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Blogue #2 - Catherine Martel - jeudi soir Mtl - Le dindon de la farce… Déjà Noël ? Non, plutôt les élections

Le dindon de la farce… Déjà Noël ? Non, plutôt les élections

 

Me revoilà. Pour une dernière fois cependant. Remarquez, je suis peut-être la Dominique Michel du blogue. Depuis le début de mon entrée dans le merveilleux monde du travail, principalement à l’intérieur de l’administration publique municipale, je me suis toujours questionnée sur le processus bien particulier des décisions des administrateurs mais aussi de leur patron, ce fameux Conseil de Ville, à qui le fonctionnaire ne doit pas déplaire, contredire ou confronter. Cette fois-ci, j’aimerais bien qu’on m’explique cette façon que l’on a de placer des individus sans formation à la tête des décisions d’un ensemble de personnes par principe de démocratie. Elle a le dos large cette notion. Mais c’est vrai que si l’on regarde le taux de participation aux élections, on parle quand même d’une majorité (prière de noter l’ironie du propos)…Pour le bien de mon envolée, ici, nous resterons à petite échelle. Le choc sera moins gros. Car c’est connu, la tendance est à minimiser les conneries en comparant toujours avec le pire. Faisons donc un léger retour dans le temps, en période d’élections dans une municipalité en banlieue de Montréal. Je laisse planer le doute sur la question de la rive. Et c’est voulu, car, peu importe, c’est du pareil au même et, surtout, j’ai oublié de m’inscrire sous un pseudonyme. Par contre, rien ne vous empêche de faire un Claude Poirier de vous-même. Donc, on retrouve deux candidats à la mairie avec leurs équipes respectives qui s’affronteront dans le but de former le prochain conseil municipal. On sectionne cette ville en dix quartiers. Au total, on retrouve 20 conseillers-candidats et deux maires-candidats dans la course. Un joyeux festival de la pancarte. Pour la question de l’environnement et de la pollution visuelle, on repassera.

 

« Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on

Est plus de quatre on est une bande de cons.

Bande à part, sacrebleu ! C'est ma règle et j'y tiens.

Parmi les noms d'élus on n'verra pas le mien »[1].

 

Cette campagne est qualifiée de respectueuse, où chaque parti met de l’avant son plan (?) et ses engagements (promesses) face à des citoyens impliqués, captivés et intéressés (!) à connaître où sont investis et nécessairement dépensés les argents de l’endroit où ils ont choisi de vivre. On se retrouve donc la dernière semaine d’octobre. Selon les rumeurs et pseudo sondages de quartier, l’équipe actuelle risque de débarrasser le plancher. On doit jouer le tout pour le tout et profiter de la tribune qui reste. On demande aux gestionnaires en place de mettre le paquet sans toutefois éveiller les soupçons. Il faut faire comme si tout avait été prévu depuis belle lurette. Ce qui m’étonne, c’est qu’on prend la peine de nous répéter que dans l’administration publique, tout doit être approuvé. Qu’il y a toujours quelqu’un par-dessus notre épaule. Dans cette ville, j’imagine que le maire était trop grand pour que le vérificateur puisse se rendre jusque là. Je trouve que cet exemple ressemble étrangement à ce qui se passe en gestion dans le secteur privé. Tant que c’est légal, ce n’est donc pas interdit. C’est un peu la loi de l’Omerta. Personne n’oserait se mesurer à Goliath. Avant même d’avoir commencé, la bataille est déjà perdue. Résultats : 25 000 $ en feux d’artifices et bébelles d’Halloween pour l’inauguration d’un immeuble ayant pour but de servir des bénévoles. Mais on sait pertinemment qu’un bénévole, ça ne veut pas nécessairement se rendre dans un local le soir pour remplir des dossiers après son travail. Avec les nouvelles technologies, tout peut se faire dans le confort du salon, en famille, entre le souper, les devoirs et le bain. Ce que l’association a besoin, c’est plutôt d’un budget supplémentaire pour dédommager leurs bénévoles pour les frais encourus et relatifs à la gestion de leurs dossiers. Ce montant, on aurait pu s’en servir pour redéfinir les balises de la politique associative et permettre aux associations les plus actives dans la communauté d’en bénéficier. Ce qui, à mon avis, me paraît plus logique que de le faire pour des pétards. C’est un peu un mélange de ppp[2] et de « cheap labour » camouflé sous prétexte du concept de « par le citoyen pour le citoyen ». Tout à coup, une poignée fait son apparition dans mon dos…

 

Vous voulez vraiment connaître le dénouement ? En réalité, on s’en fout. Nous sommes une société de Pac-Man. Tant que le fantôme ne nous court pas après et ne nous empêche pas de manger et d’accumuler des points, on s’en fout. On ne peut donc pas en vouloir à ces opportunistes qui tentent leur chance à tous les quatre ans. Parce que c’est ce qui est arrivé. La ville a eu un nouveau maire où huit conseillers sur dix étaient de son parti. On repassera pour l’opposition. Tous ces petits nouveaux sont donc fraîchement sortis de nul part. Ce sont des jeunes poulains qui pensent demeurer dans la course sans devoir se faire piquer par des substances inconnues mais légales jusqu’à preuve du contraire. À mon avis, il est impossible d’être blanc comme neige et de se retrouver à la tête ou à l’intérieur d’un parti politique et ce, quelque soit l’échelle. De ne jamais avoir navigué dans cette espèce d’espace floue-moue-liquide, dans la zone grise d’une règle ou d’un règlement qui permet de l’échapper belle par ce qu’il n’y a pas eu assez d’abus pour en faire une loi. On catapulte donc à l’aveuglette et par pseudo-intérêts nos poulains à la tête de commissions et comités responsables de budgets et de projets importants à la ville. Ils n’ont aucune idée du fonctionnement, des enjeux et des répercussions possibles. Eux, ce qu’ils veulent, c’est leur photo dans les journaux, leur blackberry bien rempli pour montrer qu’ils sont impliqués et actifs dans leur milieu, « ploguer » leurs amis consultants ou entrepreneurs et que la madame arrête d’aller cogner chez eux le matin pour que le trou en face de chez elle soit finalement rempli pour qu’elle puisse encore voter pour lui. Et ce sera au gestionnaire d’en faire sa priorité peu importe l’urgence de ses autres dossiers. Ce dernier pourrait oser exiger une résolution de conseil pour en freiner les ardeurs du poulain mais ultimement, il devra faire remplir ce trou. C’est ce qui est dommage pour ce conseiller, c’est que «le temps ne fait rien à l'affaire; quand on est con, on est con.»[3].

 

Finalement, ce n’est pas parce qu’on approuve que c’est nécessairement bon, logique, approprié et justifié pour la réalité actuelle et future de la municipalité en question. Ce n’est pas nouveau, on fait passer nos intérêts avant ceux des autres. Alors pourquoi ce serait donc si différent parce que c’est sur la place publique ? Défaitiste, désillusionnée la Catherine ? Pas nécessairement, plutôt réaliste. Mais alors, qu’est-ce qu’elle propose la madame ? Une base. Des cours. Un diplôme. Si tu échoues, tu n’as pas le droit de faire campagne et de « jouer » avec l’administration publique et ses employés. Parce que je suis de cet avis : «sans technique, le talent n'est rien qu'une sale manie.[4]».



[1] Extrait des paroles de la chanson Le pluriel de Georges Brassens

[2] Partenariats public privé.

[3] Paroles de la chanson Le temps ne fait rien à l’affaire  de Georges Brassens.

[4] Paroles de la chanson Le mauvais sujet repenti de Georges Brassens.

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