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Vite vite!, un gouvernement ouvert?

Notre Ministre responsable des Institutions démocratiques, Bernard Drainville est à l’aube de faire respecter  la clause crépuscule, obligeant l’État à revisiter sa loi sur l’accès à l’information aux cinq ans.  Fort d’un gouvernement minoritaire et animé d’une urgence d’agir dans ce dossier, aura-t-il la solidarité ministérielle dans un premier temps et aura-t-il l’appui législatif de l’Assemblée Nationale pour faire adopter les modifications souhaitées?  Les astres ne sont pas enlignés en ce sens et cela m’amène à penser qu’on est loin de la coupe aux lèvres.

Ses modifications souhaitées permettront au peuple des élus, une plus grande implication sociale au quotidien dans l’optique de favoriser une plus grande transparence dans l’octroi et la gestion des contrats publics entres autres.  Cette facilité d’accès, réseaux sociaux et internet permettront à ces derniers de suivre l’évolution des travaux et chantiers, et auront accès aux données contractuelles tels les délais de réalisation, les dépassements de coûts et pénalités et mesures prises auxquelles cas.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, mais à vouloir être transparent, je me demande jusqu’où notre ministre prend en compte des responsabilités administratives?  Ne mettrons nous pas en place un monstre qui va paralyser l’administration publique au plan de l’exécutif et du judiciaire?  Ne sommes-nous pas en train de développer une société de délation pour une poignée de voyous?  Avons-nous le bon outil de travail?  Permettez-moi d’en douter. 

Dans un contexte économique où l’atteinte de l’équilibre budgétaire est la priorité de l’État, cet approche aura l’effet inverse et contribuera à l’engraissement de celle-ci.   À qui réellement servira le mieux cette nouvelle mesure?  Certainement pas à cette population de payeurs de taxes et d’impôts qui ont un peu plus à s’occuper aujourd’hui que du classique métro, boulot et dodo.  Qui administrera ce surplus de travail?  L’administration publique subit des compressions budgétaires et l’aplanissement des structures dans plusieurs organismes et ministères crée un surcroît de travail réparti chez les employés (es) et gestionnaires.  La notion de faire plus avec moins est révolue, le citron est pressé.  Nous devons innover dans l’efficience et l’efficacité.

 On le sait, le management des administrations publiques est une science et un art.  La planification, l’organisation du travail et la délégation sont des éléments de gestion maîtrisés par la majorité des gestionnaires et administrateurs.  Considérant qu’en administration publique, tout doit être approuvé et que tout doit faire l’objet de reddition de compte, le contrôle et le  suivi sont nécessaires à une saine gestion des deniers publics.  Cet aspect alourdi cependant les opérations déjà très touchées par les délais administratifs d’approbation.  Je suis persuadé que si l’on développe des moyens efficaces d’exercices de contrôles et de suivis, la mise en place d’un outil de transparence souhaitée par le ministre Drainville n’aura pas le même impact d’engorgement ou de paralysie, bien qu’il contribue néanmoins à la croissance de la taille de l’État.  Peut-être que les moyens actuels en place sont efficaces dans leur ensemble mais que le temps consacré à cet exercice de contrôle et suivi est insuffisant, trop exhaustif et peu considéré, principalement dans une gestion axée sur les résultats.  Les raccourcis et les coins ronds dans l’administration de cet aspect de gestion devront être sérieusement reconsidérés.  Sans doute que cette culture de lourdeur administrative du contrôle, bien ancrée dans certains organismes à ce jour, devra s’outiller de gestionnaires aptes à répondre aux exigences et règles de la loi de l’administration publique.  Si l’on veut donner un sens à l’imputabilité des gestionnaires, donnons-leurs les outils de développement et le temps de prendre des décisions en considérations des enjeux organisationnels. Ne sortons pas la massue pour tuer une mouche, les dommages potentiels seront trop grands pour le besoin.

Dans la foulée justifiée du Ministre Bernard Drainville, il n’est pas sans constater et être sensible aux magouilles que font ressortir les travaux de la Commission d’enquête sur l’industrie de la construction (Commission Charbonneau).  Cette situation choque la population Québécoise.  Ce constat a un prix, une fois de plus, assumé par les contribuables.  Je crois qu’il est cependant prémédité d’instaurer un mécanisme de contrôle paralysant tel que souhaite notre Ministre.  Oui à la transparence mais non à une mise en place d’un mécanisme hâtif coincé par l’urgence d’agir.  La conclusion de la CEIC aura certainement quelques recommandations judicieuses.

Eddy

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