • À lire avec grand intérêt. Proftrudel

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