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Blogue # 2 : Un regard sur la cooperation Canado-haitienne

#2 Théralien : Un regard sur la coopération Canado-haïtienne

« Même le plus petit État est plus fort que tout multinational ». Pourtant, les autorités haïtiennes quoique élus démocratiquement est à la merci des dictats des organismes internationaux. Les organisations non gouvernementales font donc la loi. Qu’est ce qui explique une telle attitude ? Eh bien quand l’État a failli à ses missions fondamentales, la coopération internationale impose ses lois et il y a toujours un peuple qui en subit les conséquences.

Certains ont dénoncé dans le temps une aide internationale en particulier l’aide canadienne qui ne répond pas aux politiques publiques gouvernementales haïtiennes mais préfère plutôt fonctionner en parallèle. L’aide est attribuée plutôt à des Organisations non gouvernementales (ONG). Ces ONG devraient avoir comme obligation de rendre compte au gouvernement d’accueil afin d’expliquer comment l’argent a été dépensé. Il s’avère aussi une obligation pour un organisme international de rendre compte aux citoyens et citoyennes qui ont contribué en amont à ce fonds. En bout de ligne, il en est de même qu’un organisme à la hauteur de l’ACDI veille à ce que les fonds débloqués en faveur d’Haïti améliorent effectivement la situation des plus défavorisés. Telle n’est pas le cas. Le constat est patent. Est-ce que l’ACDI a failli à sa mission ? Il a fallu attendre l’arrivée en Haïti en novembre 2012 du Ministre canadien de la Coopération Internationale Julian Fantino qui avait annoncé dans la presse canadienne un gel de tout nouveau financement de projet de développement en Haïti. Julian Fantino a indiqué que « depuis 2006, le Canada a versé environ 1 milliard de dollars à Haïti ». «Le fait est qu'Haïti est toujours en mauvais état. Et on va à côté, en République dominicaine, et les choses vont beaucoup mieux. Allons-nous continuer à faire la même chose de la même manière en Haïti? Je ne pense pas! Parce que nous n'obtenons pas le progrès auquel les Canadiens sont en droit de s'attendre », a-t-il déclaré. On peut présumer qu’il ne connait pas trop bien la réalité sociopolitique d’Haïti quand il fait une telle déclaration. Par contre, le coopérant est en son droit de demander des comptes sur la façon dont l’argent a été dépensé toutefois un État (Haïti) ne pourrait pas répondre à cette question si en amont les fonds ne lui ont pas été attribués. De la même manière, un État démocratique avec à sa tête des autorités légitimes est en droit de demander à l’organisme donateur d’injecter les fonds dans son budget national afin de créer une sorte de cohérence dans les actions à entreprendre.

 Cette déclaration du Ministre canadien crée beaucoup d’animosités un peu partout. C’est dans cette optiqueque le patron de l’Agence canadienne de développement international va poser la question suivante à savoir : « est ce qu’on va continuer à faire la même chose de  la même manière en Haïti ».

Et, la ministre des finances haïtienne Marie Carmelle Jean Marie a de son côté fait une déclaration accablante « le financement canadien n’entre pas directement dans le budget du gouvernement mais passe par les organisations canadiennes qui mettent en œuvre des projets sur le terrain ». Voilà une vérité qui blesse mais qui reste quand même une vérité.

C’est à ce moment précis que le Président de la République d’Haïti Monsieur Michel Joseph Martelly allait faire une déclaration publique demandant au Canada de mener une enquête sur le comment l’argent des contribuables canadien a été dépensé au pays. Cette déclaration allait avoir une incidence sur la survie même de l’organisme international. Ainsi le mois de mars dernier le gouvernement canadien a annoncé que les fonds canadiens seront gérés par le Ministère des Affaires Étrangères du Canada et que parallèlement l’ACDI ne sera plus. Dans une telle démarche, on peut constater deux choses : premièrement même le plus petit des États est plus fort que tout multinational parce que cet État là détient le dernier mot dans toute les décisions à prendre concernant son avenir et deuxièmement les organismes internationaux de leur coté ont une obligation de reddition de compte à leur population. Aujourd’hui le constat est là, le monde est en pleine décroissance économique.

Il semble que le gouvernement canadien est en entrain d’appliquer la loi de Wagner c’est--à-dire  de réduire les dépenses publiques au profit de sa population. Il faut donc rappeler et ne le jamais oublier qu’en matière de coopération international, il n’y a que des intérêts quoiqu’inavoué.

Toutefois, il y a peut-être actuellement un « conflit de coopération entre le Canada et le Québec ». Le moment est opportun pour que le Québec profite l’occasion afin d’étendre ses tentacules en Haïti s’il souhaite éventuellement faire la différence. C’est peut-être dans cette perspective que le ministre québécois de la coopération internationale M. Jean François Lisée a récemment  déclaré que « les québécois et leur gouvernement ont fait du soutien au peuple haïtien la priorité de notre action d'aide internationale. Jusqu'ici, le gouvernement canadien a été un partenaire important de l'aide internationale ……». Quel est donc l’avenir de cette coopération ? Est-ce qu’il y aura assez de neutralitédans l’attribution future des fonds. C’est dans cette perspective qu’il y a lieu de rappeler qu’un État est fort quand il est en mesure d’assurer son destin et celui de ses citoyens. Quand l’État est affaibli, l’État de droit brille automatiquement par son absence. L’aide internationale n’est pas susceptible de développer le pays. C’est la réalité ! Qu’est ce qu’il faut faire. Dans le contexte de la mondialisation, ce sont les échanges commerciaux, les coopérations internationales, etc. qui dictent la norme. Il semble qu’Haïti ne peux pas s’en échapper s’il veut survivre.

 

 

 

Références

Mercier, Jean (2002). L’administration Publique : De l’École classique au nouveau management public, Sainte-Foy, PUL, p. 518.

Michaud, Nelson et coll. (2011). Secrets d’États ? Les principes qui guident l’administration publique et ses enjeux contemporains, PUL, p. 810.

Notes de cours ENP7505-Proftrudel, hiver 2013.

www.alterpresse.org/spip.php?article13903page consultée le 06 avril 2013.

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Commentaires

  • La déclaration Fontino fait sursauter. Mais l'occasion est aussi donnÉ de réfléchier sur le rôle et la responsabilité des ONG dans les pays à ...aider.
    Qui a le premier rôle? Les coopérateurs ou les victimes en réparation ?
    Prof

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