Mise en place du Projet d'amélioration de l'accès aux services d'assainissement durable (PAASAD) au Burkina Faso
Entre 2000 et 2008, le secteur de l’assainissement connaît un grand retard au Burkina Faso. Ce retard se traduit par un faible accès des populations par un faible accès des populations aux ouvrages d’assainissement, la mauvaise utilisation et le mauvais entretien des ouvrages existants. Cette situation préoccupante concerne les régions du Centre Nord et du Centre Est et affecte gravement la santé de la population et particulièrement celle des enfants. La grande majorité des populations des villages de ces régions sont confrontées à une pénurie de latrines, ce qui les contraint à adopter la pratique de défécation dans la nature. Cette pratique a entraîné des conséquences négatives sur la santé, l’environnement et la dignité humaine. De plus, les conséquences du manque d’infrastructures d’assainissement et la non pratique des règles d’hygiène exposent les populations aux maladies diarrhéiques, aux parasitoses, à la fièvre typhoïde et au paludisme qui ont des incidences sur le taux de mortalité infantile. Les maladies diarrhéiques constituent la deuxième cause de mortalité dans ces zones.
Pour inverser la tendance et apporter une réponse à cette situation préoccupante, l’État Burkinabé a entrepris avec l’assistance financière et technique de l’Union Européenne une action qui vise à améliorer la santé des populations cibles par la réduction du pourcentage des personnes qui défèquent dans la nature et le nombre de personnes qui ne respectent pas les règles de base d’une bonne hygiène.
Cette action vise un double objectif :
L’Objectif général du projet vise à contribuer à l’amélioration de la santé des populations en réduisant durablement les pratiques de défécation dans la nature dans les provinces du Kourittenga dans la Région du Centre-Est et du Bam dans la Région du Centre-Nord.
L’Objectif spécifique vise à améliorer les pratiques d’hygiène et l’accès durable des communautés aux infrastructures d’assainissement de base dans les 18 communes rurales du Kourittenga et du Bam.
Pour minimiser les contraintes liées à l’atteinte des objectifs, l’approche adoptée pour la réalisation du projet se voulait fortement participative et concertée. L’approche participative PHAST (Participatory Hygiène And Sanitation Transformation), ou (Méthode Participative pour le Changement de Comportement en Hygiène et Assainissement) sera la méthode utilisée pour favoriser le changement de comportement. Du coup, des animateurs endogènes ont été choisis par les communautés pour bénéficier de formations afin de mener à bien les activités de promotion de l’hygiène et d’accompagner les communautés dans la réalisation des latrines. Leur mission vise à organiser des campagnes de sensibilisation pour aider les communautés à faire le lien entre un environnement insalubre, les mauvaises conditions d’hygiène et la santé. Pour la réalisation des latrines, des maçons locaux ont été recrutés parmi les communautés et formés pour éviter la dégradation prématurée des ouvrages. Il faut noter qu’au démarrage du projet, un atelier a été organisé pour échanger sur les stratégies, les rôles et responsabilités de chaque partie prenante. Les communautés vont fournir une partie de la main d’œuvre pour la construction des latrines (creusage de la fosse, fourniture de certains agrégats), les réparations et les coûts de maintenance seront assurés également par les communautés bénéficiaires.
Pour renforcer la dynamique de la participation communautaire, le volet du suivi-évaluation interne sera à la charge des Comités Villageois de Développement (CVD) en collaboration avec les Comités de Santé Villageois (CSV) et les animateurs endogènes.
Le taux de réalisation des latrines est un succès pour le PAASAD au regard des statistiques du projet : latrines avec superstructure satisfaisant (96%) et latrines avec superstructure plus toiture (94%), le niveau d’utilisation et d’entretien des latrines par les bénéficiaires demeure satisfaisant (97% finalisées sont régulièrement utilisées par les bénéficiaires et environ 70%des latrines sont bien entretenues), la réduction de la défécation dans la nature est passée de 80.9% à 23.7 diminuant ansi le nombre de maladies hydriques. L’amélioration des conditions de vie des communautés en matière d’hygiène et d’assainissement du cadre de vie (journées de salubrité, lavage de mains et la réalisation de puisards).
Sidiki KOUROUMA
Commentaires
Un parcours qui tire toute sa richesse de la volonté et la détermination de celui qui choisit d'investir dans la connaissance.. Bonne suite Sidiki...cadre et stagiaire !