Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

De meilleures personnes

 

                                                                      

Au printemps 2007, à titre de membre du conseil d'établissement à l'école de mon fils, j'ai été conviée à assister à une rencontre d'information portant sur le cours Éthique et culture religieuse qui devait être introduit au programme scolaire en septembre 2007. Cette rencontre était organisée par le minitère de l'Éducation, du Loisirs et du Sport, en collaboration avec notre commission scolaire.

Dès mon arrivée à la rencontre, une collègue m'accroche et me demande si j'ai signé la pétition qui a pour but d'empêcher la mise en place du programme dans notre école. Elle m'explique qu'il faut empêcher à nos enfants de suivre ce cours qui ne rejoint en rien nos valeurs. Je lui dis qu'il est hors de question que je signe la pétition puisque ma présence à la rencontre est justement pour prendre connaissance du contenu du cours de même que l'approche du MELS et l'orientation de nos dirigeants quant à l'implantation de ce programme dans notre école.

Rappelons-nous qu'au tournant des années 2000, des décisions déterminates ont marqué l'évolution de l'enseignement dans nos écoles. À cet effet, la Constitution canadienne a été amendée afin de soustraire le Québec à l'obligation d'accorder des privilèges aux catholiques et aux protestants en matière scolaire. La loi créant des commissions scolaires linguistiques pour remplacer les commissions scolaires confessionnnelles est adoptée et les structures confessionnelles du système scolaire sont abolies.

De plus, au printemps 2005, la publication des orientations ministérielles, intitulée, La mise en place d'un programme d'éthique et de culture religieuse : une orientation d'avenir pour tous les jeunes du Québec, annonce la dernière étape du processus de déconfessionnalisation du système scolaire.

Afin de pouvoir mettre en place le cours Éthique et de culture religieuse, le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport a déposé à l'assemblée nationale un projet de loi modifiant diverses dispositions législatives de nature confessionnelle dans le domaine de l'éducation. Une commission parlementaire a procédé à des modifications législatives et a permis à des groupes invités d'exprimer leur point de vue sur ce projet de loi. Pour faire suite aux auditions publiques tenues dans le cadre des consultations de la Commission de l'éducation, le projet de loi n° 95 est adpté par l'assemblée nationale. Ce projet modifie la Loi sur l'instruction publique afin de supprimer, notament, à compter du 1er juillet 2008, la possibilité de choisir, chaque année, entre l'enseignement morale et religieux, catholique ou protestant. De plus, le projet  de loi modifie l'article 41 de la charte des droits et libertés de la personne portant sur le droit des parents d'assurer l'éducation religieuse et morale de leurs enfants.

Un délai de trois ans s'est écoulé permettant ainsi d'élaborer les programmes d'étude, d'assurer la formation de même que le perfectionnement des enseignants. Le programme éthique et culture religieuse est donc le résultat des efforts concertés d'un grand nombre d'intervenants de la société québecoise. Depuis septembre 2005, un peu plus de 70 enseignants et/ou spécialistes en sciences de l'éducation ont collaboré, de près ou de loin, à la rédaction de programme. Près de 350 acteurs du réseau scolaire et des organismes affiliés ainsi que 26 groupes religieux ou regroupement ont pris part à une ou l'autre des consultations. Huit écoles expérimentales totalisant près de 3300 élèves ainsi que leurs parents, enseignants, conseillers pédagogiques et directions d'établissement, sont directement impliquées et environ 400 spécialistes assurent la formation des quelques 25 000 enseignants.

Depuis plusieurs années, l'école n'a plus le mandat d'enseigner la religion catholique à nos enfants. Cette responsabilité incombe maintenant exclusivement aux diocèses, aux paroisses et selon moi, aux parents. Il m'apparaît tout à fait logique qu'un enseignement portant sur l'éthique et la culture religieuse dont les objectifs, rappelons-les, sont d'aider nos enfants à se former une opinion et une ouverture sur le monde.

Le plan du cours Éthique et de culture religieuse vise à présenter plusieurs traditions religieuses, à soutenir la compréhension de faits, des rites, de traditions et de coutumes propres à différentes cultures. Les élèves sont sensibilisés aux faits religieux marquants de notre histoire, et ce, en toute objectivité. Ils sont amenés à s'interroger sur l'universalité de l'expérience religieuse et sur la diversité de ses modifications. Ce cours permet aux élèves de s'approprier les valeurs et les significations inhérentes aux grandes traditions religieuses, ainsi qu'à comprendre pourquoi certaines personnes les considèrent comme existentielles.

Dans une société plurielle comme la nôtre, il importe que l'école contribue activement à l'acquisition, par nos jeunes, de connaissances, d'habiletés et d'attribuent qui leurs serviront tout au long de leur vie, tant sur le plan personnel que social.

Cette nouvelle approche fait une large place à la réflexion sur les valeurs, leurs règles, les droits et reconnaît l'héritage religieux comme une part importante de notre culture. Elle assurera aux enfants un apprentissages continu et progressif, adapté à leur âge et aux contextes dans lequel ils évoluent.

Félicitations au ministère de l'Éducation, du Loisirs, et du Sport pour avoir mis sur pied ce programme et pour avoir maintenu sa position malgré les objections de nombreux parents. Certains ajustements seront sans doute à prévoir, cependant je suis convaincue que nos enfants seront mieux outillés pour faire face aux nouvelles réalités de notre société, qu'ils seront de meilleurs citoyens et de meilleures personnes plus ouvertes sur le monde. Le développement de leur sens critique contribuera sans aucun doute à abolir les préjugés et à favoriser l'inclusion dans le respect et la dignité de chacun.

Voila ce que j'ai affirmé haut et fort pendant la période de questions et de commentaires qui a suivi la séance d'information du MELS malgré le regard assassin de ma collègue à qui j'avais refusé de signer la pétition.

Yanika Bélisle

Groupe du mardi soir.

Recherche;

Rencontre informaitve du MELS avril 2007,

www.mels.gouv.qc.ca/sections/ecr/

Commentaires

  • vu

Les commentaires sont fermés.