Unité permanente anti-corruption (16 sept 2011) Chantal Soucy
Depuis plusieurs jours, tous les bulletins de nouvelles et tous les journaux parlent du rapport Duchesneau et de la grogne des payeurs de taxe, pour ne pas dire, leur « ras-le bol ».
Devant tant de mobilisation et intérêt de la population en général et des médias, comment peut-on expliquer que notre premier ministre n’a pas daigné lire le rapport Duchesneau avant sa conférence de presse du vendredi 16 septembre? Ce rapport, fruit important de l’unité qui a lui même crée. Pour ajouter l’insulte à l’injure, les autres ministres à ses côtés lors de la conférence de presse prétendent eux aussi ne pas l’avoir lu. Pourquoi se permettent-ils tous alors de commenter quelque chose qu’ils n’ont pas lu? Que les trois ministres ne l’aye pas lu et qu’ils convoquent une conférence de presse pour réagir surcelui-ci : est-ce du mépris à l’égard du rapport de ses auteursou du mépris envers la population? De l’inconscience? Ou tout simplement un mensonge?
Il serait étonnant et inadmissible que le premier ministre Charest prenne monsieur Duchesneau et son rapport autant à la légère! Monsieur Charest devrait parrainer ce rapport, à l’instar d’autres obscurs intérêts. Selon toute évidence, notre premier ministre minimise le rapport en disant de son contenu qu’il contient des « allégations ». M. Charest que de dire qu’il lui faut des preuves, est-ce pour acheter du temps, pour ne pas faire face à la musique? Au bénéfice de qui? Au détriment de qui? Nous avons un problème majeur si la réponse à ces deux questions n’est strictement pas la même. Si elle diffère, le problème n’est peut-être politique. Mais dans les deux cas, monsieur Charest au coeur des deux problèmes, et orthogonal à toute les pistes de solutions.
En tant que citoyenne, libre et sans agenda; je ne comprends pas qu’un rapport ayant nécessité plus de 18 mois d’enquête à l’équipe Duchesneau puisse selon les qualificatifs du premier ministre renfermer des « d’allégations ». Ce terme méprisant reflète-t-il en fait la façon dont la population devrait voir les initiatives du gouvernement sous sa direction?
Le rapport Duchesneau décrit les façons de faire du crime organisé, parle de corruption, d’infiltration de la mafia, de détournement de fond pour augmenter les coffres des partis politiques, de la collusion des firmes de génie-conseil etc. Bref, on parle de corruption à la grande échelle qui semble faire partie intégrante de notre gouvernement. Malgré toutes les affirmations qui découlent de l’enquête, le gouvernement demande à la population ‘’de faire la part des choses’’.
Sans oublier la ministre Courchesne qui allègue que le gouvernement Charest éliminera les ‘’tracasseries administratives’’ qui poussent des enquêteurs d’expérience à déserter l’unité permanente anti-corruption et qu’ils aient le statut qu’ils désirent avoir. Il faudrait rappeler à l’ordre Madame la ministre, afin qu’elle fournisse les ressources financière au commissaire indépendant et qu’elle ne commette pas d’ingérence dans le choix du personnel. La séparation des pouvoirs doit être respectée dans ce dossier, si le gouvernement veut des recommandations, qu’il nomme une commission d’enquête et s’il veut des arrestations et des accusations au criminel, qu’il laisse le judiciaire faire son boulot.
Voilà ce que Jean Charest aurait dû clairement exprimer lors de sa conférence de presse au lieu de minimiser le rapport et prétendre paradoxalement à cela qu’il ne l’avait pas lu.
Commentaires
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Profmécano !
Stratégie discutable du Premier Ministre, n’est-ce pas? Même si le rapport Duchesneau ne nomme pas de noms, il décrit un système qui menace de tout faire tomber. Il sera intéressant de voir tout ce qui sortira de l’enquête publique intégrale maintenant qu’elle est libérée de toutes contraintes! Un volet particulier de cette enquête est qu’elle nous donne un regard intime sur des procédures connues, courantes et acceptées autour du domaine de la construction, dans un système où tout le monde y gagne… sauf le payeur de taxes. Avis aux amateurs de téléréalité, vous serez charmés par ces témoignages de travailleurs en «bottes à cap d’acier» et en chemise de flanelle sur le monde des «gars de la construction». Cette fois-ci, nous n’aurons pas droits aux habiles propos de magouilleurs à cravate tel que nous avons pu observer lors du scandale des commandites ou lors du processus de nomination des juges. J’anticipe des réponses courtes, des descriptions sommaires et des noms… mais je ne sais trop quelle proportion ça prendra. J’espère seulement que l’impact ne sera pas trop important pour les honnêtes travailleurs au bas de l’échelle qui n’ont rien à voir avec tout ça.