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Quel est l’enjeu?

Qu'à cela ne tienne, je remets le mien... et invite les autres à faire de même.

Je veux des commentaires et des liens sur d'autres web 2 d'intérêt sur le sujet.  Merci ! 

Par Josée Dandurand, cours du lundi soir

 

C'est un exercice très couteux pour moi de mettre en blogue toutes les idées qui se bousculent dans ma tête. Mais qu’ont-elles en commun? La crise économique et environnementale, la mondialisation et l'allocution de Jacques Attali; l’abus de pouvoir, la collusion, le mensonge et ce que ça va nous couter; le décrochage de l’élève et du citoyen, le dépôt de nombreuses Chartres, les manifs, les vendredis de « Masse critique » à vélo ou en roulettes, la multiplication de Sommets du peuple, et la participation citoyenne; les communautés de clientèles, les super-user, le web interactif et l’intérêt commun; la responsabilité civile, le coût du contrôle et les travaux du "Nobel" d'économie, Élinor Ostrom; et enfin, les voyages extra-terrestres. Voici deux de ces articles : Attali et Ostrom.PDF

Ah, j’ai trouvé ce qu’elles ont en commun. L’idée centrale, le noyau, c’est l’avenir de l’individu sans connaissances (avec et sans jeu de mots). On le laisse mourir, on l’euthanasie ou on l’instruit?

De quéssé? L'interférence systématique des citoyens sur la place publique sur tous les projets de société n’est pas une surprise. L’individu veut reprendre sa place. Exit les vedettes, les dames en bleu et les messieurs sans cravate veulent discuter et participer à la vie publique. Voilà de quoi il est question. Mais les gens ne font pas n'importe quelles interférences même s’ils s'insinuent dans tous les dossiers. Les actions qui comptent vraiment sont celles dans lesquelles ils sont directement concernés. Les citoyens s'impliquent à fond dans les projets dont l'issu aura des conséquences pour eux. L'habitation, la santé, l'éducation, l'alimentation, mais aussi, l'environnement, l'argent, les conflits de travail. Oui! L'État, partout dans le monde, en fera une crise d'identité. Le public prendra bientôt toute la place.

Comme l'écrivait si bien Gil Courtemanche, dans son article du 6 octobre dernier, le citoyen décroche. En fait, le citoyen se désintéresse des discours répétés et ennuyants. Cet abandon se précise depuis le début de la mondialisation: « Plus ça change, plus c’est pareil’; "Ça va trop vite!"; "C'est trop gros!", « On est rendu des numéros ».

Le secteur privé est réduit à une valeur en signe de piastre: $. Le secteur public, réduit à une valeur politique, dérivée de la mafia. Si plusieurs citoyens décrochent, d’autres s'accrochent, un peu trop, de l'avis de certaines personnalités publiques.

Actuellement, partout dans le monde, l’État distribue, transmets, exige et diffuse, mais n’écoute jamais vraiment les contribuables, sa clientèle votante.

Toutes les organisations devront prévoir de nouveaux modes de gouvernance basés sur une relation démocratique d’échange de services par laquelle les décisions sont prises avec, et pour les individus. Une relation dans laquelle, les individus pourront se faire représenter s’ils le veulent, par qui, et comment ils le veulent. Les citoyens mieux informés pourront conduire avec l'État des projets de développement portés par l'intérêt général et réalisés pour l'intérêt général. C'est-à-dire faire du développement durable, mais questionnable et adaptable. Les organisations devront ménager des espaces pour permettre la confrontation des idées venues du public.

Il existe déjà des dispositions pour de la consultation publique dans plusieurs processus d'autorisation et d’actes statutaires. Je pense au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), L’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), les consultations sur la réorganisation et l'aménagement du territoire, celles liées à l’approbation de règlements d'emprunt et d’urbanisme des municipalités, etc. Mais souvent, le débat n’a même pas lieu ou est escamoté.

Cependant, la dynamique et la participation sont bien meilleures lorsque le public s’exprime haut et fort, en dehors de l'État. Les discussions et débats y sont nombreux, les idées qui en ressortent méritent qu’on s’y attarde. Voici des exemples d’expression et de participation du citoyen:

L'Institut du Nouveau Monde, créé en 2002, se veut un lieu d'encouragement de la participation citoyenne dans la nation québécoise dans un contexte de mondialisation.

Nous voyons apparaître des chartres un peu partout: en 2006, la Chartre des droits et des responsabilités des citoyens de Montréal met en lumière des principes de civilité reconnus dans un effort collectif. Plus près dans le temps, le 16 octobre, le monde de la mode signe la Chartre québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée.

Des projets invitant la communauté de Sorel-Tracy d'adhérer à un agenda 21, élaboré suite aux recommandations du Sommet de Rio de 1992.

Le Mouvement Démocratie et Citoyenneté du Québec (MDCQ) fondé par Claude Béland, constitué dans la suite des États généraux sur la réforme des institutions démocratiques de 2003 pour mobiliser les citoyens autour d'une démarche d'amélioration de la démocratie au Québec. Le MDCQ rencontrait en août dernier les gens de Génération d'Idées (GEDI) en préparation d'un Sommet en avril 2010, le Sommet Génération d’idées 2010. L'objectif commun: la création d'une assemblée constituante démocratique par des jeunes. En gros, il y est question de rassembler des têtes pensantes prêtent à confronter les idées, à proposer des projets, à contribuer à l'avancement de la société.

L’assemblée mondiale de CIVICUS — organisme qui prône le développement de la société civile mondiale — qui aura lieu du 20 au 23 août 2010. La récidive de ces rencontres et le regroupement des communautés autour de l'objectif commun de la participation montrent bien l'ampleur de cette prise du pouvoir par le citoyen, de cette volonté du public, de décider du bien public.

 

D’autres phénomènes accompagnent cette déferlante, comme l'utilisation incontournable du web interactif. À ce propos, je rappelle qu'au centre de l'avènement Barak Obama, s'est développé un attrait majeur pour la e-participation. Dans le Journal du Net du jeudi 29 janvier 2009, on annonce qu'une ex-responsable de Google a été recrutée pour gérer les un service en ligne de débats citoyens.

 

Cette énergie déployée pour mettre en mots des idées contribue aussi au développement durable dans le respect de la démocratie. Cette énergie montre bien que l'humanité est encore là, pour l'avenir.

 

La consultation du public n'est pas un moyen dont dispose l'État... Mais plutôt le contraire: C'est le moyen par lequel le public finira par disposer de l'État.

Références

 

Sites internet:

Agenda du 21e siècle local de Sorel-Tracy http://www.a21l.qc.ca/9551_fr.html

GÉNÉRATION D'IDÉES http://www.generationdidees.ca/

L’Institut du Nouveau Monde http://www.inm.qc.ca/

Ministère des Affaires municipales, Régions et Occupation du territoire http://www.mamrot.gouv.qc.ca/organisation/orga_cons.asp

Rouler à vélo http://rouleravelo.wordpress.com/

Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu http://www.ville.saint-jean-sur-richelieu.qc.ca/cgi-bin/index.cgi?page=c0_6_3_1

Articles:

« Un autobus sans chauffeur.  Allocution de Jacques Attali » par Éric Desrosiers, Le Devoir, 15 octobre 2009

« Une image corporelle saine et diversifiée. Les gens de l’industrie de la mode signent la nouvelle chartre présentée par Québec » par Lia Lévesque, Le Devoir, 17 octobre 2009

« Barak Obama aura sa directrice de l’e-participation citoyenne » par JDN, Le Journal du Net, 29 janvier 2009, 14h51

« Participation citoyenne en gestion de déchets » par Luce S. Bérard, Granby, La Voix de l’Est, le 16 avril 2009

Le « Nobel » d’économie 2009 à Elinor Ostrom par Pierre Valiquette, non publié, signé le 13 octobre 2009

 

 

Commentaires

  • Je crois, en effet, qu'il faudrait des engagements clairs de la part de l'État pour assurer la présence et l'écoute du citoyen dans les projets de développement de son quartier.
    Mais comment le rejoindre s'il ne se présente pas aux assemblées? Il faut trouver le moyen de le joindre... Il y aura toujours, et de plus en plus avec la retraite des baby-boomer, des bénévoles prêts à s'engager sur cette voie.
    Des compétences à la retraite.
    Je joints à mon commentaire l'extrait d'un article très instructif. Il s'agit d'une lettre de Luc Ouimet, qui a été président du Bureau de consultation de la Ville de Montréal (1989-95). : "Un exemple de cet écart entre des orientations favorables à la participation des citoyens et une pratique de gestion qui les évacue complètement : la localisation et l’implantation de la mairie d’Ahuntsic-Cartierville. En effet, s’il y a un équipement municipal dont la localisation et l’aménagement méritent d’être exemplaires et de s’appuyer sur une démarche participative à base d’information et de consultation, c’est bien une nouvelle mairie d’arrondissement, « la maison des citoyens ». Or, la décision de louer des espaces au 6e étage d’un immeuble commercial privé sur la rue Chabanel, dans une zone commerciale et industrielle, lors d’une séance tenue quasi à huis clos, devant à peine 15 citoyens a été jugée méprisante par l’Association locale des citoyens. La modalité de cette décision (malgré la politique, la Charte, les guides), démontre clairement que les déclarations d’intentions ne suffisent pas et qu’il faut un plan concret de mise en oeuvre pour s’assurer que dans l’ensemble de l’administration un changement réel de culture de gestion et de comportement envers les citoyens soit instauré."
    Merci.

  • La fin de cet article de Luc Ouimet est encore plus explicite. Alors, le voici : "Des mesures concrètes : un secrétariat à la participation, un comité permanent d’évaluation externe.
    Un réel changement d’attitudes et de comportement, respectueux envers les citoyens et ouvert à la participation, de la part des élus et des fonctionnaires, ne peut s’effectuer uniquement par l’adoption d’une politique ou de guides. Il faut des moyens d’encadrement pour leur mise en oeuvre afin d’aider la démocratie de participation. Des villes françaises comme Paris et Lyon offrent des services de soutien par la Ville centre aux instances locales. Au Québec, la Ville de Gatineau a créé une unité, à l’intérieur de la direction de la planification stratégique, rattachée à la direction générale, qui soutient et encadre les processus participatifs.
    Sans entrer dans les détails techniques, il apparaît essentiel de créer une telle unité « un secrétariat à la participation » rattaché à la direction générale de Montréal avec comme
    mission d’exercer, de façon horizontale, une fonction d’expertise, de soutien et d’encadrement des processus de participation (période de questions, consultation, concertation, partenariat, etc.).
    Ce secrétariat (composé de quelques personnes seulement) pourra offrir des guides, conseiller quant au choix des meilleurs processus, contribuer à la formation des cadres et des professionnels, favoriser des processus de participation de qualité : conseils méthodologiques, application des règles éthiques de la participation. C’est par une telle intervention continue d’amélioration que l’on pourra atteindre les résultats attendus.
    Pour compléter ces actions menées au sein de l’appareil administratif, il est éminemment souhaitable de permettre une évaluation externe afin d’améliorer constamment les approches. Un comité composé de représentants de divers segments de la société civile (social, économique, culturel, environnemental, etc.) pourrait produire un rapport annuel déposé au conseil municipal, assorti de recommandations, à la suite de séances de consultation comme la commission de la présidence en a déjà tenues. Ainsi, les citoyens actifs et intéressés à participer auraient une porte d’entrée privilégiée pour faire valoir les bonnes pratiques de l’administration et suggérer les améliorations à apporter lorsque des lacunes sont constatées.
    Cet enjeu, de première importance, rappelons-le, contribue à la transparence de la gestion municipale et surtout, chez les citoyens, au sentiment d’appartenance et de fierté envers la Ville de Montréal et à un intérêt plus soutenu aux affaires de leur ville.
    Que proposeront les partis politiques sur cette gouvernance moderne et démocratique qui doit intégrer dans la prise de décision non seulement les données techniques mais aussi les valeurs des citoyens?"

  • Au cas où cela intéresserait quelqu'un, je précise que l'article de Luc Ouimet a finalement été publié dans Le Devoir du samedi, 31 octobre 2009.

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