FIN DU TARIF UNIQUE POUR LES SERVICES DE GARDE DE NOS ENFANTS
Ces dernières semaines ont été fortement marquées par les protestations contre la fin du tarif unique. En effet, le premier ministre Couillard et son gouvernement libéral en ont décidé ainsi. Cette décision vient cependant en contradiction aux promesses faites lors des campagnes électorales. Cette décision par ailleurs soutenue par Québec solidaire pour qui le meilleur système c’est celui ou règne l’entraide et dans lequel l’impôt est nécessaire pour avoir davantage de solidarité sociale. La protection d’un système universel s’avérerait donc nécessaire. Ainsi les tarifs des services de garde seront modulés en fonction des revenus des parents. Au Québec, les tarifs de garde étaient de 7$ par jour par enfant. Le gouvernement subventionnait ces services qui représentaient un réel soulagement pour les familles qui pouvaient vaquer ainsi à leurs occupations diverses. Cette pratique et appui gouvernemental serait un exemple dans tout le Canada que les autres provinces admiraient. Cependant cette année marquera la fin des beaux jours. Ainsi à compter du 1 er avril 2015, voici les tarifs qui seront imposés aux parents :
REVENU FAMILIAL NET |
TARIFICATION PROPOSEE
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Jusqu’à 75 000 $ 75 000 $ à 100 000 $ 100 000 $ à 150 000 $ 150 000 $ à 200 000 $ |
8 8 $ à 12 $ 12 $ à 15 $ 15 $ à 20 $ |
Les familles pour qui cette nouvelle mesure apparait comme un coup ainsi que pour les garderies ne la voient pas du même œil. Elles sont d'ailleurs soutenu dans cette position par l'opposition qui la dénonce vigoureusement et pour qui c’est un leurre de faire des promesses et de ne point les tenir. Plusieurs familles s'interrogent toujours sur la prise d'une telle mesure pour lesquelles on aurait pu les consulter, de même que les prestataires de ces services. La voix du peuple ne compte-t-elle plus? Ce sacrifice est-il vraiment nécessaire?
Cette situation donne à réfléchir quand on sait que déjà les familles les mieux nanties paient déjà le prix fort avec des impôts modulés en fonction de leur revenu. Si cela devait être le cas pour les couts relatifs à toutes les prestations de services, personne ne voudrait travailler plus et ne pouvoir jouir du fruit de ses efforts. Doit-on pénaliser doublement ces citoyens qui aspirent à un bien être meilleur et qui se saignent pour se réaliser. A ce rythme, certains enfants ne pourront plus bénéficier de ce service avec ce traitement inégal. Le cas des familles recomposées ou séparées constitue également une préoccupation majeure à ce sujet. Peut–on encore parler d’égalité des droits, alors que certains droits sont bafoués ? Comme le dénonçaient encore certains parlementaires, les fonds qui seraient recueillies de ces modulations ne seraient malheureusement utilisés ni dans l’éducation des enfants ou dans des domaines relatifs à la petite enfance. Ils seraient utilisés pour compenser certaines charges et couvrir certaines dépenses que le gouvernement aurait du mal à assurer.
Les CPE et garderies sont ces structures qui assurent la préparation des enfants pour l’entrée à l’école. Elles sont également censées apprendre à l’enfant à se socialiser. Elles sont apparues salutaires car ayant permis à plusieurs mères de trouver du temps pour se former, pour travailler, pour se réaliser. Mettre fin au tarif unique risque d’avoir des répercussions négatives sur non seulement le portefeuille des familles mais plus encore sur le taux de natalité au Québec. Certaines familles projettent retirer leurs enfants des garderies dès la mise en application des nouveaux tarifs. Nombreuses seront les femmes qui feront le sacrifice de mettre leurs carrières en veilleuse afin d'assurer elles-mêmes la garde de leurs enfants. On risque de se retrouver avec plusieurs places disponibles dans les garderies et même la fermeture de bon nombre d’entre elles.
Si comme le soulignait par ailleurs un ministre de l’opposition il y a quelques semaines, Ottawa alloue des fonds à presque toutes les provinces du Canada afin de les soutenir financièrement, pourquoi le Québec n’en a-t-il pas droit? Ces financements permettraient de soulager les caisses de l’État et alléger aussi les charges fiscales des contribuables.
L'on ne devrait pas imputer les charges du gouvernement à des familles qui ne demandent qu’à pouvoir jouir du fruit de durs labeurs. Un Québec solidaire oui, mais à condition que cela n’entraine ni la perte de certains contribuables, ni l'entachement de certaines valeurs morales et communes que le Québec s’efforce de préserver depuis toujours.
Claudine BAGAYA
Références
Radio Canada
http://www.lapresse.ca/actualites/education/201411/25/01-4822438-garderies-les-tarifs-modules-casse-tete-pour-les-familles-recomposees.php
Commentaires
Bien reçu Claudine,
Un sujet des plus intéressant à lire et parcourir. Bravo pour avoir osée !