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Social-démocratie 2.0: Le Québec comparé aux pays scandinaves Résumé du chapitre 11: L’enseignement supérieur et les classements internationaux des universités (pages 249 à 270)

Cours ENP 7505: Principes et enjeux de l'administration publique

 

Social-démocratie 2.0: Le Québec comparé aux pays scandinaves

 

Résumé du chapitre 11: (par François-Steve Sauvé)

 

L’enseignement supérieur et les classements internationaux des universités

(pages 249 à 270)

 

Ce chapitre pose l’hypothèse, après une étude auprès des institutions dans les pays scandinaves, que quatre principaux facteurs pourraient contribuer à l’excellence universitaire : la segmentation, la gouvernance, le financement et l’internationalisation de la recherche. L’auteur (Olivier BÉGIN‑CAOUETTE) se sert ensuite de ces mêmes facteurs pour jeter « un nouvel éclairage sur le système d’enseignement supérieur québécois et la création de savoirs scientifiques ». (page 249)

 

La mondialisation et les classements internationaux

 

L’auteur nous explique d’abord que son approche de comparaison des universités est analytique plus que normative, en reconnaissant que les divers systèmes de classement ont des indicateurs arbitraires. Il explique comment la convergence des deux principaux outils de classement universitaire (le SJTU[1] et le THES[2]) prend la forme d’une nouvelle configuration : l’université de rang international (URI[3]). Ces méthodes de classement qui comparent les meilleures universités du monde « s’imposèrent rapidement comme instrument de gouvernance privé en remplissant les fonctions d’assurance qualité, de reddition de compte, de diplomatie du savoir et de schème organisateur (Bégin‑Caouette, 2011) ». (page 250)

 

Il souligne aussi des facteurs qu’ont en commun des universités de premier plan en listant des caractéristiques provenant de quelques chercheurs :

 

·         Le « Modèle mondial émergent » de Morhman, Ma et Baker (2008); avoir une mission internationale, une grande capacité de recherches, une participation aux réseaux transnationaux d’excellence et un financement diversifié. (page 251)

 

·         Les caractéristiques des URI3 de Salmi (2009); la concentration des talents (+ de 50 % des étudiants inscrits aux cycles supérieurs), des ressources abondantes, l’autonomie et la compétition. (page 251)

 

·         Pour Marginson (2006) ce sont : la capacité de recherche d’un pays, la proéminence de l’anglais et la domination de la culture anglo-américaine.

 

·         Alors que Aghion et al. (2009) a une approche plus quantitative en utilisant : les budgets, l’autonomie financière et un environnement compétitif (obtention de subvention).

 

 

La performance des universités

 

Dans cette portion du chapitre, l’auteur débute des comparatifs en recourant à une typologie basée sur les trois principaux régimes providentiels : libéraux[4], conservateurs[5] et sociaux-démocrates[6]. Il cite particulièrement la « Higher education policy » de Pechar et Andres (2011) où ils « ont comparé les systèmes d’enseignement supérieur de 16 pays en fonction de divers indicateurs de l’OCDE[7] et ils ont constaté que les caractéristiques des systèmes (taux d’accès, aide financière, droit de scolarité, subventions, etc.) varient selon le régime …». (page 252)

 

Il est surtout important de retenir les caractéristiques des régimes sociaux-démocrates qui se démarquent, car ils

 

·         « possèdent des systèmes de protection universelle, les dépenses sociales les plus importantes, mais aussi les niveaux de taxation les plus élevés (Fishback, 2010) » (page 252);

 

·         « misent sur la compétitivité, l’ouverture des marchés et l’autonomie des institutions publiques (Einhorn et Logue, 2010) » (page 252);

 

·         « visent à accroître l’accès à l’enseignement supérieur en n’imposant pas de droits de scolarité, en offrant des prêts et bourses et en encourageant les formations professionnelles et techniques » (page 252);

 

·         « suivent une logique d’ingénierie sociale et gèrent souvent la répartition de places ». (page 252)

 

L’auteur démontre ensuite, via le tableau 11.1 (page 254) contenant diverses données empiriques, que les systèmes sociaux-démocrates obtiennent des indices totalement différents des autres. Il précise que ses observations se basent davantage sur les résultats  SJTU1 que le THES2  , car le 1er comporte des indicateurs qui sont réputés comme étant plus fiables et accessibles tout en nous permettant de mieux comprendre les avantages du système des pays scandinaves.

 

Seule la Suisse (régime conservateur) performe mieux que le Danemark au niveau de l’indice SJTU1 , avec la Suède en 3e place, la Norvège en 6e place et la Finlande en 7e place au niveau des 16 pays de l’OCDE7.

 

 

 

 

À titre comparatif, voici le tableau contenant le Canada (qui détient la 7e place/indice SJTU1) avec d’autres exemples de performance d'autres régimes libéraux. En ce qui concerne le Québec, notre indice au SJTU1 serait de 45, mais est de 121 au THES2 , grâce à l’entrée de l’Université de Montréal dans le top 100 en 2013.

 

 

 

 

Les facteurs systémiques

 

1.    La segmentation : accessibilité et élitisme

 

Bégin-Caouette nous explique comment les pays nordiques bénéficient d’une faible hiérarchie entre les établissements en s’appuyant sur la coexistence de secteurs variés. « Cette segmentation répond autant aux besoins du marché de l’emploi qu’aux intérêts et capacités des étudiants » etajoute « l’importance accordée à la cohérence et la perméabilité des systèmes ». (page 258 )  Il faut ajouter à cela l’importance accordée à la mobilité, comprise dans le cadre légal, pour assurer un meilleur encadrement de la formation et une reconnaissance des équivalences (Kvil, 2004; OCDE, 2005).

 

2.    Une centralisation efficace

 

Cette 2e caractéristique est évidente lorsque l’on constate la grande autonomie dont bénéficient les établissements sociaux-démocrates. D’importantes « réformes pour la qualité » ont vu le jour dans les années 1990, voulant implanter de meilleurs mécanismes de contrôle tout en revoyant la façon d’exercer l’autorité via l’implantation de conseils d’administration.

 

Le tableau comparatif suivant (11.2) démontre aussi très bien à quel point les différents pays diffèrent quant aux degrés et aux types d’autonomie qu’ils accordent à chacune de leur université. L’auteur précise aussi que ce sont les Danois et les Suédois qui ont réussi le mieux en ce qui concerne la réduction de la bureaucratie institutionnelle, et ce, grâce à un système de gestion centralisé qui amène plus d’efficience.

 

 

 


 

 

3.    Le financement

 

Ce qui distingue les systèmes sociaux-démocrates à ce niveau se retrouve dans la gestion très efficace des budgets alloués à chacune de leurs universités. « Cette efficacité pourrait s’expliquer par les mécanismes d’assurance qualité, la concertation de la recherche dans les universités et l’équilibre entre les formules de financement ». « Ils se distinguent aussi par l’équilibre qu’ils ont atteint entre les financements de base, compétitif et sélectif ». (page 260 ) Un autre élément marquant est que ces systèmes s’assurent que le financement de la recherche et du développement se concentrent dans les universités.

 

4.    L’internationalisation

 

Cette partie du chapitre souligne l’importance de la création de réseaux transnationaux, de la mise en commun d’infrastructures et de politiques publiques favorisant le développement de la recherche. On parle encore une fois de cette « collaboration nordique » et même européenne, ce qui leur permet de générer des idées nouvelles et favorise la grandement la coopération (ex : la Suède conduit 50 % de ses recherches avec 116 pays-OCDE, 2009). La création de consortium, de réseaux d’excellence et de recrutement d’un grand nombre d’étudiants étrangers ont donc permis à ces universités de bien performer dans un contexte de mondialisation.

 

Conclusion

 

            Quatre facteurs systémiques au Québec

 

La refonte de l’enseignement de 1960 était déjà fondée sur des valeurs sociales-démocrates avec des principes tels que l’accessibilité, la représentation régionale et une plus grande liberté des institutions. Le système québécois partage donc déjà des valeurs semblables et peut observer ce que font certaines URI afin de mieux supporter l’excellence universitaire.

 

L’auteur termine avec un court exercice comparatif entre le système que l’on retrouve dans les pays scandinaves et celui du système universitaire québécois. Il suggère les avenues suivantes afin que nos institutions d’enseignement supérieur se développent encore davantage et soient en mesure d’atteindre leur plein potentiel :

  • De conserver le système actuel qui est déjà segmenté et de poursuivre nos efforts afin d’assurer la mobilité interétablissement via des ententes de diplômes.
  • Le Québec devrait centraliser la gestion universitaire et « peut libéraliser son système afin que la compétition entraîne de meilleures pratiques ». (page 264 ) ex. : Agence centrale d’assurance qualité
  • Le gouvernement du Québec devrait se préoccuper davantage de la performance de ses universités en fixant des standards d’excellence et s’assurer d’éviter la concurrence interinstitutionnelle.

 

  •  Revoir l’ampleur, la concentration et l’équilibre du financement des universités. Par exemple, Québec pourrait s’inspirer du financement fédéral qui effectue un financement sélectif vers les institutions réalisant le plus de recherches.

 

  •  Les recherches québécoises auraient avantage à collaborer encore plus avec des partenaires étrangers (15 % en 2012). Le renouvellement de la « stratégie pour réussir l’internationalisation au Québec (MEQ,2002) » pourrait favoriser le recrutement, le réseautage et propulser nos travaux de recherches dans des bases de données réputées.

 



[1]  Shanghai Jiao Tong University (Nombre de diplômés, de prix Nobel, de médaille Fields, de publications et taille de l’U.)  

[2]  Times Higher Education Supplement (Réputation, ratio professeur-étudiant, les publications, et niveau d’internationalisation)

[3]  Universités de rang international

[4]  Régimes libéraux : Australie, Canada, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et États-Unis

[5]  Régimes conservateurs : Allemagne, Autriche, Belgique, France, Italie, Pays-Bas et Suisse

[6]  Régime social-démocrate : Danemark, Finlande, Norvège et Suède

[7]  Organisation de coopération et de développement économique

 

 

Commentaires

  • Bon résumé. On hâte d'entendre ça en classe. FS

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