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Blogue #2 – Doyon : Acheter, c’est voter : l’image de l’administration publique

 

    Les québécois font preuve de plus en plus de cynisme et de méfiance envers l’administration publique, ce qui malheureusement en pousse plusieurs à se désintéresser des débats et enjeux politiques. Ainsi, ces derniers votent bien souvent sans connaître les réels impacts de leur choix. Une triste réalité qui est en partie due à la montée de l’individualisme et à la désinformation reçue de part et d’autres par le gouvernement lui-même, les médias et les réseaux sociaux.

 

    En effet, on observe au sein même de l’appareil gouvernemental une tendance des partis à modifier les faits en leur faveur, soit pour critiquer l’administration précédente ou bien pour favoriser l’opinion publique à leurs idées et programmes respectifs et ainsi assouvir des intérêts individuels, tels qu’une réélection. À titre d’exemple, les nombreux dérapages budgétaires observés chez le Vérificateur Général du Québec ont miné sa crédibilité à un point tel que certains partis sont favorables à la mise en place d’une nouvelle structure indépendante pour avoir l’heure juste à propos des finances du gouvernement provincial[i]. Le mouvement syndical n’échappe pas non plus à cette tendance vers une prise de décision individualiste dans le secteur public, communément appelée le « Public Choice »[ii], et aurait avantage à travailler en collaboration plutôt qu’à quémander pour tout ou rien. Il est démontré que ce modèle décisionnel dominant en Occident entraîne son lot de problèmes, entre autres une baisse de la solidarité sociétale, des dénonciations gratuites, un accroissement de la privatisation dans le secteur public et une complexification de la compréhension des enjeux. Devant ce constat, des questions importantes se posent : Qui détient la vérité ? Les décisions sont-elles prises pour le bien commun de la population ? Quels en sont les bénéfices pour le peuple à long terme ?

 

    Par ailleurs, les propos véhiculés par certains journalistes, animateurs de radio ou autres employés des réseaux médiatiques vis-à-vis l’État entraînent les québécois à adopter une culture de populisme qui met à mal l’image de l’administration publique et ce, parfois à tort. Par exemple, on se plait à dire que les fonctionnaires dépensent l’argent des contribuables inutilement et sans compter alors que des redditions de comptes fréquentes sont exigées pour contrôler les finances publiques ; on préfère le sensationnalisme à la considération de tous les faits pour crier à l’injustice face, entre autres, à la brutalité policière ; on dénonce qu’une fonctionnaire puisse bénéficier d’une pré-retraite en raison de congés de maladie accumulés alors que sa convention collective de travail le permet, etc. Pour contrer ce phénomène, les citoyens doivent faire davantage preuve de jugement face aux informations reçues de part et d’autres, consulter plusieurs sources et être plus critiques avant d’émettre une opinion hâtive au grand public. Il faut se rappeler qu’un mensonge répété plusieurs fois devient malheureusement une vérité, laquelle peut être lourde de conséquences.

 

   Bref, nul doute que l’administration publique a besoin d’un vent de renouveau pour, d’une part, amener la population à mieux comprendre les enjeux derrière les débats politiques pour plus de participation en connaissance de cause et, d’autre part, rendre hommage au travail des « fonctionnaires » qui se cache derrière les mythes et préjugés. Davantage d’interventions de l’État axées vers une mission commune, basées sur des faits réels, et d’éducation de la population sont un point de départ vers l’atteinte de ces objectifs. C'est en reconnaissant la richesse de notre système gouvernemental, qui fait la réputation de notre pays, mais également sa fragilité, que nous le préserverons de décisions motivées par des intérêts individuels. Autant de défis qui attendent les actuels et futurs administrateurs du secteur public !



[i] LE HUFFINGTON POST par LA PRESSE CANADIENNE (Consulté le 07-04-2015). [Internet], http://quebec.huffingtonpost.ca/2015/02/17/le-pq-rclame-la-cration_n_6700768.html

[ii] TRUDEL, Rémy (2015), note du cours Principes et enjeux de l’administration publique ENP 7505

Commentaires

  • Il y a pourtant une différence entre la politique (les politiciens) et l'administration publique (les fonctionnaires) que la population peine à discerner et ce, pas seulement au QC.

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