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#1-Olivier Joncas-H. - Matricule 728:Origine de l’histoire, Médias sociaux s’en mêlent, Image de la Ville de Mtl, Syndicat et Enquête appropriée ()

 

Le sujet sur lequel j’ai décidé de m’exprimer en est un qui fait couler beaucoup d’encre et fait réagir énormément : Matricule 728. Les médias se sont emparés de cette affaire et les gens en discutent un peu partout.  Les gestes et les paroles de la policière Stéfanie Trudeau sont pour le moins qu’on puisse dire… surprenants. Ces actions de la part d’une personne en autorité pour laquelle on doit le respect sont inacceptables.  Elle a fait preuve d’un grand manque de professionnalisme et n’a pas du tout réussi à garder son sang froid lors de cette intervention qui était au départ banale. Diverses questions restent sans réponse et la source réelle de cet événement semble être plus lointaine que ce que l’on peut penser. Un ensemble de facteurs semblent avoir joué un rôle lors de cette soirée et c’est pourquoi on est parvenu à cette situation hors du commun.


Il est important de préciser dans cette histoire que la policière n’était pas à ses premiers démêlés avec l’opinion publique. En effet, lors de la grève étudiante du printemps dernier, elle a fait les manchettes pour avoir aspergé de poivre de Cayenne des étudiants sans raison apparente ou suffisante pour justifier ce geste. Lors de cette première bavure, la fatigue et la patience mise à dure épreuve pouvaient être la source de cet incident. De plus, j’ai fait une déduction au sujet de nos policiers qui ont pu, dans certains cas, utiliser une force excessive. Celle-ci, j’en conviens, peut être discutable et remise en question. Je m’explique, les études de techniques policières étant de niveau collégial, certains de nos policiers ne se sentent pas interpellés par le mouvement étudiant. En effet, si on n’est pas d’accord avec une cause et que l’on n’appuie pas les moyens mis de l’avant pour la défendre, il peut arriver certains écarts de conduite. En résumé, après ce premier geste de Madame Trudeau nous aurions pensé que la policière réfléchirait 2 fois avant d’agir, mais les événements récents nous laissent croire que ce n’est malheureusement pas le cas. En outre, lors du premier cas, certaines circonstances pouvaient peut-être expliquer le geste. Mais lors de l’incident récent, rien ne semble pour le moment vouloir expliquer cette démonstration de brutalité.

 

Un point intéressant que nous pouvons observer est que les médias sociaux ont tenu un rôle important dans ces deux histoires. En effet, c’est par ceux-ci que les images montrant la policière aspergeant des jeunes manifestants ont circulé abondamment sur le web. La rapidité avec laquelle l’information se propage est sensationnelle et les discussions qui s’en suivent sont fort intéressantes. On doit donc tenir compte de ce nouveau moyen de diffusion qui peut être utilisé à notre avantage comme le contraire. Ces images diffusées semblent aussi avoir joué un rôle dans l’altercation. En effet, sachant qu’une partie de la population reconnaît la policière et l’associe à ces images, celle-ci semble ressentir une certaine amertume et haine envers les gens qu’elle appelle communément « carrés rouges ». Une vengeance semble donc s’être imposée lors de l’altercation sur le Plateau-Mont-Royal.

 

Le point qui est troublant dans cette histoire est le niveau de force employé. Il n’y a rien qui justifiait l’emploi de cette force excessive. Pour ajouter à cette bavure, les paroles employées étaient indignes d’une policière en fonction. En effet, insulter autant des citoyens avec des paroles aussi vulgaires en aura marqué plus d’un. Il y a des circonstances particulières qui m’ont interpellé dans cet événement. En effet, l’image de la Ville de Montréal est déjà entachée grandement par les allégations de corruption et l’opinion des citoyens envers leur Maire est au plus bas. On n’avait donc pas besoin de nouveaux problèmes dans l’administration municipale. Malheureusement, cette apostrophe vis-à-vis des citoyens montréalais alimente le mépris envers la Ville et les employés de la fonction publique municipale pourraient ressentir de l’appréhension envers eux.

 

Un questionnement persiste dans mon esprit, j’ai l’impression que le syndicat des policiers est trop protectionniste et protège ses membres sans limite. Il est questionnable, qu’avec des incidents si importants,  il ne serait pas opportun d’instaurer des changements dans l’encadrement des policiers. En effet, une partie de ceux-ci croient, qu’avec leur situation d’autorité, tout leur est permis. On a l’impression qu’ils se sentent appuyés par leur syndicat et leurs patrons et que, peu importe ce qu’ils commettent, ils seront défendus. De plus, une question persiste, pourquoi ses collègues ne se sont-ils pas interposés ou, à tout de moins, ne sont-ils pas intervenus ? Il est difficile de croire que, devant un dérapage aussi flagrant d’une collègue, personne ne se soit demandé s’il n’était pas justifié de remettre à sa place cette policière en déroute. Il est normal de s’entraider entre collègues, mais il est tout aussi normal d’exposer son point de vue lors d’une situation conflictuelle.

 

Une enquête est en cours et permettra, on l’espère, d’en savoir plus sur ce qui s’est réellement passé. Mais surtout, celle-ci devra permettre d’obtenir des pistes de solutions pour que de pareilles situations ne se présentent plus. L’image du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) est en jeu et des sanctions disciplinaires doivent être imposées pour servir d’exemple. On devrait aussi profiter de la situation pour revoir la hiérarchie du Service et les procédures en place. De nouvelles règles pourraient être élaborées pour mieux encadrer les policiers et les rendre plus redevable de leurs actes. En effet, dans une société de droit comme la nôtre, notre système judiciaire doit être utilisé pour juger de manière impartiale. Bref, l’image de l’administration publique est en jeu et des gestes doivent être posés dans l’intérêt de tous.


Olivier Joncas-Hébert


Sources :

BENESSAIEH, Karim (2012). Matricule 728 : « Inacceptable et troublant », selon Michael Applebaum. Tiré de www.cyberpresse.ca le 12 octobre 2012

MERCIER, Jean (2002). L’Administration Publique, 482 pages.

MICHAUD, Nelson et collègues (2011). Secrets d'États ?, 778 pages.

 

 

Commentaires

  • Bravo Olivier,

    C'est un sujet chaud qui commande plusieurs questions. De mon côté, sans vouloir excuser les gestes de dame 728, j'essaie de m'expliquer un phénomène social.

    J'ai dans mes employés plusieurs femmes. Elles sont vraiment très professionnelles et apportent une certaine retenue chez mes employés MÄLES.

    Les travaux publics, comme le corp policier est reconnu depuis très longtemps pour être un milieu d'homme. Depuis un peu plus d'une quinzaine d'années, corrigez-moi si je me trompe mesdames, plusieurs femmes ont su intégrer ces milieux dits d'homme, avec finesse, audace et avec panache. Mesdames je vous lève mon chapeau et surtout je vous rends grâce de faire évoluer ces milieux.

    Toutefois comme pour beaucoup d'hommes, toutes ne sont pas faites pour affronter ce milieu pas facile, c'est dur d'y faire sa place. Intimidation, blagues douteuses, harcellement sont malheureusement trop souvent au rendez-vous. Certaines personnes comme dame 728 avait surement atteint son seuil d'incompétence. La pression ou dumoins, la sienne était trop forte.

    J'ai l'exemple tous les jours de voir des policières porter leur uniforme fierement. Leur professionalisme est indiscutable. Il arrive aussi que j'apperçoive quelques gendarmettes qui ont besoin, comme certains de leurs collègues masculins de démontrer, à tord, qu'ils sont l'autorité....

    ... ils n'ont tout simplement pas compris leur rôle.

    Pour vous mesdames et merci!

  • Messieurs,
    Je crois que nous avons droit à une importante crise de confiance envers nos institutions et, qui plus est, envers les autorités qui nous gouvernent et nous protègent. Les médias sociaux jouent un rôle pervers alors que chaque geste posé par une figure d'autorité est analysée, voire scrutée à la loupe pour y déceler la moindre faille ou ne serait-ce qu'un conflit potentiel. Il y a quelques années, nous parlions de Big Brother en se moquant, mais maintenant, en quelques années seulement, tous nos faits et gestes peuvent être enregistrés par des téléphones cellulaires à n'importe quel moment sans tenir compte du contexte.

    Je suis d'accord avec Olivier qui dit que les médias sociaux peuvent être utilisés dans l'intérêt de la population afin de les protéger, cependant, ils peuvent créer une montée d'agressivité chez certains groupes d'individus. La déformation de l'information, la diffusion d'information erronée joue pour beaucoup dans l'opinion publique. N'est-il pas vrai que l'information diffusée dans les médias imprimés tiens bien souvent compte que d'un seul parti. Comment l'information diffusée par un individu ou par un petit groupe peut-elle représenter la réalité.

    Cette policière n'est pas digne de revêtir l'uniforme du service de police de la ville de Montréal. Cette figure d'autorité est armée, son rôle est de protéger la population. Le SPVM aurait dû sévir dès ses premiers gestes afin de limiter les effets négatifs de toute cette mauvais publicité et surtout, afin de ne pas compromettre la sécurité de la population. En tant que femme, je déplore qu'une femme agisse de cette façon. Je crois que le cas de cette agente en est un isolé et qu'il témoigne de la nécessité d'offrir de l'aide lorsque les premiers signes de déviance se font sentir.

    Cette crise de confiance et cette montée d'agressivité envers nos institutions est, selon moi, directement reliée à l'augmentation de l'utilisation des médias sociaux et des outils de diffusion de l'information instantanée. En tant qu'employés de l'état nous avons le devoir d'assurer une veille afin que l'histoire ne se répète pas.

  • Les interventions musclées et très médiatisées de l'agente Stéfanie Trudeau, les répressions du 4 mai dernier à Victoriaville, les blessés graves, les arrestations de milliers de personnes et les motifs douteux, sont des éléments concrets qui justifient la nécessité de tenir une commission d'enquête publique, impartiale et indépendante au Québec sur les interventions de la police pendant la grève étudiante. La Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec, la Ligue des droits et libertés, Amnistie internationale et le Conseil central du Montréal métropolitain-CSN sont quelques-unes des organisations qui réclament une enquête publique sur les comportements et toutes les opérations des policiers ayant eu lieu lors du conflit étudiant cette année. En mai dernier, des rapporteurs spéciaux de l’ONU ont aussi critiqué les restrictions de la loi 78.

    Maintenant que le nouveau gouvernement du Québec a abrogé certains articles de cette loi, Mme Marois et ses ministres de la Sécurité publique et de l’Enseignement supérieur devraient évaluer sérieusement la possibilité de mettre en place une enquête publique afin de faire la lumière sur la répression et la brutalité policière. En tant qu’État de droit, la tenue de cette enquête est nécessaire pour réaffirmer ses principes de libertés d’expression et d’association ainsi que de présomption d’innocence. Rappelons qu’une commission d’enquête publique est un moyen de contrôle que peut exercer le gouvernement provincial pour que les forces policières rendent des comptes.

    Jusqu’à quel point pouvons-nous justifier les dérapages des policiers, par des raisons de surmenage et de stress ? Les policiers doivent user de leur jugement critique, en tout temps, et laisser leurs opinions personnelles de côté. Leur travail n’était pas de prendre position dans le conflit, mais d’assurer la sécurité de la population afin que les manifestations se déroulent de façon pacifique et d’intervenir en cas de débordement. Les forces policières concernées doivent maintenant répondre de leurs actes et tirer des leçons de cet épisode afin qu’une telle situation ne se reproduise plus.

  • À lire au plus vite Olivier.
    Et on fera le...suivi !
    Prof

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