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26000 étudiants pris en otages - Blogue 2 - ENP7505 - Jeudi (Montréal)

26000 étudiants pris en otages

Une grève générale illimitée a été déclenchée par un vote de 105 chargés de cours présents sur un total de 2600 le 24 février dernier. Cela représente moins de 4 % de l'ensemble des chargés de cours. Je ne suis certainement pas le seul à me demander ce qui ne va pas! Les récentes négociations entre les dirigeants de l'Université de Montréal et le syndicat des chargées et chargés de cours de l'Université de Montréal, le SCCCUM ne vont pas bons train. En fait, plus le dossier de négociation avance, plus les deux parties sont perdantes. Nous assistons actuellement à une situation « perdant-perdant » où on peut se demander qui sera pointé du doigt et nommé « le pire ». Le pire étant le responsable d'une session en péril pour plus de 26000 étudiants déçus, colériques, anxieux et j'en passe. Ils ont bien raison, ils évoquent le droit à une éducation de qualité et des cours dont les contenus respectent les syllabus prometteurs.

En négociations avec plusieurs syndicats, dont celui de la fonction publique du Québec, le gouvernement actuel, en particulier le ministère de l'Éducation du Loisir et du Sport, est présentement en mode gestion de crise. Évidemment, il n'y aura pas d'implication directe -pour le moment. Le système d'éducation étant en « périphérie ». Pourtant, il apparait qu'une petite implication de la Ministre Courchesne serait propice à un règlement ou à l'accélération de celui-ci. Cette implication se fera encore attendre car une règle informelle ici est de laisser les principaux acteurs s'occuper de leurs problèmes, en tentant de sauver la face. Quant à lui le MELS  doit respecter sa mission, c.-à-d., d'élaborer et de proposer au gouvernement des politiques relatives  à l'enseignement et de la recherche universitaire. Il a pour mission, entre autres, de favoriser l'accès aux formes les plus élevées du savoir et de la culture à toute personne qui en a la volonté et l'aptitude.[i] Pour le moment je vous dirais qu'il y a un frein dans l'obtention du savoir...

Lorsqu'un syndicat de la fonction publique, ou parapublique, est en négociations, les impacts à considérer sont nombreux et importants. En autres, le respect du cadre budgétaire est absolument crucial. Comment le gouvernement répondra au syndicat de la fonction publique qui réclame des hausses salariales de l'ordre de 10% si les augmentations salariales consenties aux chargés de cours s'élèvent au dessus des montants offerts à la fonction publique. Je vois bien mal le premier ministre dans cette faible position. Par ailleurs, à l'Université de Montréal, le syndicat des professeurs qui est également en négociations se frotte les mains en attendant le résultat livré.

Le SCCCUM représente les quelque 2600 chargées et chargés de cours. Évidemment, le syndicat est voué à la défense des intérêts de ses membres. Les membres du SCCCUM sont, tel que mentionné sur le site du syndicat,  des enseignantes et enseignants recrutés en vertu de leurs compétences et de leur expertise professionnelle afin de contribuer à la formation universitaire des étudiantes et étudiants dans les divers programmes offerts à l'Université de Montréal. Ils proviennent de tous les champs sociaux d'activité professionnelle et du monde artistique.­i

Alors que le SCCCUM demande la sécurité d'emploi il est important de noter qu'en majorité, les chargés de cours sont des professionnels qui ont des emplois en entreprise, mais ont une passion pour l'enseignement y s'y consacre activement, à temps bien partiel. Ils ne sont pas des chercheurs comme les professeurs, mais à leur façon, ils viennent enrichir le milieu pédagogique en apportant d'une part une formation concrète de qualité mais également des éléments représentatifs du marché du travail auxquels ils sont confrontés professionnellement. C'est d'ailleurs un point très important qui fait en sorte que leur  contribution est très appréciée, car elle permet un rapport direct avec les domaines de la pratique professionnelle.[ii]

L'Université de Montréal, l'UdeM, critique durement l'attitude du SCCCUM en évoquant la mauvaise foi :

« Nous ne comprenons pas l'attitude extrémiste du Syndicat, a déclaré le vice-recteur aux affaires professorales, Luc Granger. Encore ce matin, nous avions une entente, intervenue devant le conciliateur, sur tous les aspects normatifs de la convention. Et sur le plan salarial, le Syndicat semblait avoir compris que nous ne pouvions offrir davantage sans contrevenir à la politique salariale du gouvernement du Québec.» [iii]

Il ajoute également :

« C'est la première fois, à notre connaissance, qu'un syndicat s'entend, devant un conciliateur, avec la partie patronale pour ensuite recommander à ses membres de rejeter le projet d'entente dont il s'était déclaré satisfait quelques heures plus tôt, a ajouté M. Granger. Ce syndicat n'a pas respecté sa propre parole, c'est inacceptable. Et nous n'accepterons pas que 20 % des membres d'une unité syndicale prennent en otage 26 000 étudiants. » [iv]

Par ailleurs, une analyse des offres faites me mène à croire que l'offre salariale de l'UdeM aurait permis aux chargés de cours de l'UdeM de se hisser dès cette année au sommet de la rémunération des chargés de cours des universités montréalaises et des grandes universités québécoises et de bénéficier pour les années à venir de conditions salariales concurrentielles. [v]

Je vois dans toute cette situation un enjeu majeur un peu comme dans le réseau de la santé, par les grèves de médecins et de personnel infirmier, et au niveau de la sécurité publique, par les policiers et agents de l'ordre. L'éducation est un service essentiel au même titre que la santé ou la sécurité publique. Dans cette optique, pourquoi une loi spéciale ne vient pas assurer la permanence des cours, sans enlever les moyens de pression auxquels les travailleurs ont droit? Il est évident qu'une implication du gouvernement devient essentielle.

 

Benoît Hébert (e0221193)

ENP-7505

Jeudi - Montréal



[i] http://www.mels.gouv.qc.ca/ministere/ministere/index.asp?page=mission

[ii] http://www.scccum.umontreal.ca/qui_sommes_nous.html

[iii] http://www.nouvelles.umontreal.ca/campus/info-greve/20100405-luniversite-de-montreal-deplore-vivement-le-rejet-de-son-offre-par-le-syndicat-des-charges-de-cours.html

[iv] http://www.nouvelles.umontreal.ca/campus/info-greve/20100405-luniversite-de-montreal-deplore-vivement-le-rejet-de-son-offre-par-le-syndicat-des-charges-de-cours.html

[v] http://www.nouvelles.umontreal.ca/campus/info-greve/20100405-luniversite-de-montreal-deplore-vivement-le-rejet-de-son-offre-par-le-syndicat-des-charges-de-cours.html

 

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