L'économie collaborative: évidence ou anarchie?

Que faites-vous de votre voiture pendant que vous êtes au travail? De votre souffleuse une fois votre entrée déneigée? De l'espace inutilisée de votre garage? Et si toute cette capacité excédentaire était mise en marché?

Montréal, le 19 février 2016 - Initiée par le professeur Rémy Trudel, les étudiants du cours de communications publiques, interactions avec les médias et prise de décision de l'École nationale d'administration publique ont assisté à une conférence donné par M. Guillaume Lavoie, spécialiste en économie collaborative sur un sujet plus que d'actualité: l'avenir de la participation citoyenne ou l'économie collaborative.

Rappelons que l’économie collaborative vise à mettre en commun et au profit de tous, l'excédent inutilisé de nos avoirs ou de notre savoir. En effet, il s'agit d'une forme de partage horizontal pouvant être diffusé via diverses plateformes internet ou directement via notre propre réseau social, système visant l'usage plutôt que la possession.

Cette façon de faire existe pourtant de façon informelle depuis la nuit des temps. Mais aujourd'hui, ces échanges possiblement occasionnels et monnayables ébranlent tous les fondements de notre société.

M. Lavoie explique que cette réalité frappe de plein fouet parce que notre structure sociale a été construite en silo. En effet, la définition de l'usage de nos biens est segmentée et la gestion de l'offre est centralisée et encadrée. À titre d'exemple, l'usage d'un bâtiment ne peut être fait à la fois de façon résidentielle et parfois commerciale. L'offre de taxi doit être encadré par l'usage d'un permis, gestion de l'offres centralisé et exclusive.

Selon M. Lavoie, la réalité dépasse les lois et les règles actuelles: ''Les choses changent parce que des plateformes sont disponibles'', dit-il. ''Mieux vaut encadrer pour mieux permettre''.

Celui-ci est conscient des défis de cette voie mais a aussi proposé des pistes de travail à suivre pour l'État. Tout le débat se poursuivra dans les prochains mois puisque le courant se veut maintenant une réflexion et une réorganisation complète des bases de notre société.

Maggie Couture
Candidate à la maîtrise
École nationale d'administration publique