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Les enjeux du Dossier de santé du Québec

L’utilisation des nouvelles technologies sont à la base de l’amélioration des systèmes de santé. Elles sont de plus en plus nécessaires pour réagir rapidement lors de possibles propagation de pandémies (NHN1) et indispensables pour éviter un grand nombre d’erreurs médicales par exemple. Ainsi, le Dossier de santé du Québec est un projet technologique d’envergure qui s’inscrit dans cette tendance mondiale d’informatisation des données médicales. Le projet permettra d’accéder en temps réel aux données et contribuera à accélérer les divers processus médicaux. Plusieurs intervenants seront appelés à utiliser le système, notamment les hôpitaux, les cliniques, les pharmacies, et même les laboratoires.

Confronté à augmenter leur productivité, en plus de faire face au vieillissement, à une demande de service de plus en plus grande de la part des usagers, et enfin, à la décroissance prévue de l’enrôlement de nouveaux médecins, les organisations de santé du Québec attendent avec impatience l’arrivée de cette technologie. Le DSQ leur permettra ainsi de travailler de façon complémentaire en échangeant rapidement et en temps réel, l’information essentielle et structurée sur votre patient, quel que soit l’endroit du Québec où ce dernier aura reçu des soins ou des services

 

 « La mobilité grandissante de la population, la diversification ainsi que la spécialisation des soins et des services médicaux rendent de plus en plus nécessaire la circulation de l'information clinique. Concrètement, le DSQ reliera les établissements de santé, les pharmacies, les cliniques médicales et les cabinets privés, les groupes de médecine de famille, les laboratoires et les centres d’imagerie diagnostique.

Rendre le système de santé plus performant, mieux gérer les maladies chroniques,, réduire les erreurs de prescription grâce aux ordonnances électroniques, tels sont les objectifs visés par le DSQ.

Cette nouvelle réalité aura, de facto, des impacts majeurs, et permettront au système de santé du Québec de maximiser son potentiel quant aux services rendus et d’augmenter l’efficacité de son fonctionnement, et ce, tout en économisant face à des coûts liés à la santé qui demeurent actuellement presque prohibitifs. En effet, le développement de services et de pratiques centrées sur l’usager visé par le DSQ a pour objectif entre autres d’améliorer les soins aux patients et de réduire le temps d’attente.

Cependant la clé de voute de ces bénéfices attendus, celui d’assurer  une meilleure circulation de l’information dans le réseau de la santé soulève aussi des interrogations. Les risques du tout numérique doivent être pesés. L’administration publique n’échappe pas à certaines problématiques spécifiques à l’univers de la numérisation de l’information. Les pouvoirs publics doivent être particulièrement attentifs aux risques majeurs comme la circulation non sécurisée de données à caractère privée ou confidentielle.

 

Ainsi, la mise en réseau des dossiers cliniques informatisés est vue comme une solution au problème de la circulation de l’information dans le réseau de la santé. Cependant, en voulant régler le problème de la circulation des renseignements cliniques, on peut en créer d’autres tout aussi importants. Ainsi, même si le DSQ  va offrir une technologie capable d’améliorer l’efficacité et l’efficience de notre système, il pourrait aussi inonder le professionnel de la santé d’informations ou il aura de la difficulté à se retrouver.

Par ailleurs, plusieurs citoyens se posent la question des savoir si le dossier sera respectueux des considérations légales et éthiques et aussi, s’il contrevient aux principes actuels de la protection de la vie privée des citoyens?

Comme le soulignait la Commission d’accès à l’information du Québec, en 2002 :

« Le caractère sensible des données de santé n’est plus à démontrer. Pas plus d’ailleurs que la nécessité de traiter cette information dans le respect du droit au secret professionnel et du droit à la protection des renseignements personnels. Un bris de la confidentialité des renseignements de santé peut également porter atteinte au respect de la vie privée »

Le contrôle des données personnelles dans un contexte d’informatisation est un enjeu majeur du DSQ. Ainsi, tous les paliers de gouvernement ont reconnu cela et ont conçu des règles et des règlements en vue de restreindre l’utilisation des données qu’ils recueillent à celle pour laquelle ils le font (Loi sur la protection des renseignements personnels). Les québécois sont en faveur de l’informatisation de leurs renseignements personnels mais à condition d’être rassuré sur leur sécurité et leur confidentialité.

Au Québec, le consentement est « implicite » pour tout ce qui touche le dossier de santé du Québec. Ce qui veut dire que le patient doit manifester son refus de consentir à la création d'un dossier de santé du Québec, à charge pour le médecin ou les autres praticiens qui peuvent créer ce dossier et d'aviser le patient qu'il lui est possible de refuser la création d'un tel dossier.

Quoiqu’il en soit, le dossier santé du Québec demeure un projet novateur qui, une fois en fonction, sera l’objet d’un grand sentiment d’accomplissement pour l’ensemble des citoyens du Québec. Cependant, en ces temps de crise économique et d'endettements successifs, on attend beaucoup du gouvernement du Québec qu’il respecte un cadre budgétaire réaliste.

Quelques liens d'intérêt concernant ce sujet d'actualité :

Malika Yantren

Cours du mardi

 

Commentaires

  • http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2010/12/06/001-rsipa-suspension-informatique.shtml

    «Radio-Canada a appris qu'après avoir injecté plus de 30 millions de dollars dans le Réseau des services intégrés pour personnes âgées (RSIPA), le ministère de la Santé du Québec a décidé de suspendre la poursuite du projet, faute de fonds.

    Lancé en 2006, le RSIPA visait à informatiser et à mettre en réseau les dossiers cliniques des personnes âgées et en perte d'autonomie.

    « Le RSIPA, s'il avait été complètement développé et déployé, ça aurait été un dossier clinique informatisé pour les personnes âgées, pour suivre le cheminement des personnes âgées, leurs évaluations », explique Lise Denis, directrice générale de l'Association québécoise d'établissements de santé et services sociaux (AQESSS).

    Au départ, le projet devait coûter 63 millions de dollars. Quatre ans plus tard, Québec estime que l'implantation du système informatique lui coûterait trois fois plus cher. Il a donc décidé de mettre le projet sur la glace, selon des documents dont Radio-Canada a obtenu copie.»

    En voilà un beau exemple de gaspillage d'efforts.
    on nous demande une gestion axée sur les résultats? il faut donner les ressources necessaires, et non pas un demi projet qui fonctionne à moitié!!!

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