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Blog 1. Yolande Racine: Un choix de société ou une responsabilité?

Carrés rouges, carrés verts, les villes et les rues de la province, surtout celles de la métropole, ont été animées, au printemps dernier, pour dénoncer une hausse des frais de scolarité universitaire. Les médias, les politiciens, les fédérations étudiantes et tous les citoyens ont exprimé leurs opinions face à ce mouvement. La trame de fond était que tous puissent avoir accès aux études supérieurs à des coûts raisonnables. L’automne est également témoin de revendication, le 22 septembre les étudiants clamaient maintenant une scolarisation sans frais.

Je suis actuellement dans une démarche d’inscription pour ma fille, âgée de 11 ans, dans un établissement scolaire secondaire. Les choix sont multiples, l’école à la carte voilà la nouvelle réalité. École publique, école privée, programmation linguistique, sportive ou artistiques, ce que vous souhaitez, nous vous l’offrons, mais à quel prix?

L’article paru samedi 22 septembre 2012, dans la Presse, expose la réalité vécu par les parents et enfants dans la démarche d’inscription scolaire auprès des établissements privés. Bien que le but de cet article se voulait une représentation des stresseurs rattachés à la démarche (examen d’admission, pression social, crainte de l’échec), ce qui a retenu mon attention sont les coûts rattachés à cette démarche. Un examen d’admission coûtera entre 30$ et 50$, certains étudiants effectuerons jusqu’à quatre examens. L’accompagnement d’une tutrice privée s’élève à 1500$ pour 13 sessions de rattrapages ou près de 100$ pour l’achat de livres dans une librairie pour bien préparer son enfant à la passation. Une fois admis, il en coûtera entre 1500$ et 3500$/année pour la fréquentation scolaire. 

Bien me direz-vous, c’est un choix que d’inscrire son enfant dans un établissement privé, ceux qui n’ont pas ces moyens financiers ont accès à une scolarisation totalement gratuite dans les établissements publics. Me voilà donc à examiner les critères d’admission de l’école à la carte qui se propose dans les établissements publics. Sans compter les sommes rattachées aux matériels et chandail réglementaires, je constate que pour un élève inscrit dans un profil sport, il peut en couter près de 2500$ pour pratiquer l’équitation, le hockey ou le ski. Les coûts sont moindres pour l’harmonie musicale ou la danse, mais les coûts de transports et d’inscription sont entre 175$ et 565$, à cette somme l’instrument n’est pas inclus. Gratuité??

Il semble que les élèves qui fréquentent les écoles privés ont un taux de décrochage de l’ordre de 6%, ceux qui participent à une programmation particulière au régulier ont une meilleure assiduité scolaire.

L’an dernier au Québec, nous affichions un taux de décrochage de l’ordre de 29%, inquiétant non?

Ainsi, il semble que les choix des dépenses publiques, doivent se préoccuper de cette réalité. Les enfants sont la richesse d’une population, je crois que les énergies des argents de l’état doivent être centrées vers cette jeunesse sans diplôme encore, pour qui l’école ne fait pas encore ou toujours du sens. Qui mobilisera ses collègues, ses amis, sa famille pour faire entendre dans les rues, les médias et nos maisons que la trajectoire scolaire de nos adolescents est parfois difficile et que les moyens mis en place pour favoriser un maintien scolaire engendre des coûts? Qui militera pour cette gratuité? Un parcours université c’est bien, mais un diplôme secondaire c’est essentiel.

Quelques références :
Article dans La Presse : Pression et stress autour de l’examen d’admission, samedi 22 septembre 2012.

Article dans Le Devoir.com : Statistique Canada-Le décrochage scolaire a augmenté au Québec sous les libéraux, mercredi 26 septembre 2012.

Fédération des établissements d’enseignement privés : www.feep.qc.ca

Commission scolaire du val-des-cerfs, école secondaire Haute-ville : www.hauteville.csvdc.qc.ca

Commission scolaire du val-des-cerfs, école secondaire Massey Vanier : www.mv.csvdc.qc.ca

 

Yolande Racine

Commentaires

  • Salut Racine,

    Je vous félicite pour votre article que je trouve très intéressant. En effet, certains parents ont fait le choix des écoles privées pour leurs enfants,en dépit des frais astronomiques qui en découlent,parce que tout simplement l'État n'a pas su encadrer les écoles publiques comme cela devrait être. Pourquoi le taux de décrochage des élèves du public est-il nettement plus élevé par rapport à celui du privé? De plus, regardons le taux de réussite scolaire! La palme revient encore aux écoles privées. Donc, les parents soucieux d'une éducation réussie de leurs progénitures se voient obligés de payer ce luxe même au prix de grand sacrifice. Pour que cette situation puisse se régulariser,l'État doit doter le système scolaire publique de tous les moyens necessaires, comparables à ceux du privé

    D'autre part, pour la gratuité scolaire du primaire à l'université, je ne suis pas totalement opposé à l'idée. Mais ce qui m'inquiète, c'est de ne pas arriver à une situation où la société ferait face à un déficit de l'enseignement à tous les niveaux.

  • Salut Racine
    «Les enfants sont la richesse d’une population, je crois que les énergies des argents de l’état doivent être centrées vers cette jeunesse sans diplôme encore, pour qui l’école ne fait pas encore ou toujours du sens.» Je retiens cette phrase car elle résume l'importance du sujet dont vous débattez dans votre article. Un article que je trouve d’ailleurs, très pertinent quant aux réalités actuelles.
    Le gouvernement doit placer en priorité l’accessibilité des études aux jeunes car ils sont le sous-bassement d'une nation. Nous savons tous que la protestation étudiante de 2012 a été l'une des plus longues de l'histoire du Québec dont l'élément déclencheur était la hausse des frais de scolarité par le gouvernement (une hausse de prés 75% en 5 ans). Toutefois, selon les statistiques, l'on constate que le Québec bénéficie des meilleurs couts de scolarité par rapport aux autres provinces.

  • Mme Racine,
    Je suis également d’avis que votre texte fait état de la réalité actuelle de bien des parents. Je tiens à souligner que les diverses offres des écoles privées et publiques proviennent directement de la demande des parents. Pourquoi les écoles privées ont-elles vu le jour? Parce qu’ils répondent à un demandent des parents et des enfants. Et par la suite les écoles publiques ont réajusté le tir afin de s’adapter aux demandes des élèves et parents et concurrencer les écoles privées. Le problème avec les coûts dont vous faites mention dans votre texte provient très souvent des parents et du reflet de la société de performance dans laquelle nous vivons aujourd'hui. Nos enfants doivent être les meilleurs à l'école, en musique, en danse, dans les sports, etc. N'oublions pas que nos enfants ne sont que des enfants. Ils doivent effectivement se dépasser, mais pas au détriment de leur jeunesse!

  • salut Yolande

    C'est effectivement très intéressant. Oui faire un choix n'est pas facile. Les enfants ont maintenant beaucoup d'opportunités, presque trop de choix et malheureusement ce n'est pas donné à tous de pouvoir y accéder. Avant il y avait l'école privé et le public. 2 choix. Pour certains une distinction entre 2 classes sociales!!!Maintenant même le publique offre une variété de choix et les moins chanceux se retrouvent dans un programme régulier de l'école publique. Je dis moins chanceux car il ne faut pas se cacher que de s'inscrire dans un programme stimulant favorise la motivation à fréquenter l'école. Malheureusement on parle d'enseignement gratuit ce qui est faux. Ma fille est à l'internationale et mon fils au multisport. si ce n'était que des coûts d'inscriptions ce serait une chose mais il y a tout ce qui entoure la participation aux si beaux programmes. Bref je suis en accord que le grouvernement devrait miser d'abord sur les jeunes du secondaire qui sont au début de leur scolarisation et qui sont en réflexion à savoir abandonné ou poursuivre plutôt que d'investir auprès de ceux qui savent déjà où s'orienter!!!

  • Salut Yolande,

    Ton blog est très intéressant. Je me permais de questionner au delà du dilemme du choix. Pourquoi notre société est rendu à offrir un tel choix et oui, un choix à deux vitesses pour les gens qui peuvent se permettre de faire le choix. Je crois que le gouvernement s'est donné comme fondements même de notre système d'éducation les principes d'universalité et d'un accès à tous. Toutefois, les petits qui rentrent à la maternelle n'arrivent pas tous avec le même bagage pour faire face aux mêmes exigences du système scolaire; certains sont issus d'un milieu défavorisé, certains ont été moins stimulés, certains présentent des diagnotics tels qu'un TDAH, un trouble du langage, un TED, etc. L'effort pour adapter les classes, l'effort pour soutenir ses enfants ou pour soutenir nos enseignants est venu trop tard et il est encore issufisant. Résultat, on a créé des écoles où l'on retrouve des enfants au bagage similaire, des écoles privées où l'on retrouve une certaine classe sociale favorisée qui peuve se permettre ce choix sous prétexte, légitime, d'offrir ce qui a de mieux à notre enfant. De ce fait, on ne peut pas comparer les performances des écoles publics et privées quand on pense que la majorité des élèves les "plus forts" ce retrouvent d'un côté et que les autres ayant des difficultés se retrouvent de l'autre avec des ressources encore insuffisantes.

  • Madame Racine,

    Il appartient au principe économique de l’administration publique de faire en sorte que nos taxes et nos impôts permettent de répartir notre richesse afin qu’un plus grand nombre de jeunes puissent atteindre un niveau de scolarité élevé. L’éducation est un élément essentiel d’une démocratie, du droit de l’homme, du développement durable et de la paix. Pour s’épanouir, une société doit assurer l’accès à l’éducation à sa population. Sans être contre les écoles privées, je suis convaincu que nous devrions mettre fin à leur financement public qui représente plus de 400 millions de dollars et ainsi imiter le gouvernement de l’Ontario. La Fédération des commissions scolaires du Québec et l’Association des directeurs généraux des commissions scolaires ont calculé que les écoles privées québécoises conserveraient la moitié de leurs élèves si le gouvernement cessait de les subventionner. Une économie fort appréciable qui permettrait de rendre plus accessibles toutes les écoles de notre réseau public. De plus, en épurant l’école publique de ses meilleurs élèves, l’école privée enlève à l’école publique la mixité scolaire essentielle à la réussite d’un plus grand nombre. La réussite scolaire passe par la qualité de l’enseignement mais aussi par les relations entre pairs. Au delà d’un sommet sur l’éducation supérieur promis par le parti québécois, il est primordial qu’un sommet sur le financement de l’éducation ait lieu afin de débattre de toutes les solutions de financement pour offrir un meilleur réseau scolaire public.

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