L'économie collaborative (commentaires à propos de la présentation du jeudi 20 octobre)
Quelle plus grande révolution économique que celle que nous commençons à vivre aujourd’hui ? L’exemple avec Uber et Airbnb est excellent. L'économie était plus centralisée, avec l'État comme régulateur et les entreprises comme principaux acteurs de la création de richesse. Ce système de production centralisé annonce maintenant des signes de faiblesse devant les milliers d’échanges entre des individus indépendants, mais qui commencent à se coordonner de façon très claire. La rupture est majeure.
Comme Guillaume l’avoie l’explique, l'économie collaborative s’appuie sur la mise en réseau de ressources. « La conséquence est une profonde remise en cause de nos modes de consommation : le covoiturage se substitue au voyage en train, la location à l'achat, l'hébergement chez l'habitant au séjour hôtelier, etc. Alors qu'être détenteur d'un bien (propriété, auto, stationnement, etc.) était jusqu'à maintenant la norme, les contraintes pour emprunter, louer ou partager ces biens sont plutôt disparues grâce à de nouvelles formes d'intermédiation moins chères et plus sûres. De la même façon, s’approvisionner en bien ou service auprès d'un particulier est devenu autant facile et sûr qu'auprès d'un professionnel.
Le particulier se situe alors en compétition avec les offres économiques des entreprises. Il a cependant un atout considérable qui suggère un service à un prix généralement moins dispendieux. Ce ne sont plus les acteurs économiques qui possèdent les ressources ou la propriété en tant que telle qui dominent : Airbnb ne détient aucun loyer. Ces plateformes bénéficient de deux avantages de taille : elles possèdent une offre pléthorique dans leurs champs d’activité économique respectifs et elles possèdent les demandes des clients à un seul endroit tout en bénéficiant du capital de sympathie auprès de leurs utilisateurs.
Je cite Guillaume lorsqu’il dit que « la satisfaction de leurs clients est plus que jamais cruciale pour ces marketplace et la maîtrise de la relation client est stratégique ». Ces transformations nous ont convaincus que l'économie collaborative est un changement innovateur inhérent (selon M. Lavoie) qui redéfiniront le capitalisme de note temps. Les possibilités offertes par cette nouvelle économie procurent une certaine appréhension et les performances de ces nouveaux acteurs nous en donnent un aperçu. C'est en vérité une excellente nouvelle pour notre économie ; ce mouvement provoque l'entrée de nouvelles entreprises compétitives qui tend à créer de la richesse, sociale et économique, pour l'ensemble des communautés.
À l’évidence, cette transformation assez d'envergure n'est pas sans conséquence. On constate que la formation de nouvelles structures économiques va provoquer une espèce de démantèlement des structures traditionnelles et amènera de nouvelles interrogations de la part de certaines coalitions plaidantes ainsi que plusieurs revendications. L'arrivée de l'expression ubérisation dans le lexique général en est un signal, comme le fait que le travail n'est plus strictement conçu à travers la limite unique du contrat à durée indéterminée, ou encore que les revenus produits par les particuliers incitent l'État à s’interroger sur les règles fiscales.
Faut-il préserver les structures traditionnelles de cette décomposition ? Faut-il à l’inverse appuyer ces créations ? Devant ces interrogations, le droit a une mission déterminante à réaliser puisqu'il est le reflet des choix de société qui seront effectués. Le Québec n'a pas encore fourni de solutions formelles à ce sujet.
Gilbert