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L'art de professer

            Au Québec, l’éducation est une valeur fondamentale et tous les enfants fréquentent l’école dès l’âge requis.  Ce milieu offre un environnement approprié, où les enfants et les adolescents peuvent s’épanouir et se développer, jusqu’à devenir des adultes autonomes et équilibrés.  Le système d’éducation primaire et secondaire constitue l’investissement de société le plus important dans le capital humain du Québec.  Dans le contexte nord-américain, l’éducation, axée sur la transmission du savoir et de la connaissance, peut faire la différence entre un travail stimulant, bien payé, et un emploi au bas de l’échelle qu’on ne choisit pas.

            Or, depuis quelques années, l’école québécoise est en crise.  Les ratés du système d’éducation ont souvent fait la manchette.  Régulièrement des commentaires négatifs viennent entacher l’image du monde scolaire.  Les plus persistants touchent la déficience de la qualité du français du personnel et des élèves, et la minceur du bagage de connaissances, diminué depuis l’avènement de la réforme qui a mis l’accent sur le savoir-faire plutôt que sur les savoirs.  Un fossé se creuse entre d’une part le discours, les préjugés et les attentes de la société extérieure de l’école et, d’autre part, cette réalité qui se vit à l’intérieur de l’école.

            Certains jugements sont très durs, et affectent grandement le moral des enseignants, au point d’en conduire un bon nombre à laisser la profession.  Mais d’où vient ce malentendu?  Le professeur devrait être le premier allié du parent dans l’accompagnement de l’enfant.  Comment se fait-il que la profession enseignante jouit d’une considération si peu enviable dans la population?

            Malgré tous les efforts consentis pour redonner à l’école la valeur qui lui revient, et les nombreuses tentatives pour célébrer ses réussites, on perçoit que le consensus n’existe pas concernant à la fois ses modalités et ses finalités.  Peu à peu, malgré les beaux discours et les encouragements répétés, les parents ont cessé de faire confiance aveuglément à l’école, et les enseignants ont senti une résistance, voire une confrontation, qu’ils n’ont pas besoin de subir pour bien jouer leur rôle auprès des élèves.

            On se retrouve devant un constat déplorable!  Comment y remédier? 

            Une explication suggère que progressivement les professeurs ont perdu leur pouvoir de décision, et sont devenus des acteurs sans regard sur le contenu.  Ils se sont retranchés derrière leur pupitre.  Toute la gouvernance du réseau scolaire a été accaparée par le Ministère de l’Éducation au niveau provincial, et par la commission scolaire au plan régional.  Les directives venaient d’en haut, et les enseignants ont été confinés dans leur classe.

            Depuis la création du Ministère de l’Éducation, par le gouvernement du Québec, de nombreuses réformes répondant toutes à des impératifs fort louables sont venues fragiliser l’image de stabilité de ce milieu.  De nombreux changements dans la pédagogie même ont métamorphosé l’essence de la profession, et les progrès réalisés ont été souventefois décevants.  Le MEQ n’aurait-il pas dû fonder ses programmes d’éducation sur l’expertise de professeurs expérimentés et s’en tenir dans ses apprentissages  à des méthodes éprouvées? 

            Actuellement, il existe un regroupement de personnes élues par la population –taux de participation de 7%-. La loi de l’instruction publique accorde à ces personnes, appelées commissaires, beaucoup de pouvoirs.  Quelle crédibilité ont ces personnes?  Quelle connaissance ont-elles de l’école?   De la pédagogie?  Les directions d’écoles, partout au Québec, leur sont pourtant redevables de leurs actions.

            Tenant compte de la lourdeur de l’appareil administratif et de la nécessité de rationaliser les dépenses, ne devrait-on pas reconsidérer la présence de la commission scolaire dans sa forme actuelle?

            Un coup de barre s’impose pour faire en sorte que l’école soit à la hauteur des attentes placées en elle.   Finies les accusations gratuites de même que les critiques et remarques désobligeantes qui dévalorisent injustement les enseignants. Place aux paroles stimulantes, aux actions motivantes, et l’école retrouvera son entrain et remplira sa véritable mission.

             Une revalorisation des enseignants, ça presse!  La société de demain repose sur les épaules du personnel enseignant en fonction actuellement.  D’énormes défis attendent la relève enseignante, ne serait-ce que dans l’intégration des nouvelles technologies dans les processus d’apprentissage à l’école.

            Le professeur se doit de reprendre les rennes de sa profession, et devenir le personnage-clef du développement humain et social auprès des jeunes.  Comme société, on ne peut que souhaiter une nouvelle vitalité du monde de l’éducation.

            Laissons aux professeurs le soin de professer!

V. M.

Cours du mardi soir

Commentaires

  • Commentaires:
    Par rapport aux commissaires; j'ai toujours pensé que dans la plupart des commissions scolaires, ces gens, qui généralement de bonne foi s'impliquent comme commissaire sont dans les faits consciemment ou inconsciemment les pantins de la direction des commissions scolaires et j'explique :
    J’ai déjà été membre du comité d’école où mon enfant étudiait. La commission scolaire décida un jour de fermer cette école qui était à mon avis une très bonne école dirigée par une dame qui faisait partie d’un ordre religieux. Dans cette école unique, on y enseignait les arts, entre autres la musique et il régnait une ambiance empreinte de respect ou le vouvoiement était de rigueur. Un jour pour une supposée question de rationalisation, le directeur de la commission scolaire décida que cette école serait fermée. Nous les parents, nous décidions pour le bien-être de nos enfants, que cette école unique ne fermerait pas. Dans notre naïveté, nous pensions qu’en influençant les commissaires nous pourrions renverser la vapeur. Mais après de nombreuses rencontres individuelles avec certains commissaires nous nous rendîmes vite compte que dans les faits mêmes si sur papier, ils ont du pouvoir, la réalité est toute autre. Parce que le vrai patron ou celui qui décidait c’était le directeur de la commission scolaire et son équipe de permanent et que lors des assemblées de commissaires, il suffisait au directeur de la commission scolaire d’avoir la majorité lors des votes en fonction de ses décisions et que oup ! Ses décisions étaient acceptées et que ses projets quel qu’ils soient étaient votés et malheureusement pas toujours en fonction du bien-être des élèves et du corps professoral. Nous les parents par l’entremise de notre président du comité de parent, nous nous sommes opposés à cette fermeture. Nous avons amené des arguments, des preuves à l’effet que cette fermeture n’était pas un bon choix en fonction du bien-être, de l’éducation et de l’instruction de nos enfants. À la toute fin, les commissaires votèrent la fermeture de notre école, non pas en fonction d’une saine gestion, mais bien en fonction de la décision de la direction de la commission scolaire, car il suffisait simplement que le directeur de la commission scolaire obtienne le vote de la majorité de commissaires et le tour était joué. Notre école ferma et nos enfants dures prendre le chemin d’une école voisine ou déjà l’éducation de nos enfants était secondaire, car seules les économies étaient la priorité.
    Nos enfants se sont retrouvés très vite dans un milieu scolaire ou les professeurs avaient perdu cette motivation de maître enseignant. Blâmons-nous les professeurs? Non, car ceux-ci avaient déjà goûté à la médecine du directeur de la commission scolaire qui n’appuyait ou qui accordait que très peu d’importance à la voix professorale. Pour ce directeur de commission scolaire, les enseignants étaient d’abord et avant tout des syndiqués et non pas des Maîtres. Un peu plus tard, à la même époque, nos enfants se mirent à tutoyer les professeurs, le harcèlement était monnaie courante dans la cour d’école entre les élèves, beaucoup de professeurs tombèrent au combat pour épuisement professionnel et lors de nos réunions de comité de parents où siégeait le directeur de cette école, nos voies n’avaient plus d’importances, car ce même directeur était un allié du directeur de la commission scolaire. De cette façon, les parents et les professeurs avaient perdu tout pouvoir d’influence.
    « À force de se taire et d’avoir peur, la majorité silencieuse se retrouvera rapidement sous la dictature de petite cliques qui sous de faux prétexte de défendre des droits ne pensent qu’à satisfaire leur soif de pouvoir »
    HM
    Cours mardi soir

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