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Chap-4-Social démocratie 2.0:Fondements du modele suédois (chap. 4)(Paquin)

Les fondements historiques du modèle suédois

Selon, les auteurs, Esping-Anderson et Walter, l’état providence est apparu entre les années 1930 et 1940 à l’époque où le pouvoir était entre les mains des sociaux-démocrates. Alors que pour Kuhnle et Balwin, déjà à la fin du XIXème siècle, il y’avait des services publics. En effet, dès 1884, le Risdak (Parlement suédois) avait déjà manifesté une ferme volonté de mettre en place une commission d’enquêtes pour analyser l’assurance accident et l’assurance maladie. Mais faute de consensus parlementaire, le projet n’a pas abouti. Ce n’est seulement qu’en 1910 avec l’introduction du suffrage universel que l’on assiste à la création des premières assurances publiques. Ils s’en suivirent d’autres comme l’assurance-chômage, le système d’allocation universel aux enfants, l’assurance maladie universelle entre autres.

Pour expliquer  les fondements historiques du modèle suédois l’auteur se base  sur 4 choses:

-          l’universalité des services publics

-          le succès du parti social démocrate et la création de mouvements syndicaux

-          et enfin les différents mécanismes de concertation en matière de relations industrielles

A la différence des pays de l’Europe continentale, en Suède, toutes les personnes bénéficient du même service public sans aucune distinction d’âge, de sexe ou de revenu.

Pour les partisans de ce modèle tels que Steven Steinmo et Bo Rothstein, c’est le seul modèle qui allie égalité sociale et efficacité économique. Alors que pour Einhorn et Logue pensent , ce modèle rend les personnes moins autonomes et il crée une fiscalité oppressante.

Par ailleurs, le parti social démocrate a joué un grand rôle dans le développement de cet état providence suédois parce que c’est durant son règne que l’état suédois a été plus généreux.  A titre d’illustration, entre 1960 et 1980, les dépenses publiques correspondantes au PIB,  passent de 31%  à 60%. La domination du parti social démocrate de cette époque, s’explique par le fait qu’il va former des alliances avec des groupes communautaires, économiques et syndicaux. Mais l’alliance la plus importante est celle qu’elle formé avec la Confédération Syndicale de Suède (Landsorganisation i Sverige, LO).

En ce qui concerne, les relations industrielles, elles se sont développées en 3 étapes :

-          entre la fin du XXème siècle et les années 1938, les premiers syndicats et les premières associations patronales voient le jour

-          entre 1938 et 1975, le modèle corporatiste suédois fait son apparition

-          à partir de 1990, il y’a eu l’avènement de la tertiairisation économique et le retour aux négociations décentralisées.

En plus de cela, trois syndicats vont jouer un rôle primordial dans les relations de travail :

-          la Confédération syndicale de suède ou LO (Landsorganisation i Sverige)

-          la Confédération des employés professionnels ou TCO (Tjanstemannens Centralorganisation)

-          et la confédération de l’association professionnelle de suède ou SACO (Sveriges Akademikers Centralorganisation).

Du cote du patronat, l’Association des Employeurs suédois ou la SAF (Svenska Arbetsgivareforeningen)  va être crée. Au début de cette période,  il y’a eu des affrontements  entre le SAF et le LO. A titre d’exemple en 1909, une grève générale a été décrétée par les 300.000 membres parce que la SAF a voulu réduire les salaires. La conséquence immédiate de cette grève a été  l’introduction du suffrage universel et l’entrée de plusieurs sociaux-démocrates au Rik dag en 1911.

En 1930, la vision des sociaux démocrates change avec l’élection de Per Albin Hanson qui a comme objectif de donner à tous les citoyens suédois les mêmes bénéfices mais malheureusement cela va refroidir ses relations avec le LO. D’ailleurs, les sociaux-démocrates seront mis à l’ écart en ce qui a trait aux négociations entre les employeurs et les employés et ceci se confirme avec la signature des accords de Saltsjobaden.

A la fin des années 1940, les travailleurs ont demandé une augmentation de salaire. De peur que cela crée un haut niveau d’inflation, le gouvernement suédois envisage de réguler les salaires. C’est dans cette optique que les deux économistes Rehn et Medner ont mis en place une nouvelle stratégie économique syndicale. Ainsi donc, le plan Rehn-Medner préconise non seulement la régulation des salaires et l’ouverture de la Suède au marché mondial mais également la mise en place par l’état d’autres possibilités pour les entreprises qui souhaitent investir. Malgré tous ses efforts, le plan Rehn-Medner s’essouffle et le régime va être de plus en plus contesté durant les années 1970. En outre, la défaite du Parti social-démocrate  va affecter les relations industrielles suédoises. Mais les choses vont se stabiliser durant les années 1990 avec deux mutations principales:

-           les négociations entre patronat et syndicats se font à l’interne

-          et avec l’avènement de la tertiairisation de l’économie, la LO va perdre sa place de leader et  devra compter sur l’appui de la SACO ou encore de la TCO pour faire adopter ses politiques.

Pour finir, nous pouvons dire que l’état providence suédois  a connu de nombreuses mutations au fil des années mais elle garde encore aujourd’hui un de ces principes fondamentaux : l’universalité des services publics. Par ailleurs, le Parti social démocrate y a fortement contribué mais ce parti avait du mal à former des majorités parlementaires et il a du nouer des alliances pour avoir plus de pouvoir. Malgré tout cela, la Suède est encore de nos jours l’un des pays d’Europe les plus syndicalisés au monde.

 

 Par Ndeye Fatou SARR

Commentaires

  • Un bon résumé pour nous donner le goût et...de lire le chapitre et le livre au complet.

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