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ENP-7505-AUT15-Résumé chapitre 3-Social démocratie 2.0-Par Laurence Boucher-Cadieux

Chapitre 3 :
Le Québec et les pays scandinaves : les différences
Plusieurs experts pensent que le Québec aura de la difficulté à maintenir les services publics tels qu’ils sont aujourd’hui. Le vieillissement de la population et les finances instables sont mis en cause. Cependant le Québec souhaite conserver ses acquis tels que le soutien aux familles et peut se vanter d’être une société où les écarts d’inégalité sont les plus faibles comparativement au reste du Canada et aux États-Unis. Quels seront donc les moyens pour arriver à maintenir ses services?
La Suède, le Danemark et la Finlande constituent un bon point de comparaison avec le Québec parce qu’ils ont vécu une réforme semblable sur les plans économique et social tout en parvenant à enregistrer des résultats positifs.
Les auteurs poursuivent deux objectifs dans ce chapitre
1. Évaluer où se situe le Québec par rapport à la Suède, la Finlande et le Danemark sur le plan économique et social.
2. Expliquer les différences et démystifier certaines croyances.

La croissance
Les données sur l’évolution du PIB réel par habitant, nous démontrent que tous ont connu une croissance de leur PIB depuis le milieu des années 90 et que la Finlande et la Suède ont connu une progression plus marquée que celle du Québec.

Le marché du travail
Au niveau du taux d’emploi, le Québec a connu une forte croissance, en partie, grâce à une augmentation du taux d’emploi chez les femmes entre les années 90 et 2010. Le Québec distance aujourd’hui la Finlande et tend à rejoindre la Suède et le Danemark dans ce domaine.

Les inégalités
Les auteurs utilisent le coefficient de Ginni pour démontrer les écarts d’inégalité au sein de pays membre de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques).
Il est à noter que dans les pays scandinaves la redistribution des revenus est beaucoup plus grande qu’au Québec. Avec ce coefficient, les auteurs nous font remarquer que le Québec se situe entre les pays scandinaves et les pays anglo-saxons (Grande-Bretagne et États-Unis). Toutefois, au sein du Canada, le Québec est la province qui affiche le plus faible niveau d'inégalité.

Comment expliquer les différences?
Même si l’éducation peut être une bonne explication aux différences d’écart de revenus et de succès économique, les auteurs démontrent qu’il est difficile d’établir un réel lien. Notons que le pays détenant le meilleur pourcentage de diplomation universitaire chez les 25 à 64 ans est le Danemark avec 25%. Pour sa part la Suède s’en tire avec 23% tandis que le Québec affiche un taux de 22%. Finalement la Finlande détient le plus bas pourcentage avec 20% de diplomation.
Par contre le budget de recherche et développement serait appuyé plus fortement par le privé en Finlande, en Suède et au Danemark par rapport au Québec.

Le travail et la productivité
La Finlande, le Danemark et la Suède ne travaillent pas plus, mais ce qu’ils produisent vaut plus cher.

Les exportations
La grande différence est que le Québec connaît un déclin marqué de son solde commercial depuis les années 2000 contrairement aux 3 pays scandinaves étudiés. Cette situation s’explique par la dépendance du Québec vis-à-vis le pétrole et la difficulté de joindre le marché américain notamment à cause de la faiblesse du dollar. Une amélioration du solde commercial s’impose selon les auteurs. Ceux-ci se demandent qu’elles sont les solutions : Augmenter les exportations et les importations? Ils notent toutefois qu’un possible retour à la normale puisse passer par une dévaluation de la monnaie telle que vécue en Suède suite à la crise de la fin des années 80.

L’équilibre budgétaire
Du côté de l’équilibre budgétaire il n’y a pas de différences significatives à relever outre qu’au début des années 2000 les 4 territoires ont récupéré la cote triple A de Standard et Poor’s. De plus le Canada et la Finlande ont équilibré leur budget 11 années sur 12, contrairement à 10 sur 12 au Danemark et 9 sur 12 pour la Suède. Ces deux premiers pays ont donc été mieux préparés pour affronter la récession de 2008.

La gestion de la dette
Entre 1990 et 2010 la dette du Canada, en proportion de son PIB a toujours été plus grande que celle des pays scandinaves. Fait à noter, il est difficile de calculer la dette du Québec, car les données de l’OCDE proviennent de pays souverains.
Alors qu’en 2009 la moyenne des pays membres de l’OCDE affichait des dettes moyennes de 92,5% du PIB, le Canada pour sa part affichait une dette de 82,4% du PIB. Un écart énorme le séparait des trois pays : la Finlande et la Suède qui avaient tous deux une dette qui représentait 51,8% de leur PIB respectifs. Tandis que le Danemark pour sa part affichait une dette de 51,2% du PIB.
En effectuant les calculs pour pouvoir y comparer le Québec, nous observons quand même une dette beaucoup plus significative que le Danemark, la Suède et la Finlande.

Les dépenses publiques et la taille de l’État
Dans les trois pays scandinaves étudiés, les dépenses publiques, en proportion du PIB, ont beaucoup diminué entre 1990 et 2005.
Pour la Suède, l’explication de cette amélioration porterait sur le fait que le secteur privé ait pris une plus grande place.
En fait, ces trois pays ont procédé par un redressement qui est passé par une décentralisation de la gestion des services publics.
Toujours en Suède, les écoles sont devenues responsables de l’embauche et de l’évaluation de leurs personnels. La dérèglementation et la décentralisation ont amené l’état à cesser certains financements. Tous ses changements ont aussi touché le secteur de la santé qui a été en partie privatisé et pourtant le système suédois est reconnu comme l’un des meilleurs au monde. Il faut préciser que le patient doit lui-même payer une partie de ses soins de santé en plus de son impôt.
La clé du succès est que ses trois pays ont une meilleure organisation et une meilleure connaissance de la croissance des couts du système. De plus, ceux-ci ont un plus grand contrôle des dépenses pharmaceutiques.

En conclusion il a été démontré par les auteurs que les pays scandinaves sont plus productifs. L’écart de performance peut difficilement être expliqué par la scolarité. Par contre, les investissements en recherches et développement ont été plus importants et leurs périodes de surplus commerciaux plus longues, comparativement au Québec.
Les Scandinaves ont une grande confiance dans leurs institutions publiques grâce à la transparence de leur gouvernement. Leur secteur public est populaire car il fonctionne bien. La perception du Québec face à son système public est tout autre selon les auteurs.
Il est démontré qu’il y a eu des changements importants du côté des pays scandinaves tant dans la gestion de la dette publique que dans le secteur de la santé. Toujours selon les auteurs, le Québec aurait intérêt à s’inspirer de ces réformes.
Bibliographie
PAQUIN, S. et LÉVESQUE P-L (2014). Social-démocratie 2.0: Le Québec comparé aux pays scandinaves, Québec, Les Presses de l’Université de Montréal, pages 75 à 94

Par: Laurence Boucher-Cadieux

Commentaires

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