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Le droit à la mort!

Le droit à la mort est-il un droit privé ou un droit publique. La question se pose. Moi, la personne malade atteinte d'une maladie dégénérative ou encore d'une maladie affectant ma qualité de vie, mon autonomie ais-je le droit de demander de l'assistance pour mettre fin à mes souffrances psychologiques et/ou physique sans pour autant utiliser un moyen violent pour mettre fin à mon calvaire.

Un débat a actuellement lieu, sur la place publique, afin de discuter de ce droit de mourir dans la dignité. Mais, qui est en mesure de définir ce qu'est la dignité pour une personne. Cette notion peut revêtir des allures très différentes selon les individus et les croyances. Au fond, la question à débattre est celle de l'assistance à la mort,  l'euthanasie. Wikipédia définit l'euthanasie comme étant une pratique (action ou omission) visant à provoquer le décès d'un individu atteint d'une maladie incurable lui infligeant des souffrances morales et/ou physique intolérables par un médecin ou sous son contrôle.

Lorsqu'on parle de médecins au Québec, il faut se tourner vers le collège des médecins pour obtenir une position. Cet institution est considéré comme un organisme du secteur péripublique qui se définit comme étant un organisme privé produisant des biens d'intérêt public considérés comme étant essentiel pour la société contrôlés par règlements ou par des organismes quasi-judiciaires. 

Selon le collège des médecins, qui a pour mission le mandat de promouvoir une médecine de qualité pour protéger le public et de contribuer à l'amélioration de la santé des Québécois, la question doit être abordée sous l'angle des soins appropriés de fin de vie à apporter à la personne malade. Mais lorsqu'on a une maladie dégénérative est-on en fin de vie au moment où l'on désir se prévaloir de ce droit de mourir pendant que nous avons encore quelques facultés et que nous sommes en mesure de dire au revoir à nos proches? Je ne crois pas. De plus, compte tenu de l'énoncé de leur mission, comment peuvent-il aborder la question d'euthanasie comme défini ci-haut. Peuvent-il être réellement impartial, j'en doute. Bon nombre d'entre eux choisissent de modifier leur traitement dans le but de prolonger la vie. Très peu d'entre eux donnent, sur la place publique, leur appui favorable à cette cause.

Dans ce cas, l'état devra-t-il légiférer afin d'encadrer la pratique? Est-ce fédéral ou provincial? Il est certain qu'il y a un vide législatif à ce sujet. Il est donc, de la responsabilité de l'état d'établir les règles.

Du côté fédéral, nous retrouvons le code criminel. Ce code, pour l'instant, n'aborde pas le concept d'euthanasie. Selon un article de la LaPresse, publié le 30 septembre dernier, la seule définition pouvant être appliquée à cet acte serait celle de meurtre au premier degré. Or quel médecin voudrait être poursuivi en ce sens? Bien que, pour être en mesure de condamner un médecin, il faudrait, selon les règles de preuves, être en mesure de prouver hors de tout doute raisonnable que le médecin voulait causer la mort. Selon cette règle, un médecin qui affirmerait vouloir atténuer les souffrances du malades serait acquitté. Mais il y aurait eu matière à poursuite et qui désire être poursuivi. Mais actuellement, il n'existe aucune volonté du fédéral d'amender le code criminel pour y inclure la notion d'euthanasie. Doit-on en être surpris?  Qui peut s'en étonner, puisqu'ils ont tenté de revoir le droit à l'avortement, droit pour lequel les femmes se sont longtemps battues. Les questions de droits aux libres choix ne semblent pas avoir la côte au niveau des conservateurs.

Qu'en est-il du côté provincial. Selon le Barreau, le Québec aurait les compétences juridiques pour encadrer les pratiques, c'est ce qu'il propose dans le dépôt de leur mémoire. Pour encadrer cette pratique, Le Barreau propose de modifier la loi sur les services de santé et les services sociaux afin d'y inclure une procédure visant à encadrer le processus de choix de fin de vie. Par contre, les recommandations du Barreau s'appuient uniquement sur des personnes prises en charge par le système de santé. Le Barreau est d'avis qu'en 2010, la Société Québécoise a suffisamment évoluée pour permettre de modifier la loi afin qu'un individu puisse décider de mettre fin à ses jours en se suicidant;  de consentir à des soins palliatifs dont certaines modalités de traitement peuvent accélérer sa mort et même, dans certains cas, la provoquer à court terme et directement; retirer son consentement à des soins dans le but de causer sa mort ou en sachant que le retrait aura cette conséquence prévisible ou probable; de refuser à l'avance que des soins pouvant lui sauver la vie soient entrepris. Enfin un changement qui nous permettrait de décider de notre fin de vie au lieu de nous infantiliser et de nous faire régresser comme des enfants au moment de leur naissance où ils n'ont aucune autonomie. 

Je crois sincèrement qu'il est temps d'aller de l'avant afin de légiférer permettant ainsi d'empêcher certaine forme d'acharnement médical. Outre le droit à la vie, mais la qualité de vie est à mon sens essentielle dans notre société. Moi, si j'étais cette personne âgée, ayant  3 AVC à son actif et dont le troisième m'aurait paralysé, aurais-je le goût de remettre à mes enfants la décision de la fin de ma vie. Chargés d'émotion, ils pourraient être en désaccord. Ai-je le goût qu'ils me changent de couches et qu'ils me fassent manger. Non, très peu pour moi, je suis libre de choisir, libre de penser et aussi je veux être libre de décider de ma vie.  

 

 

 

 

Lucie Denis

Commentaires

  • Je suis entièrement de votre avis sur le fait qu'il est temps que la société se penche sur cette question et que le malade puisse décider pour lui-même. Trop de médecins ont peur d'être porsuivis s'ils aident un patient pour le soulager de sa douleur.

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