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Une richesse translucide et inodore.

Blogue #2 Éric Tétreault Montréal (hiver 2010)

 

Une richesse translucide et inodore. 

 

Lors des jours de pluie, je ne peux m’empêcher de penser à cette grâce qui nous tombe du ciel. Sans elle toute vie serait impossible au même titre que l’air. Je sais que plusieurs d’entre-nous trouvent à redire lorsqu’elle nous tombe dessus au moment inopportun, qu’elle perturbe souvent nos week-ends et nos activités extérieures mais si on pense aux bienfaits qu’elle nous procure ainsi que ceux qu’elle procure à l’environnement, nous n’avons d’autres choix que de l’apprécier.

 

L’humain, par sa nature, veut contrôler son entourage et son environnement. Il est l’espèce vivante qui a le plus d’impacts sur son environnement en essayant de l’adapter à ses besoins. Par son impacts sur son environnement, l’humain modifie la nature et tente de la contrôler…il est normal que celle-ci tente de reprendre ses droits voire ses habitudes. Voilà pourquoi nous voyons tant de cataclysme survenir et tant de bouleversements des températures et du climat… L’eau est source de vie, elle fait partie de toutes les facettes de notre vie et elle est présente à tous les moments, partout. Qu’elle soit libre (mers, rivières, etc.), contrôlée (canaux, digues, barrages, etc.), modifiée (constituante des plastiques, nourriture, etc.), elle est toujours là. Arrêtez-vous quelques minutes et pensez-y! Que ferions-nous sans elle!

 

Dans les pays dit « civilisés », que l’homme vive dans de grandes mégapoles ou isolé, il a créé et a besoin d’infrastructures pour amener l’eau potable à lui. Saviez-vous qu’au Québec, les municipalités sont les premières responsables pour offrir une eau de qualité à leurs citoyens et citoyennes. Naturellement, elles sont aidées et supportées par les différents paliers de Gouvernement pour la mise en place des infrastructures d’approvisionnement, pour favoriser la réhabilitation des réseaux d’aqueduc et pour les aider à assurer la conformité des dispositifs de traitement des eaux usés. Je pense sincèrement que ces infrastructures ont favorisé et favorise toujours l’effet pervers de sur-utilisation : il s’agit de tourner un robinet et l’eau coule à flot! Ce mode de consommation abusif génère une demande de plus en plus forte de traitement de l’eau potable et d’assainissement des eaux usés. De plus, la capacité des municipalités et de leurs infrastructures pour traiter toute cette eau diminue d’année en année et il est ainsi devenu inévitable de faire des efforts afin de corriger la situation. Rappelons-nous la crise des compteurs d’eau à Montréal; ce dossier a mal tourné (ou a été mal géré!) mais pour moi s’était le début d’une nouvelle ère. La ville de Montréal avait et a ses devoirs à faire avec ses infrastructures qui tombent en ruine (c’est connu qu’elle perd plus de 40% des eaux qu’elle a traité!). Ce projet des compteurs d’eau est mort pour l’instant, mais je suis sûr qu’il refera surface dans les mois à venir! 

 

Malgré ce que plusieurs semblent penser, cette richesse n’est pas intarissable. L’eau recouvre 70 % de la planète mais seulement 2.5% de cette eau est douce! L’eau douce, c’est l’eau potable; l’eau que nous utilisons chaque jour. Au Québec, nous sommes choyés car le Québec compte 3% des réserves mondiales d’eau douce. Est-ce une raison de la gaspiller? Je ne crois pas, et j’ose espérer que vous êtes en accord avec moi! Quand je vois mes voisins laver leur stationnement, les entrées de cour, leur voiture : gaspiller l’eau abondamment, cela m’enrage! Je ne sais quoi dire, ni quoi faire quand je vois ces situations et je ne peux m’empêcher de penser au 2.5 milliards de personnes sur la planète vivant sans système sanitaire adéquat. Ni au 884 millions de personnes, majoritairement en Afrique, qui n’ont pas accès à un point d’eau potable et 1.5 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans qui meurent chaque année de maladies causées par de l’eau contaminée (pollution, bactéries, parasites, etc.). Trèves de statistiques, il faut voir au-delà des chiffres! Il est vrai que lorsque la pénurie ou le manque d’eau se situe loin de nous, il est facile de l’occulter de notre esprit. Cependant, lorsque nous en sommes conscients, nous nous devons être préoccupés par notre surconsommation d’eau actuelle et trouver des moyens d’en faire une utilisation raisonnable.

Depuis plusieurs années, différents organismes et Gouvernement tentent de mobiliser la population et de créer des programmes afin de favoriser l’économie d’eau et d’en faire une utilisation adéquate. Cette conscientisation sur l’importance de la préservation de l’eau fait son bout de chemin auprès de la population et semble être de plus en plus omniprésente. Sans être écolo à outrance, je favorise et encourage les gens autour de moi à faire attention à l’environnement. Concrètement, je fais du recyclage depuis plusieurs années, je récupère tout ce qui peut l’être : je recueille l’eau de pluie pour arroser les jardins et les fleurs et pour engraisser mon terrain, je composte les restes de végétaux. J’ai commencé à faire ces pratiques graduellement : une fois le recyclage bien établi, j’ai commencé à récupérer l’eau de pluie et par la suite, me suis intéressé au compostage. Cela semble compliqué, et très demandant mais il s’agit de prendre le temps de comprendre les concepts, de changer un peu ses habitudes (donc en créer de nouvelles!) et d’avoir la conviction que cela améliorera notre qualité de vie et celle des générations futures. Il n’y a rien de sorcier dans tout cela, il s’agit de l’apprivoiser. Chaque petit geste compte et est un gain pour tous!

 

Voici quelques données qui pourraient vous sensibiliser un peu plus : en moyenne, 200 litres d’eau sont utilisés quotidiennement par chaque être humain au Royaume-Uni, cette quantité diminue à 150 litres en France et à 137 litres si on tient compte de toute la planète alors qu’au Québec, cette moyenne est de 400 litres par jour par personne. Ces données donnent de quoi réfléchir et ont amené des plans d’actions de l’État!

 

Parmi les mesures prisent, plusieurs lois ou législations ont pavé la voie à la Loi sur l’eau. Parmi celle-ci, la Politique nationale de l’eau du Parti Québécois lancée le 26 novembre 2002 comportait 3 axes principaux :

1-      Reconnaître l’eau comme patrimoine collectif des québécois.

2-      Assurer la protection de la santé publique et des écosystèmes aquatiques.

3-      Gérer l’eau de façon intégrée dans une perspective de développement durable.

 

Puis, il y a eu l’adoption à l’unanimité par l’assemblée nationale de la Loi sur l’eau du parti libéral du Québec le 11 juin 2009. Cette loi est venue confirmer que les ressources d’eau font partie du patrimoine de la collectivité et que l’État en est le gardien, au bénéfice des générations actuelles et futures. Du même coup, elle a confirmé le statut juridique de l’eau, qu’elle soit de surface ou souterraine.

La législation de l’eau n’est pas tout, même si une grande partie de la population se dit concernée et préoccupée par l’environnement, elle n’est pas prête à changer drastiquement ses habitudes ni à faire des concessions afin de diminuer ses impacts environnementaux. L’enjeu majeur est de conscientiser la population et de la faire passer des paroles aux gestes…la marche est haute, certains ne la graviront pas alors que d’autres emboîtent déjà le pas!

 

Une des dernières tentatives médiatisées de sensibilisation concernant la préservation de l’eau est celle de Guy Laliberté qui est allé sur la lune pour créer l’emphase sur l’importance de la préservation de l’eau et pour publiciser son organisme « One drop ». Malgré ce geste grandiose, j’ai personnellement de la difficulté à comprendre qu’il ait « dépensé » plusieurs millions de dollars pour ce coup publicitaire qui, selon moi, n’a pas eu l’effet escompté ailleurs sur la planète. Ici, au Québec, cela a attiré l’attention des médias mais cela s’arrêtait à l’image, il n’y en avait quasiment que pour son nez de clown…pas de contenu. Le message de préservation de l’eau, le soi-disant but de ce voyage lunaire, me fait l’effet d’être une excuse pour un mégalomane de se payer un voyage sur la lune pour qu’il se donne bonne conscience! Dernièrement, une rumeur est à l’effet qu’il voudrait répéter l’exploit. Est-ce pour satisfaire un besoin personnel! Remarquez que je n’ai absolument rien contre cet homme, bien au contraire mais la répétition d’une initiative infructueuse est, selon moi, questionnable.

 

C’est maintenant à votre tour de vous lancer, si cela n’est pas encore fait. Comme il n’existe aucun substitut à l’eau, sa protection, sa restauration, sa mise en valeur ainsi que sa gestion représentent des défis qu’il nous faut relever collectivement pour le bénéfice des générations actuelles et futures. Comme dit précédemment, chaque petit geste compte, pour le bien de la planète et pour le bien des générations futures!

 

Sources d’informations:

1-UNESCO.org : UNESCO water portal bi-monthly newsletter No 228: the Pacific Islands (traduction libre dans le texte).

2-Ministère du développement durable, Environnement et parcs (MDDEP.gouv.qc.ca)

3-Onedrop.org

4-Science et vie

5-Document « la gestion de l’eau », Ministère de l’environnement du Québec, (1999).

 

Commentaires

  • Effectivement, quelle belle richesse !!! Malgré les bienfaits de la pluie, je fais partie de celles, qui pendant une journée pluvieuse, pensent déjà à la belle journée ensoleillée qui suivra.

    Je suis tout à fait consciente de tout le travail de transformation que nécessite le traitement de l'eau avant qu'elle devienne potable et qu'elle arrive à mon robinet. Je sais que cela représente des coûts (je pense à mon compte de taxes).

    Je suis d'accord avec le projet d'implantation des compteurs d'eau. Je crois que ce n'est que partie remise pour la ville de Montréal. Cela reviendra sous peu... Cependant, à Rougement, il y a des compteurs d'eau et certaines compagnies sont épargnées de ces compteurs. Est-ce deux poids deux mesures??

    À mon avis, il faudrait un changement d'habitude face à l'achat et à l'utilisation de l'eau embouteillée. Ces bouteilles d'eau en vente un peu partout et que nous achetons sans trop se questionner.

    Je sensibilise mes enfants à l'importance de l'eau et de son utlisation. J'achète des produits sans phosphate afin d'aider à la préservation de nos cours d'eau. Je sais que chaque geste compte mais il faudra également un effort collectif, et ce, à plusieurs niveaux. Sur ce, prenez un bon verre d'eau à ma santé!!!

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