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ENP-7505-ch. SD 2.0-CÉSURE AUT-15

Résumé du Chapitre 1: La social-démocratie en crise? Quelle Crise? Par : Marie-Andrée Guillemette.

Mise en contexte: L'auteur nous soulève que dans la croyance publique et en partie de la recherche universitaire l'arbitrage entre une forte croissance économique ne peut coexister avec un modèle social généreux. Par-contre, les pays Scandinaves social-démocratiques ont fait la démonstration que non seulement elles peuvent coexister mais ils connaissent une croissance économique supérieure à celle des pays néolibéraux comme les États-Unis et le Canada. Dans ce chapitre les auteurs Bo Rothstein et Sven Steinmo, questionnent à savoir si l'affaiblissement du projet politique social-démocrate en Europe s'explique par la faible performance du modèle social-démocrate? Auprès des électeurs, Est-ce que les insuccès des partis sociaux-démocrates justifieraient le rejet de ce modèle? Ils comparent le modèle à d'autres macro-modèles tel que le néolibéralisme et la démocratie-chrétienne centriste. Selon eux, le succès du modèle socio-démocrate est d'une évidence sans contredit en mobilisant la société à des principes pragmatiques et réalistes par opposition aux modèles anarchistes et communistes qui échouèrent par la création de sociétés utopiques. Afin de bien cerner les enjeux, il s'avère essentiel définir ce qu'est la social-démocratie: C'est le rassemblement d'un large éventail d'idées, de politiques publiques et de partis présents sur la scène nationale de différents pays. Le terme englobe le modèle social et économique qui est fondé sur l'idéologie, social-démocrate. Donc, l'économie social-démocrate est fondée sur les idées universelles de solidarité social, de modernité et sur la conviction que la société peut être changée grâce à des politiques éclairées. Trois engagements soutiennent le modèle social-démocrate: 1. Le principe d'universalité: Tous les individus indépendamment de leur origine doivent avoir accès à un ensemble de droits sociaux, des services et un support économique. 2. Limiter les effets négatifs de l'économie de marché sans la remplacer ou la contrôler. Donc, libre-marché et libre-échange avec un encadrement (public) permettant un fonctionnement adéquat. 3. Adoption de politiques sociales progressives. Donc, ce modèle favorise l'évolution des sociétés, plutôt que le statuquo. Ils tentent d'améliorer les choix de vie des personnes, ce qui les classes mondialement parmi les états les plus libéraux. Afin de démystifier la social-démocratie l'auteur relève quatre erreurs communes La première consiste à croire que la social-démocratie est très coûteuse et que son haut niveau de taxation, pour payer tous les programmes sociaux, ralentit la croissance économique. Or, les auteurs démontrent que la principale caractéristique de la social-démocratie n’est pas l’aide directe aux pauvres, mais des assurances et des programmes sociaux universels que veulent les citoyens. Les études démontrent qu’il en coûte moins cher de passer par des programmes publics que privés. Donc, un meilleur coût bénéfices. Ce model est justifié non seulement comme objectif de redistribution mais aussi parce qu'il fait des choses que le marché, laissé à lui-même, ne ferait ou le ferait de manière inefficace. Bref, si on démantelait l'état providence, les assurances, sociales et les services publics, les classes moyennes devraient se tourner vers des services privés. La deuxième est de croire qu’une social-démocratie exerce une plus imposante bureaucratie dans l’appareil public, qu’elle devient un gouvernement paternaliste et qu’elle crée une absence de liberté de choix dans l’accès aux services. Les auteurs démontrent plutôt que les écoles privées dans les pays nordiques ont accès au même fonds publics que les écoles publiques et ont les mêmes procédures à suivre. Par exemple: toutes les candidatures à capacité d'apprentissages variables d'apprendre doivent être acceptée autant au privé qu'au publique. La troisième erreur soutient que les lourdes dépenses publiques font obstacles à une croissance économique élevée. Basé sur une revue littéraire d'historiens, les auteurs mentionnent que les états riches ont un niveau de taxation deux fois plus élevée que les états pauvres. Ils expliquent plutôt que les dépenses publiques élevées permettent d’acquérir des biens qui sont essentiels que le privé n'est en mesure d'offrir qui est fondamental à la croissance économique et qui favorise l’investissement non pas seulement dans les infrastructures, mais dans l’éducation et dans les services sociaux. Finalement, la dernière erreur est de penser que l'aide directe aux pauvres est le meilleur moyen de redistribuer la richesse. De croire à la distribution de la richesse dans une perspective de prendre aux riches pour donner aux pauvres. L’état social-démocrate favorise plutôt une redistribution nominale à travers des programmes universels. Son opérationnalisation se fait grâce à des taxes prélevées en pourcentage du revenu où « tout le monde paie la même chose » et où « tout le monde reçoit la même chose », p.36. Les auteurs une taxation plutôt plate et uniforme et des bénéfices universels. Le tableau suivant démontre clairement le modèle. Revenus avant impôts Prélèvement d’un impôt uniforme de 30% sur le revenu Revenu net (après impôts) Bénéfices/services universels par tranche de revenus* Revenu final 10 000 3 000 7 000 16 000 23 000 50 000 15 000 35 000 16 000 51 000 100 000 30 000 70 000 16 000 86 000 *3 000 + 15 000 + 30 000 = 48 000/3 = 16 000 Ratio de revenus avant les taxes et les bénéfices : 1 à 10 (10 000 à 100 000) Ratio de revenus après les taxes et les bénéfices : 1 à 3,7 (23 000 à 86 000) Pourquoi la social-démocratie fonctionne-t-elle? La social-démocratie fonctionne malgré un haut niveau d'égalité est fortement corrélé avec un haut niveau de confiance sociale, ce qui diminue les coûts de transaction qui favorise un environnement dynamique contribuant à l'innovation et à la productivité. Le haut niveau de taxation et de dépenses sociales, tout en ayant des finances saines et un niveau de bonheur élevé, permet de maintenir une croissance économique forte et performante. La clé du succès: Un équilibre entre l'équité, une approche inclusive et le libre choix personnel ou la liberté. La réussite se base sur des politiques de redistribution universelles plutôt que ciblées tel que privilégié par d'autres modèles (anglo-saxon ou d'Europe continentale) Un soutien continu aux principes fondateurs... L'élection de coalitions de centre droit dans certains pays (Suède), laisse croire à certains que c'est un signe du déclin de la social-démocratie Les auteurs argumentes en s'appuyant sur les sondages d'opinion dans les populations scandinaves qui indiquent que les principes fondateurs sont très populaires et sont même prêts à être taxés davantage et que de démanteler ces principes serait un suicide collectif. Il est démontré que le parti libéral-démocrate connaît des difficultés tandis que l'État-providence social-démocrate suédois triomphe! À gauche ou à droite? Malgré tout il en demeure pas moins que certains défis demeurent. Dans la visée essentielle que l'État-providence social-démocrate est l'universalité, deux menaces principales pourraient compromettre cet élément fondamental. Ces menaces pouvant provenir de la gauche ou de la droite, la première est celle de développer le sentiment « anti-immigration » de certains partis politique qui ne sont pourtant pas en désaccord avec l’état providence et social-démocrate mais qui accusent les immigrants d’utiliser les programmes sociaux. La deuxième menace provient qu'en t'a elle, des groupes d’intérêts d’extrême gauche exigeant des politiques ciblées afin d'offrir des programmes sociaux pour différentes clientèles telles que: l’ethnicité, l'orientation sexuelle et les modes de vie. Ce qui ne se concilie pas avec le principe d'universalité et qui pourrait mettre en péril la viabilité du projet social-démocrate. Conclusion Plusieurs facteurs peuvent expliquer les insuccès électoraux des partis sociaux-démocrates mais pas le modèle social-démocrate lui-même. Les auteurs soutiennent que les pays ayant adopté des États-providence sociaux-démocrates sont devenus des sociétés de succès en comparaison au parti néolibéral qui connaît des ratés en misant sur davantage sur les fondements et la dérèglementation du marché qui a connu un Krach des marchés financiers en octobre 2008. Ils exposent aussi que même les appels à l'austérité qui sont communs depuis 2012, cèdent tranquillement vers une répartition des sacrifices dans les différentes classes sociales. Selon les auteurs, le vent tourne avec l'élection présidentielle de 2012 et la remontée des sociaux-démocrates Suédois dans les sondages, il n’y a pas lieu de croire, tel qu’en jugent certains commentateurs, que la social-démocratie est en perte de vitesse dans les pays nordiques, les sondages d’opinions affirmant le contraire. Il est important de retenir que la social-démocratie se veut être un vecteur de changement, un modèle égalitaire dans un environnement « pro-marché ». Elle doit essentiellement conserver un État-providence général plutôt que de cibler des politiques pour les plus vulnérables. Pour ce faire, la social-démocratie doit englober la classe moyenne pour avoir des assises plus grandes dans l’adoption et le maintien des politiques. Aussi, elle doit poursuivre son cadre de taxation uniforme, car les études démontrent que taxer le riche pour donner au plus pauvre ne fonctionnent pas. Enfin, elle doit instaurer des politiques sociales universelles, car les programmes sociaux ciblés stigmatisent les groupes qui les utilisent et les rendent contre-productifs. Et afin d'assurer sa viabilité, la social-démocratie devra faire preuve d'intelligence et d'être stratégique dans la présentation d'un programme crédible. PAQUIN, S.et LÉVESQUE P-L (2014). Social-démocratie 2.0 : Le Québec comparé aux pays scandinaves, Québec, Presses de l’université de Montréal, pages 21 à 47.

Commentaires

  • Bien vu Marie-Andrée

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