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Voir plus loin que le fonds de sa poche

La nourriture n’est pas une marchandise comme les autres. Elle est essentielle à notre survie et l’enjeu revient 3 fois par jour. Sa qualité et sa quantité est-elle menacée par nos choix quotidiens ?

Une rencontre fort enrichissante s’est tenu le 12 mars dernier dans les locaux de l’Union des producteurs agricoles à Longueuil. Lors de cette rencontre, les candidats à la maitrise en administration publique de l'ÉNAP ont assisté à une conférence donnée par M. Félix-Antoine Ross, chef économiste et nouvellement nommé président directeur général de l’UPA sur les enjeux de l’agriculture et l’impact de notre consommation sur son avenir.

Plusieurs points ont été soulevées lors de cette rencontre dont le fait que la survie et le développement d’une société passe assurément par sa souveraineté alimentaire. En effet, la force d’un peuple est proportionnelle à sa capacité de se nourrir suffisamment et correctement par ses propres moyens.

Il est donc important de conserver l’équilibre entre notre capacité de production locale versus nos besoins en importation afin de garder le contrôle sur notre capacité de nourrir notre population sans être à la merci de la production mondiale.

Notre souveraineté alimentaire est-elle plus à risque qu’avant ?

Il y a effectivement des nouveaux risques. Outre les changements climatiques et géopolitiques, il y a la volatilité des prix, le prix de notre dollar et le coût de l’énergie.

Mais il y a également nos habitudes de consommation.

La pression sur l’offre a fait en sorte qu’aujourd’hui par exemple, un gros détaillant peut détenir jusqu’à 40 % du marché. Cette concentration de l’offre met ensuite une pression importante sur le détaillant qui recherchera à concentrer ses efforts sur une plus petite offre pour maximiser ses profits. S’en suit alors un risque au niveau de la biosécurité. En effet, moins de diversité au niveau génétique entraine une vulnérabilité de l’offre en cas de maladie.

Notre mode de consommation actuel nous rendra-t-il bientôt esclave et soumis au bon vouloir de quelques joueurs ? Déjà l’industrie est fortement mondialement consolidée. En effet, 53 % du marché des pesticides, 54 % du marché des semences et 75 % du marché de l’abattage du bœuf est détenu par 4 gros joueurs. Pour ce qui est de la distribution, 66 % du marché est présentement détenu par 3 gros joueurs.

Je vous invite donc à manger local, à diversifier vos sources d’approvisionnement et à manger selon l’offre de la saison pour protéger notre agriculture et notre souveraineté alimentaire. Consommateurs, voyez plus loin que le fond de votre poche! Le plus bas prix est-il vraiment le seul aspect à considérer?

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