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La Commission spéciale « Mourir dans la dignité »

Le Québec de 2010 est à l’heure des choix et surtout des débats d’idées qui ébranlent les piliers du temple des valeurs Québécoise. Ainsi,  par le biais d’une commission d’enquête le peuple Québécois doit ce prononcé sur sa vision de la vie et surtout de  la mort. Comment comme peuple voulons-nous mourir dans la dignité?

 

 

Il n’en demeure pas moins que les diverses questions concernant la mort, et à plus forte raison les conditions de dignité qui devraient être celles de toutes personnes approchant la mort, n’ont pas trouvé de réponses définitives et satisfaisantes pour l’ensemble de la population québécoise actuelle. Pourquoi donc le Québec se doit-il de faire enquête et de prendre le pouls de sa population sur ces sujets difficiles qu’est l’euthanasie, le non-acharnement thérapeutique ou le suicide assisté en général?

 

Il va sans dire que la laïcisation de la population, désacralisant du même fait la vie et exigeant plutôt des réponses adéquates pour des institutions de justices. Le pluralisme inhérent à une société ouverte et accueillante comme la nôtre, dans un contexte de planétarisation, de mobilité accrue et donc de foisonnement des valeurs innombrables et incommensurables, est un autre des facteurs exigeant un renouvellement de nos réponses quant à savoir si un citoyen peut, ou non, faire la demande et recevoir une assistance pour obtenir une mort douce, rapide et indolore. Ajoutons à cela le développement fulgurant des technologies biomédicales, rendant possible des choses telles que maintenir un malade en vie par des moyens artificiels, et ce, bien au-delà de ce que la nature aurait récemment permis. Bref, pour toutes ces raisons et probablement plusieurs autres encore, nous devons effectivement réfléchir aux motifs que nous ayons d’accepter ou de rejeter un phénomène tel que l’euthanasie.

 

D'entrée de jeu, rappelons qu'au point de vue législatif, la situation canadienne est complexe en raison du partage des compétences, à savoir le droit criminel relevant de l'État fédéral, contrairement à la situation américaine, et la gestion du domaine de la santé relevant des provinces. Au plan de la justice pénale, cette complexité emporte la nécessité d'une concertation entre les divers paliers exécutifs pour concrétiser l'intervention de l'État notamment pour rendre effective la sanction de l'acte criminel entraînant la mort posé par un tiers.

 

Par ailleurs, en matière de droits de la personne, la Charte canadienne des droits et libertés établit en son article 7, les droits et principes gouvernant le rôle de l'État à l'égard des questions soulevées aujourd'hui. Il stipule que :

 

Chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne; il ne peut être portée atteinte à ce droit qu’en conformité avec les principes de justice fondamentale.

 

 

Il y a donc lieu de constater que si le droit à la vie, à la liberté et à la sécurité, est reconnu comme fondamental dans notre société, il est à mon avis clair que ce principe fondamental doit trouver un sens réel et concret en s’appliquant intégralement au niveau de la  finitude de la vie telles que déterminées par chacun, il appartient à l'État dans ce contexte de jouer son rôle en adoptant les mesures législatives garantissant le respect de ces droits, fondamentalement individuels, et ce, dans le plus grand respect des valeurs de chaque personne.

Au plan sociétal, la situation canadienne n'est pas tellement différente de celle de l'ensemble des pays démocratiques sur cette question. Les sondages montrent que les Canadiens de manière constante depuis plus de vingt ans s'expriment, et ce, au même niveau (76%) que les suisses, les Américains de l'Oregon ou de Washington, les belges ou les luxembourgeois, en faveur de la reconnaissance de l'autonomie de décision de la personne confrontée par une maladie mortelle occasionnant des souffrances intolérables. De même, 7 Canadiens sur 10 considèrent qu'un médecin pratiquant l'euthanasie dans de telles circonstances ne devrait pas faire face à des accusations criminelles.

À cet égard, il m’apparaît légitime que le législateur québécois inscrive l'euthanasie médicale au titre des causes de décès non criminelles à l'instar de la reconnaissance acquise du droit à l'arrêt par un tiers d'un appareil de maintien de la vie lorsque la personne concernée exprime librement et volontairement le choix de mettre un terme à sa vie.

 

Ma Conclusion 

ll est à mon avis clair, que la société Québécoise a atteint la maturité nécessaire à l’avancement de cette idéologie. La mise en place de cette commission est un exemple frappant de cette maturité et force l’ensemble de la population à prendre une position dans ce débat de société.

 

Pour ma part, je suis d’avis qu’une personne qui vient à vouloir mourir pour les raisons citées précédemment utilise la voie de l’euthanasie pour mettrait fin à une grande douleur. Pour ce qui est de la famille du mourant, il va sans dire qu’un deuil n’est jamais plaisant. Toutefois, le deuil ne serait que retardé dans le cas d’une personne atteinte d’une maladie incurable qui ne peut pas avoir recours à l'euthanasie. En d’autres mots, les souffrances des parents et amis seraient écourtées par l'euthanasie, car ils pourraient faire leur deuil plus rapidement, n’ayant plus à subir par empathie l’agonie de leur proche.

 En ce qui concerne le personnel médical, leur souffrance et leur plaisir sont moins directement touchés, mais il est certainement préférable de ne pas avoir à côtoyer quotidiennement des mourants auxquels ils ne peuvent venir en aide dans leur requête d’obtenir une mort moins souffrante et indéterminée.

 

Qui plus est, dans une vision pragmatique de la situation et le tout en exprimant ici une vision de gestionnaire complètement détacher de la situation m’invite à pensé,  que chaque personne ayant recours à l’euthanasie libère éventuellement un lit d’hôpital pouvant servir à des malades ayant des chances de survie, et donc, de produire plus de plaisir que le mourant. Finalement, nous ne pouvons négliger l’ensemble de la collectivité, qui dans le cas spécifique du Québec, défraie les coûts onéreux des soins palliatifs que nous éviterions. La somme des souffrances et des plaisirs est donc assez clairement favorable à la situation pour laquelle il peut y avoir euthanasie.

 

Depuis plusieurs années ont nous informe et nous prépare au vieillissement systématique de la population Québécoise. Il est sans contredits essentiel qu’une prise de position soit définie et que des transformations majeures s’opèrent dans le fonctionnement de notre service de santé. Des signes avant coureurs très clairs nous démontrent l’essoufflement généralisé de notre réseau  de soin de santé.  Nous devons dans ce contexte prendre les meilleures décisions pour garantir la pérennité de notre service de soin de santé aux futures générations de Québécois et Québécoises.

 

Erick Harnois, ENP7505 groupe 26  

 

 

Commentaires

  • On va lire ça avec grand grand intérêt. Proftrudel

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