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RACISME ET SEXISME : FAUT-IL UNE JOURNÉE INTERNATIONALE CONTRE LA XÉNOPHOBIE?

 

Le racisme et les problèmes liés aux rapports sociaux de sexe existent depuis fort longtemps. De nombreuses luttes ont été engagées pour combattre ces fléaux. Nous ne saurons oublier celles engagées par Martin Luther King qui ont porté certes fruit et ont conduit à l’abolition de l’esclavage le 6 Décembre 1865. Aussi, pour ce qui concerne les rapports sociaux de sexe, le féminisme suivant ses différentes étapes (radicale, marxiste, égalitaire etc.) a permis d’énormes changements dans les pays industrialisés (congés payés, droit à la contraception, aux garderies, à l’égalité des chances etc.), ce qui a certes amélioré la condition féminine. Bien qu’il y ait des progrès en ce qui concerne ces deux fléaux, racisme et sexisme, beaucoup reste à faire pour une société plus égalitaire. En effet, on constate une survivance du racisme de nos jours qui se présente sous diverses formes. On peut les classer en deux catégories bien distinctes à savoir le racisme déclaré et le racisme voilé. Le racisme déclaré est directe et on le vit constamment aux USA dans les quartiers noirs pauvres. Il est très présent également en Europe avec l’éternel combat contre les sans-papiers (noirs et arabes en majorité) et la police. Au Canada, on parle beaucoup de profilage racial surtout à Montréal Nord (dans la province du Québec) avec les gangs de rue. Le racisme voilé, aussi dangereux que celui déclaré, sinon même pire, se perçoit à travers les discriminations à l’emploi, au logement, etc. Conscient de cela, des réformes se font continuellement en vue de favoriser des conditions meilleures à tout citoyen quelque soit sa race, son ethnie, sa religion, son sexe. L’accommodement raisonnable au Québec, bien que critiqué, a eu pour mission de proposer des recommandations qui prennent en compte les besoins des minorités ethniques. En rappel, l’accommodement raisonnable a été incorporé officiellement dans le droit canadien en 1985 et son but a été d’assouplir certaines normes qui peuvent involontairement créer de la discrimination.

On parle beaucoup plus de racisme et de féminisme dans les pays occidentaux, mais, on parlera surtout de xénophobie dans certains pays d’Afrique, au Proche-Orient etc. La xénophobie se définit selon le Larousse comme « l’hostilité systématique à l’étranger ou de ce qui vient de l’étranger », alors que le racisme est une idéologie consistant à classer les races (ou groupes humains) et à déterminer la supériorité de l’une sur l’autre. ‘’L’étranger’’ peut signifier aussi une ‘’personne marginalisée’’. Pour citer quelques cas de xénophobie, jetons un regard sur le génocide rwandais ou burundais. Deux ethnies peuplent ces pays, Hutu et Tutsi, l’origine de la xénophobie repose sur des traits biologiques. Les Hutu, ethnie majoritaire, sont considérés comme les vraies autochtones, à cause de leurs traits ‘’négroïdes’’ alors que les Tutsi, originaires d’Éthiopie, sont de grandes tailles et ont des traits fins. En Côte d’Ivoire, l’ivoirité a conduit à une guerre ethnique, sinon religieuse entre les ivoiriens de souche et les immigrants burkinabé, entre musulmans et chrétiens. Alassane Dramane Ouattara, actuel président de la Côte d’Ivoire, a été la plaque tournante de cette crise, car, musulman, de père Burkinabé et de mère ivoirienne, il prétendait au pouvoir. Cette crise a amené l’État burkinabé à mettre en place des mesures d’urgence (logements, restauration, etc.) pour inciter les burkinabés immigrants à retourner au bercail. De nombreux burkinabés ont répondu à l’appel, dépossédés de leurs champs de plantations et de leurs biens. Des enfants nés en Côte d’Ivoire et ne connaissant pas le Burkina ont été obligés de s’adapter à ce nouvel environnement, d’autres ont préféré le suicide, dépourvus de tout espoir. Sur le plan international, la xénophobie tout comme le racisme peut être un danger à l’équilibre des sociétés. Elle se vit partout en Occident avec le multiculturalisme. Dans la province du Québec, Montréal reçoit des immigrants venant de nombreux pays d’Afrique, d’Europe, d’Asie, etc. Des cas de xénophobies se vivent constamment entre la société d’accueil et les immigrants. Préjugés, répression policière basée sur des faits quelques fois anodins, rendent souvent la vie dure aux immigrants. En vue de créer des liens de solidarité, les immigrants s’unissent souvent en association et organisent des activités culturelles pour se récréer,  briser l’isolement et faire connaître leur culture à la société d’accueil et aux autres communautés. Quand bien même il existe ces genres de regroupement dont la mission est noble, on note toujours des cas de xénophobies entre les différentes communautés immigrantes ou entre des personnes issues d’une même communauté.

La parenté à plaisanterie est utilisée dans certains pays multiethniques d’Afrique (Burkina Faso, Mali, etc.), pour favoriser la cohésion sociale. En Occident où l’on rencontre des communautés venant d’Afrique, la parenté à plaisanterie peut être très mal comprise, ou être très mal appliquée, surtout quand on veut y adjoindre des systèmes de représentation. La parenté à plaisanterie dans ce contexte et dans bien d’autres se confond à des règlements de compte, à des actes haineux, voire criminels, à de la jalousie caractérisée etc. Tout ceci sans fondement pertinent. La parenté à plaisanterie se fait dans des sous-groupes, entre amis, collègues, parents, entre ethnies attitrées pour cela. Elle ne se fait pas systématiquement. Il arrive souvent que des amis ou des personnes qui ne se connaissent pas ne mettent pas en pratique la parenté à plaisanterie. Tout comme les systèmes de représentations, elle a pour but de favoriser une harmonie de la société, non des conflits sociaux. Susceptibilité, sensibilité, etc. sont généralement prises en compte pour éviter des conflits ou des dérapages. Pour qu’il y ait de la parenté à plaisanterie, il faut que les deux parties conviennent de cela et que la plaisanterie se fasse des deux côtés, sinon, elle perd son sens.

Selon le grand dictionnaire terminologique de l’Office Québécoise de la langue française, la xénophobie est un « préjugé défavorable à l’égard des étrangers, (elle) est fondée sur des stéréotypes, des généralisations sans fondement, nées de rumeurs, d’incompréhensions, de mœurs différentes ». Exclusion sociale, répression policière, sont généralement l’arme propice contre les victimes. Ces derniers, issues généralement de ‘’la classe pauvre’’ ou de communautés minoritaires ou étrangères n’ont pas de voix pour exprimer leurs frustrations et revendiquer des droits. Des personnalités influentes peuvent être à l’origine de la xénophobie dans certaines circonstances. Dans un contexte de mondialisation, tout citoyen, quelque soit sa race, son ethnie, sa couleur etc. participe d’une manière ou d’une autre à l’édification des nations, voire du monde. De ce fait, il convient que le partage des rôles se fasse de la manière la plus juste et la plus équitable, tant sur le plan social, économique que culturel, pour un développement durable. Aussi, chaque année, on commémore la journée internationale contre le racisme le 21 Mars, le mois de Février est celui de l’histoire des noirs, le 23 Août est la journée internationale du souvenir de la traite transatlantique des noirs et de son abolition. Le 8 Mars est la journée internationale de la femme. Faut-il une journée internationale contre la xénophobie? 

Sophie Franceline Irène TAPSOBA 

 

BIBLIOGRAPHIE

Rocher Guy (2001) : « La mondialisation : un phénomène pluriel », dans Mercure D. (dir.), Une société-monde ? Les dynamiques sociales de la mondialisation, Québec et Louvain-la-Neuve, Les Presses de l'Université Laval et De Boeck Université  

http://www.linternaute.com/histoire/jour/evenement/31/1/1/a/51661/abolition_de_l_esclavage_aux_etats-unis.shtml

www.antislavery.org/french/questce_que_lesclavage

http://www.abcburkina.net/fr/accueil

Commentaires

  • A lire avec le plus grand des intérêts.
    Prof

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