Le droit à la dignité...juste pour les pays développés ?
30 novembre 2009
Par Lise Lacombe – groupe du lundi soir (blog 2)
Un tiers de l'humanité vit dans le noi
« Près d'un tiers de l'humanité vit dans le noir faute d'accès à l'énergie, dont 80% résident dans les pays les moins développés et en Afrique sub-saharienne qui n'ont pratiquement aucune chance d'atteindre les objectifs de développement fixés pour 2015, selon un rapport de l'ONU.
L'étude du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) insiste sur l'étroite corrélation entre extrême pauvreté et manque d'accès à l'énergie. »
Anne CHAON,
www.cyberpresse.ca
Publié le 24 novembre 2009
Comment cela peut-il être possible? Bon je peux croire que le besoin de système de chauffage ne soit pas nécessaire partout dans le monde mais un tiers de la population mondiale, c’est beaucoup. Un tiers de la population…cela veut dire plus de 1,5 milliards d’individus.
Le chauffage et la lumière sont des services nécessaires pour les pays développés mais l’électricité ne permet pas seulement ces deux éléments. L’électricité permet aussi de faire fonctionner tous les appareils qui servent à assurer des conditions d’hygiène et des soins de santé. Que ce soit à la maison ou dans les institutions, l’accès à l’électricité contribue énormément à la qualité de vie de la population. Dans un même ordre d’idée, une grande proportion de ces gens qui n’ont pas l’électricité, n’ont pas non plus accès à un service d’eau.
Certes il existe d’autres façons que l’électricité pour se chauffer, et plusieurs pays ne requièrent pas nécessairement ce service. Cependant, les modes de combustion utilisés dans ces pays du tiers monde ont des effets néfastes pour leur population. Selon l’article ci-haut mentionné, un rapport mentionne que 2 millions de décès sont occasionnés par la pollution liée à ces combustibles (maladies pulmonaires, cancer, etc.)
L.R.Q., chapitre R-6.01
LOI SUR LA RÉGIE DE L'ÉNERGIE
Ce principe est tellement ancré dans notre société qu’une loi a été adoptée. Selon l’article 5 de cette loi, « la Régie assure la conciliation entre l'intérêt public, la protection des consommateurs et un traitement équitable du transporteur d'électricité et des distributeurs. Elle favorise la satisfaction des besoins énergétiques dans une perspective de développement durable et d'équité au plan individuel comme au plan collectif. »
Dans cet article, notons les notions de développement durable et d’équité sur les plans individuel et collectif. La notion de développement durable est bien sure rattaché à la problématique de la pollution et donc de la santé publique. La notion d’équité fait référence aux droits des individus. Ces deux volets démontrent la position de nos gouvernements sur des principes fondamentaux. La régie a le pouvoir de fixer et modifier les tarifs, de surveiller les opérations, d’examiner les plaintes des consommateurs, etc.
Tous ces pouvoirs lui sont conférés par un État de droit qui s’est doté d’une constitution défendant le droit des citoyens à des services. Le Canada et le Québec se sont développés et font partie des endroits où il fait le mieux vivre dans le monde. Cependant pour les milliards de personnes qui habitent les pays sous-développés, il semble que la dignité humaine ne soit pas un droit. Comment peut-on accepter que tant de personnes vivent dans de telles conditions?
Il est certain que le Québec n’a pas les moyens de changer la vie de toutes ces personnes en termes de développement international. Les besoins sont beaucoup trop grands. Cependant, nous avons une responsabilité dans nos choix face à la protection de l’environnement. L’environnement c’est notre planète et c’est la même pour tout le monde. Si chaque pays industrialisé assumait ses responsabilités à ce niveau, même les pays les plus pauvres bénéficieraient des impacts positifs.
En tant qu’État de droit, nous ne pouvons pas rester passifs à cette misère humaine. Le Canada place la dignité humaine au sommet de ses fondements par l’entremise de sa constitution. Ce droit ne peut être accessoire à l’endroit où tu habites dans le monde. Les pays développés se doivent de prendre des décisions et de mettre en œuvre toutes les solutions possibles pour améliorer le sort de leurs citoyens présents et à venir mais aussi pour celui des plus démunis du monde entier.
Ceci doit ce faire par des lois et des règlements qui sont renforcés par des mesures incitatives afin d’obliger les différents acteurs impliqués dans la protection de l’environnement à respecter ces lois. Et par-dessus tout, l’État doit montrer l’exemple auprès des entreprises, des citoyens et des autre pays.
Commentaires
Les rapports du PNUD se suivent et se ressemblent. Les pays africains surtout ne vont jamais atteindre les objectifs du millénaire. Il est vrai que les Occidentaux ont une part de responsabilité de la situation actuelle et ils ont comme vous le dites le devoir de les aider. Il faut également rajouter que les anciens pays colonisateurs font également parties de la solution. Cela dit, il y a une expression importante dans votre texte sur laquelle je veux insister. L'État de droit. Voilà le mal de l'écrasante majorité des pays en voie de développement (je préfère pays émergents). En effet, l'énergie est un problème majeur, mais la nutrition aussi, l'éducation, pauvreté, etc. La liste est longue. Il faut que ces pays se dotent d'États de droit et cesse de vivre dans des régimes néo-patrimoniaux où le clientéliste est la pierre angulaire. Je suis totalement d’accord que nos sociétés doivent protéger l’environnement et légiférer en ce sens pour faire profiter tout le monde. Pour terminer, je vais vous donner l’exemple des changements climatiques. Chaque pays doit réduire ses cibles, mais on s’est très bien que c’est les occidentaux qui ont causés le plus de dommages. Est-ce que c’est légitime de demander aux pays émergents de faire autant d’efforts alors que ce n’est pas les responsables ? La question mérite d’être débattue.