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#2-Eddy ?-Donner et gérer un service, deux réalités (blogue 2)

Le management des organisations publiques requiert non seulement des connaissances, mais également des compétences et un certain doigté et ce, afin de répondre aux exigences de l’administration publique.  L’offre de services des organismes ou ministères gouvernementaux ne fait aucun doute, elle est clairement définie et établie les responsabilités et le cadre d’exécution de l’organisme concerné.  Il ne reste plus qu’à donner le service à la population et… le gérer!

 

En partant d’un principe fondamental en État de droit, à l’effet que tout doit être approuvé et que tout doit faire l’objet de reddition de comptes, la planification, l’organisation, la délégation et le contrôle sont des éléments essentiels de gestion que tout gestionnaire public doit posséder et maîtriser.

 

Dans certains organismes publics (service de police par exemple), le plan stratégique donne la direction actuelle et future de ceux-ci et met l’emphase sur l’atteinte des résultats.  Les efforts déployés et le temps consacré à l’atteinte des objectifs organisationnels ont un caractère opérationnel.  L’exercice du suivi et de contrôle deviennent, pour le gestionnaire, un élément administratif alourdissant et ralenti du même coup l’opération.  Ces administrateurs qui ont à cœur la gestion de leur opération vers l’atteinte de résultats, négligent davantage l’aspect administratif ou y consacrent moins d’énergie, faute de temps.

 

La cure de minceur imposée une fois de plus aux organismes publics, nous amène à demander à nos gestionnaires de faire plus avec moins.  Cette décision gouvernementale qui vise l’équilibre budgétaire n’est pas sans conséquences et des choix de société devront être exercés.  Il est révolu, à mon avis, de tourner les coins ronds et de négliger l’aspect administratif au profit du résultat opérationnel.  La transparence est le mot d’ordre étatique en passant par l’efficacité et l’efficience.  L’efficacité et l’efficience seront-elles affectées par un exercice de suivi et de contrôle plus rigoureux?

 

Je partage l’avis qu’un bon gestionnaire doit obligatoirement exercer un suivi et un contrôle des activités sous sa gouverne, en considérant qu’il s’agit de dépenses assumées avec les fonds publics.  Nous nous retrouvons en plein cœur d’un dilemme entre donner le service et gérer les priorités.  Que doit-on répondre lorsque nous n’avons pas la capacité organisationnelle de donner le service aux demandeurs, lorsque ce niveau de service est sous notre gouverne?  Le Québec, fort de son leadership, est précurseur dans plusieurs domaines publics.  L’État a-t-il la capacité financière de se payer une telle expertise?  A-t-il les moyens de survivre à cette constante croissance?  Certainement pas, puisque son objectif global actuel est dans l’atteinte de l’équilibre budgétaire.

 

Le Québec fait des choix de société judicieux en injectant une grande partie de ses revenus en santé, en éducation et en main-d’œuvre.  Pouvons-nous blâmer ce choix?  Peu de gens vont se plaindre de vivre plus longtemps en santé et qu’un peuple instruit est une richesse en soi, sans oublier le développement de la main-d’œuvre dont l’économie y est directement reliée.

 

Que fait le gouvernement fédéral de son côté?  Les fonds fédéraux, habituellement versés aux provinces pour le maintien à la lutte à la criminalité organisée, sont absents et le Québec devra composer sans cette enveloppe.

 

Malheureusement, le crime organisé ne prend pas de vacance.  Laisser la place aux divers mafieux criminels c’est donner la facilité à l’accès aux drogues et à la violence.  Nous nous retrouverons dans un engrenage d’une vis sans fin.  Fort à parier que notre système de santé recevra cet accroissement de clientèle de gens aux prises avec certaines dépendances, psychoses ou autres, ce qui aura un impact direct aux coûts engagés de cette grande part de budget alloué en santé.  Que dire du futur de nos jeunes dont le gouvernement croit en eux en priorisant une bonne partie de ses revenus en éducation?  Bien entendu,  avec l’appât du gain facile dans la vente illégale de ces différentes produits illicites, il est permis de dire que cet impact se fera sentir sur le développement de la main-d’œuvre, une autre priorité gouvernementale dans la distribution de ses fonds publics.

 

Peu importe les choix d’une société, nous sommes tous intimement liés les uns aux autres et c’est collectivement que ces choix doivent continuer de s’opérer.

 

Avons-nous cependant créé une société dépendante de son État et déresponsabilisée de ses devoirs et responsabilités?  La création d’un organisme public vient avec un besoin, souvent créé à partir de groupe de pression.  Ce besoin change et évolue dans le temps, ce qui provoque systématiquement une croissance de l’État, déjà composé de 2800 organismes et ministères.

 

Puisqu’un principe fondamental est l’universalité, l’abolition d’un organisme devient un facteur difficilement réalisable.  Il y aura toujours quelqu’un en quelque part qui viendra à la défense de la veuve et de l’orphelin.  Ce maintien en fonction d’un organisme engendre des déboursés.

 

Cet État démocratique est profondément ancré dans une tourmente!  A-t-il la capacité de ses ambitions?

 

Si l’on s’en tient à la théorie de Wagner, les plus pessimistes diront que l’on ne s’en sortira pas vivant puisque le P.I.B. sera toujours supérieur aux revenus de l’État.  Les plus optimistes invoqueront que cet exercice d’effort à l’atteinte de l’équilibre budgétaire permet de ralentir l’écart et limiter les dégâts.

 

Le Québec est précurseur dans plusieurs domaines et se veut un modèle de référence.  Si nous voulons maintenir l’expertise et le développement d’un Québec fort, nous devons avoir les outils pour poursuivre.  Soyons individuellement responsable, le gouvernement c’est chacun de nous.  Exerçons l’effet papillon!

 

 

Eddy

Commentaires

  • L'ÉTat de droit et sa version État providence avance toujours mais peut difficillement reculer. La réflexion peut
    aider au rythme de la marche ...aVANT OU ARRIÈRE.
    Prof

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