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LE DÉVELOPPEMENT DURABLE, UN AUTRE ENJEU POUR L’ADMINISTRATION PUBLIQUE. -Hamza Outmoune- (Brossard)

 

Cerner les enjeux de l’administration publique devient, pratiquement, impossible à cause de sa nature trop complexe. Sans s’aventurer sur cet horizon infini, il sera question, ici, d’un domaine par lequel se redéfinissent les concepts de la vie quotidienne et se repositionnent beaucoup de choses dans leurs espaces naturels. Le développement durable! Évidement, c’est de lui dont il est question.

Quelles sont les incidences du développement durable sur l’administration publique.

Les incidences sur la forme (structure) de l’administration publique :

Pour mieux s’adapter aux exigences actuelles et futures en matière de développement durable, l’administration publique est contrainte de revoir sa propre structure de fonctionnement. Dans l’administration d’aujourd’hui on remarque l’émergence des différents comités, sous-comités, commissariats, sous-commissariats, secrétariats d’état, conseillers spéciaux,…à l’environnement et au développement durable.

Ces nouvelles structures (comités et autres) deviennent de véritables citadelles de contrôle de l’action de l’administration, d’une part, et jouent un rôle de locomotive en matière de force de proposition et d’innovation dans les nouvelles façons de faire, d’autre part. En un mot, l’administration publique s’est vue –malgré elle– doter d’un organe Interne de contrôle qui scrute à la loupe ses actions et méthodes de travail. Donc, un autre niveau d’imputabilité (horizontal et vertical) qui vient de se greffer définitivement à la structure de l’administration publique. Peut-on imaginer un ministère sans comités de développement durable? La réponse est sans aucune hésitation, non!

Les incidences sur le fond (façon de faire) de l’administration publique :

Les finances publiques constituent le moyen le plus efficace de contrôle et d’information sur les actions de l’administration publique. Un ministre est tenu responsable de justifier, devant l’assemblée, une dépense de 50$ ou plus. Ce qui est totalement une hérésie aux yeux de l’administration privée! Il est tout à fait normal, pour nous adeptes de l’administration publique, de voir notre assemblée parlementer sur la dépense en question, car cet argent appartient à toute la société. C’est une affaire d’éthique dont il est question car il est tout à fait légitime de s’assurer que cet argent est bien dépensé. Désormais, notre ministre sera questionné sur la nature de la dépense, est-elle verte ou non?

Hier, l’administration publique se faisait épingler pour un prix payé plus cher que la moyenne du marché. De nos jours, un nouveau critère vient de s’ajouter à la liste des règles à respecter dans l’acquisition ou la fourniture des produits et services, lequel est celui de la nature du produit ou service acheté ou offert «le produit est-il plus vert que l’autre!». Bref! L’heure est au mieux disant et non au moins disant au sens général dépassant le domaine financier allant jusqu’à scruter les matières premières utilisées dans la fabrication de tel ou tel produit, recyclable ou non, autodégradable ou pas…toute cette nouvelle nomenclature de concepts et de mots entre dans le jargon de l’administration publique et constitue pour elle, dorénavant, ses propres repères. Ce nouveau barème (Acheter vert, vendre vert, travailler vert, penser vert…) est la nouvelle forme que prend l’éthique dans l’environnement de l’administration publique.

L’administration publique met en vigueur des politiques et procédures spéciales afin de baliser le chemin à suivre par la société en général afin de s’orienter vers l’atteinte des objectifs escomptés en matière de développement durable. Elle s’est appropriée la mission de veiller au respect des nouvelles règles du jeu par tous les acteurs et intervenants, du simple citoyen à la plus haute instance de l’État. Son rôle est de définir et redéfinir les règles du jeu pour ensuite les faire respecter par elle-même d’abord et par les autres. Elle est l’outil par lequel la société tentera de corriger le déséquilibre environnemental.

Habituellement, la critique la plus virulente que ses détracteurs lui adressent est certainement sa lenteur, car la nuance entre la nature de l’action des deux administrations publique et privée est que dans la première on dit souvent : «N’y va pas jusqu’à ce que je te l’autorise!» et dans la deuxième : «ne t’arrête pas jusqu’à ce que je te le demande!». Cette fois, elle devance l’administration privée de loin sur la question du développement durable.

D’abord, elle agit par son devoir de responsabilité absolue pour le bien-être général de tout le monde sans distinction. Donc, contrairement à l’administration privée il n’y a aucun objectif lucratif derrière ni produit à vendre ou image à soigner.

Le développement durable vient de s’ajouter comme nouvelle philosophie par excellence de l’administration publique moderne, les employés sont ses adeptes. Il est entrain de la remodeler.

Revenant à la question de l’éthique. La meilleure façon de faire les choses n’est-elle pas «presque» la définition de l’éthique. L’exemple le plus frappant est le haut niveau de sensibilisation des employés quant aux questions relatives au développement durable. Ils font de la question une affaire personnelle et leur implication cors et âme afin d’innover dans les nouvelles méthodes de travail qu’eux-mêmes inventent, sans être obligé par un texte incriminant telle ou telle méthode, autrement dit, c’est la conviction profonde des adeptes de la nouvelle philosophie (développement durable) qui constitue la force motrice de l’administration publique.

N’est-ce pas là un niveau de civisme dont nous ne pouvons trouver nul part ailleurs, même dans la République de Platon?

Hamza Outmoune

Commentaires

  • Hamza-le-prolifique

    On va lire et déguster ça avec grand intérêt.
    Bravo pour avoir osé!
    Prof

  • N'es-tu pas en train de t'associer à la confusion faite entre éthique et développement durable. L'éthique vise à mettre phase ce que l’on annonce faire et ce qu'on fait réellement. Le développement durable, tel que tu l'envisages sous l'angle environnemental, viserait à intégrer dans les processus de production et de consommation des sociétés la problématique de la préservation des écosystèmes. Je me demande si on peut établir un lien de causalité primaire entre ces deux concepts tel que tu sembles le faire?

  • Commentaire sur le blogue de Hamza Outmoune, intitulé :
    « Le développement durable, un autre enjeu pour
    l’administration publique »

    Au regard de ce texte, il ressort deux concepts-clés qu’il faille tout d’abord élucider :
    1. Le développement durable;
    2. L’Administration publique
    Parlant du développement durable, disons que ce concept est très en vogue ces dernières décennies; c’est la nette volonté de concilier le changement des conditions de vie des populations en rapport avec la sauvegarde de l’écosystème, de l’environnement des populations futures. Ainsi se doit-on de répondre concomitamment aux besoins de cette population sans porter préjudice à ceux des populations futures.
    D’autre part, l’Administration publique se veut être la « res publica », tout ce qui touche l’action ou l’organisation de la sphère publique; c’est le champ qui s’occupe des formes de régularisation des États, de l’organisation de la démocratie, de la mise en œuvre des politiques publiques.
    D’où sa complexité, dans le temps comme dans l’espace pour une quelconque prise de décision, sa difficulté à cerner les différents enjeux; contrairement au secteur privé qui, lui, a à répondre à la loi de l’offre et de la demande.
    Cependant, affirmer d’emblée, comme stipulé dans ce texte que : « cerner les enjeux de l’administration publique devient pratiquement impossible à cause de sa nature trop complexe… », est trop hâtif à mon sens; par contre, je corrobore à la thèse selon laquelle le développement durable est un autre enjeu pour l’administration publique.
    En effet, il suffit de se rendre compte de grands bouleversements qui s’opèrent à travers la planète, l’humanité; les nouvelles réglementations mises sur pied par différents systèmes politiques en vue de trouver réponse aux problèmes majeurs qui menacent l’humanité toute entière. Cette politique divise à la fois les pays industrialisés, préoccupés par leur modèle de croissance économique alors que ceux du Sud se frottent le doigt dans l’œil à cause de leurs projets de développement.
    L’exemple le plus parlant est celui du réchauffement climatique et celui de la responsabilité des dirigeants politiques à trouver un palliatif face à cette situation.
    En février 2005, nous avons vu entrer en vigueur le Protocole de Kyoto; protocole qui vise à réduire le plus possible des gaz à effet de serre. Et tout récemment, nous avons suivi les reproches adressées à BP de ne pas avoir procédé comme il convenait à des exercices de prévention des marées noires.
    Parler du développement durable devait être, à mon avis, un problème de toute l’humanité plutôt que de seuls pays les plus industrialisés.
    La notion de l’Administration publique semble être un simple jeu de mots, une théorie pour les pays du Tiers-Monde. Les lois sont coulées sur du papier dans ces pays mais l’exercice de ces règlements ne s’observe pas; des très bonnes et savantes Constitutions et Institutions mises en place, mais profitant à qui?
    À vue d’œil, il se dégage que le secteur privé semble, ou sinon du moins, a pris le déçu sur le public; et cela, malheureusement, avec la bénédiction de ces mêmes États qui règlement le nouvel ordre mondial.
    Et comme le secteur privé est celui qui répond le mieux à la loi de l’offre et de la demande, il devient l’argument pour gonfler les poches des dirigeants politiques des pays pauvres, au détriment de leurs populations car, ces derniers n’ont des comptes à rendre à personne et personne ne leur en demande; cela tout simplement parce que le secteur public est paralysé à dessein.
    Ainsi, voit-on s’octroyer des permis d’exploitation de différents secteurs d’activités aux entreprises privées et étrangères pour la plupart : qui pour l’exploitation des mines, qui pour l’exploitation du bois, qui pour l’hydro électricité, qui pour la construction des routes, qui pour… et qui d’autres pour les services et commerces.
    Qu’est-ce qui arrive après?
    Ces pays, n’ayant pour la plupart pas des dispositions pratiques, des lois et règlements qui régulent, contrôlent et légifèrent sur les conditions et droits d’exploitation de tel ou tel autre secteur, on assiste à un désordre sans pareil. Et quand bien même il existerait une loi, le législatif se confond au pouvoir, à l’exécutif.
    La conséquence est, plutôt que de s’inscrire dans une dynamique du développement durable, on souscrit pour une logique d’endettement, de pauvreté, du sous-développement.
    Mais, le contraste en tout cela, est la dichotomie de voir les riches s’enrichir davantage et les pauvres descendre aux enfers. Les riches sont ceux qui détiennent le pouvoir.
    Quel héritage pour les populations futures?
    Personne ne se soucie du reste de la postériorité. La philosophie est l’Ici et maintenant. Ainsi voit-on se dégrader toutes les structures et infrastructures; l’exercice de la démocratie est laisser pour compte, le développement durable devient un leurre, une chimère…( déforestation à cause de l’exploitation excessive et abusive du bois, du charbon, érosions partout par manque de la politique de reboisement, désurbanisation à cause des constructions anarchiques, inondations parce que les eaux ne sont plus draguées, non payement des salariés puisque la fonction publique est quasi inexistante, disparition de la réserve naturelle à cause des guerres civiles et ethniques imposées par la loi de diviser pour mieux régner.
    Somme toute, pour essayer de remédier et donner réponse à cette question du développement durable pour le peuple du monde, nous pensons, autant pour les pays industrialisés que pour ceux du Sud, que la nécessité de nouvelles normes s’avèrent impérieuses – quel qu’en soit le prix pour l’économie- afin de garantir l’équilibre planétaire et assurer sa survie. Le savoir-faire et être, le bon sens en soi ne suffisent pas bien que la question éthique soit une des conditions sine qua non pour l’exercice des fonctions de l’Administration publique.
    Éric Müller NLANDU NZITA
    E0241102 du Groupe 21

  • Certes, l'Administration publique cherche ardemment à verdir ses pratiques administratives. L'application en est bien autre chose! Au sein des plans d'activités; la réduction de l'utilisation du papier est encouragée, l'informatisation des processus administratifs est ciblée, le souhait de vivre dans un environnement sain est présent. Penser vert, acheter vert : bien sûr! Ce qui me perturbe profondément, c'est que le haut fonctionnariat entérine ces pratiques sans les appliquer. Par exemple, pour une demande d'approbation de projet (obtenir du financement sur un projet d'immobilisation) présentée au sous-ministre ou au ministre dans la fonction publique fédérale (fpf), 15 copies des quelques 20 pages sont nécessaires afin d'être acheminées aux différents paliers. Si la haute gestion insiste pour que nous utilisions des systèmes d'information de gestion de dossiers et qu'elle dépense par ailleurs des milliers de dollars pour l'entretien et l'utilisation, pourquoi ne pas s'en servir et justement, verdir ses pratiques?

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