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Les services de garde : 7$ ou 10$?

C’est dans l'esprit des débats sur les finances publiques  et à l'approche du dépôt du budget du Québec que j'aborde un sujet qui touche tous les contribuables de l’ensemble du Québec. Le tarif du réseau des services de garde éducatifs doit-il rester à 7$ ou augmenter à 10$?

En  1997 le Québec à choisi de rendre ses services de gardes éducatifs abordables et universels. Contribuant ainsi à l’économie du Québec, à l’autonomie financière des femmes et à la lutte à la pauvreté. Ces services soutiennent les familles qui désirent avoir des enfants et accompagnent  les jeunes enfants dans leur développement et leurs apprentissages. En effet, il y a eu une diminution spectaculaire du taux de faible revenu chez les familles monoparentales ayant une femme comme cheffe.  Entre 1997 et 2007, au Québec, le taux du faible revenu chez les familles monoparentales ayant une femme à leur tête est passé de 60,3% à 20,4%. C’est très significatif! De plus, il y a eu une hausse de naissances entre 2004 et 2008 ; le nombre de naissance sur une base annuelle est passé de 74000 à près de 88000. La tendance se maintient à cette hauteur pour les années 2009 et 2010(1). Les mesures de soutien aux familles mises en place au Québec, dont les services de gardes à 7$, contribuent à cette augmentation.

Lors du changement du pouvoir en 2003, le Ministre a rapidement augmenter le tarif, passant de 5$ à 7$ ; une hausse de 40%. S’il était décidé d’augmenter ses frais à 10$, il y aurait de nouveau une hausse de plus de 40%. Pour une famille moyenne avec 2 enfants, cette augmentation serait de l’ordre de 1570$ par année. C’est énorme!

Une question se pose également : pourquoi une famille ayant un revenu supérieur à la moyenne devrait payer le même tarif qu’une famille avec un faible revenu? Pourtant les familles avec du quintile supérieur assument par leurs taxes et impôts une contribution additionnelle largement supérieur à une famille du quintile inférieur. C’est ainsi que s’opère notamment l’équité de traitement selon les revenus. En augmentant les frais de garde pour les parents utilisateurs ayant des revenus plus élevés, le fardeau incomberait uniquement aux contribuables qui ont des enfants.

Par ailleurs, le Québec s’est doté d’un système collectif dans le domaine de la santé et de l’éducation. Tous les contribuables du Québec, avec ou sans enfants, paient des taxes et impôts et contribuent ainsi à ce réseau des services de gardes éducatifs. À long terme, tout le monde est gagnant. La réduction à la pauvreté, l’équité de recevoir une éducation de qualité, la hausse du taux d’emploi, la hausse démographique ; tous ces éléments vont apporter une retombée économiques et sociables qui sera profitable à l’ensemble du Québec.

D’un point de vue financier, cette universalité favorise l’équité entre les types de famille. Si on prend 4 familles avec tous un même revenu  brut annuel de 82,383$, leur revenu net après les déductions, vont sensiblement être les mêmes :

1)      Un couple sans enfant dispose de 59,113$/an

2)      Un couple avec  2 adolescents sans frais de garde dispose de 62,281$/an

3)      Un couple avec 2 enfants, 2 parents qui sont sur le marché du travail et qui utilise le service de garde à 7$ dispose de 59,057$/an

4)      Un couple avec 2 enfants, dont un des parents est à la maison et dont le revenu est entièrement gagné par l’autre parent dispose de 59,901$/an(2)

 

Une autre réflexion importante s’impose;  s’il y avait hausse de tarif à 10$, l’accessibilité aux services de garde par les familles monoparentales et à très

 faible revenu serait compromise. Certaines familles, ont besoin, au-delà du service de garde, d’un environnement actif et sain pour le développement

de l’enfant. Lors de la petite enfance, le jeu est la clé de l’apprentissage

des tout-petits. L’enfant apprend par le jeu. Le jeu permet à l’enfant d’acquérir et de développer des habiletés très importantes

en vue  de son entrée en milieu scolaire. Avec l’universalité des services, tous les enfants, de milieux riches ou pauvres,

 peuvent bénéficier  d'un environnement stimulant et riche.

 

Selon les recherches de Gérard Malcuit, Andrée Pomerleau (Département de psychologie, UQAM) et de Nathalie Bigras

(Département d’éducation et pédagogie, UQAM) (3), ils ont constaté que dans les milieux défavorisés (par défavorisation on

entend les enfants qui vivent dans des familles à revenu précaire et/ou que les parents sont sous-scolarisés), les enfants de ces

 familles, présentent, et ce en bas âge, un développement compromis. Avec plus tard un risque de décrochage scolaire.

Un milieu stimulant et propice aux apprentissages actifs, avec du matériel pédagogique approprié représentent la meilleure

chance d’atténuer  les conséquences négatives pour l’avenir d’un enfant sous motivés. D’ailleurs il est significatif que le nom

de garderie soit changé pour centre de la petite enfance. Le lieu de service de garde ne devient plus seulement un lieu

pour «garder» les enfants mais devient plutôt un milieu de développement optimal pour tous les enfants.

Quand on comprend que les services de gardes offrent ces chances et de plus favorise la conciliation famille-travail des

 parents, il devient important de ne pas mettre en péril l’universalité de ce réseau. Je crois à l’épanouissement de

tous les enfants!

 

Louise Larose, ENAP7505, Montréal

Références :

(1) Source : AQCPE, Institut de la statistique du Québec, février 2010

(2) Source : AQCPE, Ruth Rose, économiste et professeur associée au Département de sciences économiques de l’UQAM

(3) Source : texte transmis par le RCPEÎM de Gérard Malcuit, Andrée Pomerleau (Département de psychologie, UQAM) et de Nathalie Bigras (Département d’éducation et pédagogie, UQAM),

 

 

 

 

 

 

 

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