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Les enjeux et les défis de la fonction publique contemporaine

 

Ahmed Mbarki

Un  regard sur la littérature concernant la trajectoire de la fonction publique nous donne l'impression qu'il s’agit d’une sorte d’alliance entre ceux qui théorisent pour  les réformes  managériales souvent teintées d’une dualité entre l’efficience et l’efficacité, et ceux qui sont soucieux de concrétiser cette concomitance de ces attrayantes  "e".

Peut-on dire qu'on est dans un nouvel épisode en stade d’éclosion: « nouvelle réforme managériale » qui prend son ampleur avec les nouvelles idées qui poussent actuellement au Québec en s’accoudant sur  quelques expériences en Europe ?

Un peu d’histoire

Depuis la loi sur le service civil, adopté par le parlement de la province du Canada (issu de l’Acte d’Union) en 1857<!--[if !supportFootnotes]-->[1]<!--[endif]--> jusqu’au aujourd’hui la fonction publique était toujours un refuge comme  emploi de carrière où  la compétence s’est instaurée progressivement. Toutefois, cette compétence coûta cher aux gouvernements.

En effet, la fonction publique canadienne est passée entre 1896 et 1945 par une hypertrophie marquée par une augmentation drastique de ses effectifs de 10000 à 115000. Ce qui a représenté un fardeau budgétaire qui a dépassé cinq fois le budget global du gouvernement, ajoutant à cela l’évolution de l’État vers la prise en charge du volet sociale. Ainsi, le budget fédéral est passé de 36 millions de dollars à 2.25 milliards de dollars.<!--[if !supportFootnotes]-->[2]<!--[endif]--> Ce qui a accentué  la complexité de l’État et a compliqué amplement  les missions de la fonction publique, qui s’est trouvée avec une panoplie de services à rendre et à administrer.

La succession des crises économiques et financières mondiale, l’expansion de l’État vers le volet social et la disette des ressources financières ont constitué les principaux éléments déclencheurs de  plusieurs mesures d'austérité qui convergent fréquemment  selon l’idéologie des libéraux vers l’unique fin : reprocher le coût exorbitant de l’amplification de  l’État (un État obèse ne peut ni bouger ni agir efficacement) d’où l’objectif d’« apprivoisez ce cheval convoitise »

 

 Avec la matérialisation de la loi de Wagner. La quête d’un aplomb entre les dépenses publiques (83056M$) <!--[if !supportFootnotes]-->[3]<!--[endif]--> et un équilibre budgétaire, devient une revendication pressante. Le vrai défi est de maintenir une productivité permettant la pérennité  d’une prestation de service de qualité et de maintenir un équilibre budgétaire. Il s’agit vraiment d’un  nouveau champ ambitieux de compétence par excellence pour les décideurs.

Face à  une aridité  de ressources financières, nombreuses ceux qui prônent  la réingénierie ou la modernisation de la fonction publique ( Christian Rouillard, 2008), l’austérité budgétaire,  l’atrophie des effectifs des fonctionnaires, voir même l’externalisation de quelques tâches de l’administration publique, ou complètement  la logique de l’utilisateur payeur de service . Certes derrière toutes ses mesures peut s'abriter une menace de la cohésion qui tisse la société.

Un constat

Le présent texte pose un regard interrogatif sur le sort de la permanence des postes au sein de la fonction publique. Pour ceux qui suivent avec intérêt le développement  et l’évolution de la fonction publique, savent bien que cette dernière a tendance  à pénétrer dans un goulot d'étranglement, repéré par de multiples tendances qui visent des changements organisationnels et structurels teintés par différentes visions de  la gestion des ressources humaines et couplées par différentes mesures ciblant les restrictions budgétaires.                                                                                                                                       Plus d’une décennie, le gouvernement québécois a suivi plusieurs plans d’action qui prônent des mesures d’austérité budgétaires («déficit zéro» <!--[if !supportFootnotes]-->[4]<!--[endif]-->; «désendettement», «utilisateur-payeur»), l’audacieuse était le slogan «un sur deux» du gouvernement libéral. Qui est aussi une vision fédérale (des milliers des fonctionnaires ont reçu des lettres leurs informent que le gouvernement peut se passer de leurs services<!--[if !supportFootnotes]-->[5]<!--[endif]--> ). Ces démarches trouvent ses justifications dans la monté des propensions à cherchent chez les nouveaux fonctionnaires la polyvalence professionnelle plutôt qu’une restreinte spécialité. À vrai dire, il s’agit de renoncer à des principes qui représentent l'essence de la bureaucratie de weber sur laquelle s'est bâtie la fonction publique (la spécialisation et  la perspective d'un emploi de carrière).

  Ce slogan «un sur deux» influencera peut-être  le regard qu’on aura envers la fonction publique et dictera de nouvelles orientations. Telles qu’elles ont été soulevées par la note de l’Institut économique de Montréal (IEDM), qui avance que le Québec a tout intérêt à s’inspirer  des états européens, qui  ont déclaré une rompre avec l'ancien régime des échelles salariales et les emplois garantis à vie, à travers une déréglementation du monopole publique par le transfère de la responsabilité de gestion des ressources humaines  aux comtés évaluatives.

Le nouveau règlement  soutenu par les protagonistes  qui avancent qu'il trouvera  son essor loin de laxisme causé parfois par un  emploi garanti à vie et l'entrée dans  une atmosphère de pleine compétitivité  et de rendement moyennant une augmentation de salaire.Il est à noter que ce régime a trouvé une approbation de la part des syndicats et les employés européens.

Ahmed Mbarki



 

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<!--[if !supportFootnotes]-->[1]<!--[endif]-->BOURGAULT Jaques (dir.), Maurice DEMERS et Cynthia WILLIAMS (1977). «Introduction», Administration publique et management public – Expériences canadiennes, Québec, Les publications du Québec, 430 p., p. 1-13, ISBN 2-555-17704-9

<!--[if !supportFootnotes]-->[2]<!--[endif]-->Ibidem

<!--[if !supportFootnotes]-->[3]<!--[endif]--> Ministère des Finances du Québec. 2012 (31 décembre).«Comptes publics 2011-2012  vol.1 : états financiers consolidés du gouvernement du Québec». En ligne< http://www.finances.gouv.qc.ca/documents/Comptespublics/fr/CPTFR_vol1-2011-2012.pdf>. Consulté le 13 février 2013.

<!--[if !supportFootnotes]-->[4]<!--[endif]-->YVES VAILLANCOURT et al. (2003). «L’économie sociale dans les services  à domicile» Presse de l’université du Québec. En ligne<http://books.google.fr/books?id=LGD03vfEHNwC&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false >.  Consulté le 2 février 2013.

<!--[if !supportFootnotes]-->[5]<!--[endif]--> Radio-Canada. 2012 (28 juin). «Plus de 5000 fonctionnaires fédéraux sont à leur tour visés par les compressions». En ligne <http://www.radio-canada.ca/regions/ottawa/2012/06/27/002-compressions-fonction-publique.shtml>. Consulté le 13 février 2013.

 

Commentaires

  • Oui à lire sur ceux et celles qui font fonctionner l'État de droit.

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