la démocratie participative à Porto Alegre au brésil
Le développement durable et la démocratie participative à Porto Alegre au brésil
Grande ville industrielle du sud du Brésil, Porto Alegre est la capitale de la région Rio Grande do Sul, située à 1 555 km au sud de la capitale du Brésil (Rio De Janeiro), avec 1 420 667 habitants en 2007, répartis sur 470 kilomètres carrés. La ville a une densité de 2 859 hab. /km2 et occupe le 10e rang des villes les plus populeuses du Brésil. Sa région métropolitaine est composée de près de 31 municipalités et se compose de plus de 3 700 000 habitants (4e en importance au Brésil).
À partir de la fin des années 70, l’émergence des mouvements sociaux et politique au sein de la population de la ville de Porto Alegre visait principalement l’amélioration des conditions de vie dans les quartiers. Ce n’est qu’à partir des années 80, avec l’arrivée du parti des travailleurs au pouvoir, que ces revendications ont trouvé un écho avec l’adoption d’un budget participatif. Le but de cette initiative est d’associer les habitants aux choix qui conditionnent l’avenir de leur ville dans l’objectif de recueillir des informations et des suggestions sur les besoins considérés comme prioritaires par les résidants tel que le transport, l’éducation, la santé, le développement économique et urbain. Pour mettre en place les solutions les plus adaptées, tout en utilisant les moyens financiers disponibles, les habitants se voient confier la responsabilité de déterminer l’affectation des investissements réalisés par la municipalité avec un suivi et un contrôle des travaux. C’est un modèle qui a une dimension territoriale à l’échelle de la ville et constitue une référence en matière de ville durable, car la ville de Porto Alegre a fait du développement durable et de la participation des citoyens les principes directeurs de sa vie au quotidien. Elle a su révolutionner la gouvernance des villes en intégrant une préoccupation majeure : promouvoir un mode de gestion des affaires publiques fondé sur la participation de la société civile en impliquant les citoyens dans la définition des programmes à conduire.
Cette façon d’intégrer la population pour participer au devenir de leur ville à eu des impacts positifs sur leurs modes de vie ainsi que le changement qu’a subi Porto Alegre notamment dans les domaines suivant :
1-Infrastructures et transport
La référence à la durabilité désormais incontournable dans les domaines de l’action publique s’étend inévitablement à la mobilité via la notion de transport durable. Dans cette optique, Porto Alegre a retravaillé son réseau de transport en matière d´organisation et de capacités techniques. Son réseau, jusque-là saturé par le partage des mêmes voies entre les régions périphériques (RMPA) et le centre-ville, sert à la circulation de 350 autobus/heure tandis que 1500 automobiles/heure circulent sur les latérales. Les mesures prises par l´État consistent à mieux redistribuer l´offre par rapport à la demande. Ainsi, en 1995, l´Agence Institutionnelle des Transports imagine des variantes de la mobilité urbaine à travers un projet de refonte de l´exploitation et de la technologie pour le transport dans la région Nord et Nord-est. Guidée par la volonté communautaire, la municipalité prend les mesures nécessaires pour doubler l´axe de transport afin d´offrir de meilleurs services tout en maintenant les tarifs ordinaires. Par conséquent, on obtient une meilleure accessibilité dans la zone urbaine et régionale, et une réduction de la congestion de la circulation, de la pollution sonore et de l´air en réduisant le nombre de déplacements de 50 %. La ville a réussi à mettre en place tout un système d´infrastructures, dont les dépenses de 60 M US $ à l´échelle de la métropole est financée à 85 % par les exploitants. Les prêts sont contractés par la ville pour le projet urbain et par le gouvernement de Rio Grande pour le projet de la région. La question du transport est primordiale dans la conception d´une gestion durable, le système efficace de Porto Alegre est un exemple à suivre pour ses économies, son meilleur service et sa réduction des effets néfastes sur l´environnement.
2-le domaine socio-économique
Au-delà des différences sociales et des revenus, la répartition des classes sociales dans une métropole peut dépendre de la qualité et de la quantité des infrastructures et des services offerts par les instances municipales. L’intégration des différentes couches de la société en un univers commun permet d’ajuster ces inégalités et de s’attaquer directement aux problèmes (ghettoïsation, carence en logements sociaux, marginalisation). En laissant la parole à la population, les différents paliers de gouvernement peuvent ajuster plus aisément leurs gestes et s’assurer que chaque groupe habitant leurs villes est représenté. C’est le cas de la ville de Porto Alegre, qui dans une démarche participative, a intégré l’opinion des citoyens dans un exercice de budget participatif, qui leur laissait regard sur la répartition des recettes et des dépenses de la ville(1). Ceci permet d’harmoniser les dépenses sur l’ensemble de l’agglomération de Porto Alegre. En intégrant les citoyens dès le début du mandat, ceci amène une responsabilisation du citoyen sur son milieu et sur ses choix. Par-dessus tout, ce modèle de gouvernance a permis aux personnes les plus vulnérables dans la métropole d’avoir une voix et de pouvoir s’exprimer sur des enjeux qui les touchaient personnellement. Par exemple, on peut noter que le nombre d’écoles à quadrupler depuis l’implantation du budget participatif et les garderies sont passées de 2 à 120(2).
En conclusion on peut dire que la gouvernance doit refléter une démocratisation des processus de choix et options disponibles grâce à une volonté politique qui incite à la participation communautaire. C´est spécifiquement le processus adopté par Porto Alegre pour encadrer la gestion durable de sa métropolisation.
1-Vivre en ville, vers des collectivités viables : Guide 3 : De la théorie à l’action, 505-507
2-http://siteresources.worldbank.org/INTEMPOWERMENT/Resources/14657_Partic-Budg-Brazil-web.pdf
Sadallah ali
Étudiant à l’ENAP de Montréal