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Blogue 2 : Les avenues du transport à Montréal

Dans les dernières années, plusieurs projets ont été présentés à la population du Grand Montréal dans le domaine du transport dans le but d’améliorer les services offerts. Que ce soit par l’utilisation des autoroutes, des ponts, du transport en commun, et même des routes cyclables, tous les moyens sont mis en place pour faciliter la circulation à Montréal. Considérant que le développement d’une société dépend entre autre de sa capacité à proposer un cadre de vie agréable et sécuritaire à ses citoyens1, une amélioration du réseau de transport aurait un impact direct sur la qualité de vie, la sécurité et l’environnement. En effet, le plan de développement de la métropole propose plusieurs projets de développement assez ambitieux qui impliqueront un besoin de financement plus important. On parle entre autre de la prolongation des lignes de métro, de l’ajout de systèmes de voies rapides pour certaines lignes d’autobus et de voies réservées sur les artères principales, de l’ajout de routes cyclables efficaces, de l’investissement dans le transport durable, etc. Ce sont certainement des avenues intéressantes comprises dans le plan de développement de la ville, mais qu’en est-il du financement de ces projets?

 

Lors de son arrivée en poste en avril 2014, le ministre des transports Robert Poëti s’est donné comme mandat que les projets en cours soient menés à terme pour, premièrement,  éviter la perte des budgets qui y sont attribués. Il appert que seulement 60% des montants prévus au budget dans le domaine du transport n’ait été utilisé dans les cinq dernières années2. Pour y remédier, il dit envisager la création d’ententes-cadre ou de mesures législatives pour les protéger. C’est apparemment en raison du trop grand délai dans l’approbation des projets que l’avancement de ceux-ci en soit limité. Il a aussi reçu comme mandat de revoir la gouvernance, la réalisation et le financement des projets ce qui semble être de bonne augure pour la population. En effet, la Société des Transports de Montréal a connu une augmentation de près de 12 % de son achalandage dans les cinq dernières années. De plus, il est à prévoir qu’il y aura une aggravation de la congestion des routes en raison des travaux prévus au niveau de la réfection des ponts Champlain et Mercier et de l’échangeur Turcot, par exemple.

 

Comment peut-on coordonner un réseau de transport qui est composé d’organismes bien distincts qui gèrent individuellement leur transport (ex : AMT, STL, STM, etc.). Dans ce contexte, une centralisation de la gestion du transport pourrait être une façon d’en augmenter l’efficacité et de diminuer les coûts en termes d’administration. Le comité Mobilité Montréal qui réunit les principaux acteurs dans le domaine du transport a recommencé à œuvrer sous la gouverne du ministre Poëti afin de réfléchir sur ces différents sujets. À mon avis, une meilleure synchronisation entre les différents modes de transport pourrait inciter les usagers à l’utiliser davantage. Bien que l’utilisation de la voiture restera inévitablement le moyen principal pour bien des gens, un meilleur réseau de transport en commun permettra à certains d’adopter de nouvelles habitudes et ainsi de permettre une décongestion du réseau routier montréalais.

 

Dans un autre ordre d’idées, le transport durable, une avenue observée par le ministre pour y investir davantage, serait également une façon de réduire considérablement la congestion à Montréal. Dans la même ligne de pensée, il est aussi prévu de permettre le covoiturage dans les lignes d’autobus réservées au sein de la ville de Québec, projet qui pourra être intégré à Montréal s’il s’avère une réussite. Ce sont toutes là d’ingénieuses façons d’innover dans le domaine qui demanderont du temps et surtout de l’argent.

 

Le financement

À ce jour, le financement du transport à Montréal provient principalement des contributions municipales, des subventions gouvernementales, des usagers du réseau de transport en commun et des automobilistes via les taxes dédiées (frais d’immatriculation, taxes sur l’essence). Afin d’obtenir davantage de crédit, l’inclusion du secteur privé dans le financement du transport serait un moyen. Le ministre Poëti démontre déjà son ouverture quant à cette avenue en citant l’exemple de l’implantation à coût nul des nouveaux abribus, subventionnés par Québecor Media, qui profite d’ailleurs des affiches publicitaires pour se financer. Les autres solutions envisagées reposent sur la mise en place de postes de péage à l’entrée des ponts ou d’augmenter la taxe sur l’essence (ce qui crée déjà de l’animosité dans la population montréalaise). Par contre, les postes de péage à l’entrée des ponts pourraient permettre à la fois de récolter des fonds et de limiter l’utilisation des voitures. Pour ce, il devra réellement y avoir un développement dans le réseau de transport en commun qui n’est actuellement pas suffisamment intéressant pour remplacer la voiture. À ce jour, les sociétés de transport en commun au Québec puisent 36 % de leurs revenus auprès des usagers, contre 33 % auprès des municipalités et 21 % auprès du gouvernement du Québec alors que la contribution des automobilistes s’élève à 6 % et celle du gouvernement fédéral se limite à 1 %3.

 

Somme toute, le ministre aura le choix de, soit, tirer profit des sources de revenus déjà en place ou de créer de nouvelles méthodes de financement. Il serait certes pertinent d’optimiser en premier lieu la contribution du secteur privé. Peu importe les décisions qui seront prises par le ministère, il est à considérer que les bienfaits et les conséquences de chacun des moyens puisqu’ils auront leur impact propre autant sur le réseau que sur la satisfaction de ses usagers.

 

Joëlle Tremblay

 

Références :

1.     CHAMBRE DE COMMERCE DU MONTRÉAL MÉTROPOLITAIN. Le Transport en Commun : au cœur du développement économique de Montréal, Publié en novembre 2010 [En ligne] http://www.ccmm.qc.ca/documents/etudes/2010_2011/10_11_26_ccmm_etude-transport_fr.pdf. Page consultée le 7 novembre 2011.

 

2.     LE DEVOIR. Stratégie de mobilité durable : Poëti pressé d’établir un transport durable et efficace. [En ligne] http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/418518/strategie-de-mobilite-durable-poeti-presse-d-etablir-un-transport-durable-et-efficace. Page consultée le 22 octobre 2014.

3.     LA PRESSE. Poeti ordonne aux sociétés de transport collectif de mieux gérer les budgets. [En ligne] http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201410/09/01-4808040-poeti-ordonne-aux-societes-de-transport-collectif-de-mieux-gerer-les-budgets.php. Page consultée le 22 octobre 2014.

4.     LA PRESSE. Transports en commun: forte opposition à une hausse des taxes sur l'essence. [En ligne] http://www.lapresse.ca/actualites/national/201410/09/01-4807827-transports-en-commun-forte-opposition-a-une-hausse-des-taxes-sur-lessence.php. Page consultée le 22 octobre 2014.

 

5.     PROJET DE PLAN DE DÉVELOPPEMENT DE LA VILLE DE MONTRÉAL. Demain Montréal. [En ligne] http://www.cdec-centrenord.org/filesNVIAdmin/File/Plan%20dev%20Mtl%20resume.pdf. Page consultée le 25 octobre 2014.

Commentaires

  • Joelle... Bien reçu pour nourrir nos connaissances et mieux se former une opinion. Bonnes suites.

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