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Bladimir Charles: Blog2


La mauvaise gouvernance origine des problèmes d'Haïti

Haïti, ancienne colonie française devient en janvier 1804 le premier État noir  des temps modernes et le deuxième État indépendant des Amériques. Elle est située dans les caraïbes et est à environ deux heures des États-Unis d'Amérique. Elle est l'un des pays les plus appauvris de l'hémisphère. Son contexte politique met toujours en doute la capacité des dirigeants de gouverner le pays. Ces gouvernants contournent généralement les normes et les règles qui régissent le bon fonctionnment de tout État dit démocratique. Ainsi, la population haïtienne a connu des conditions de vie difficiles, y compris l'instabilité et la violence politique, de graves violations de droits de la personne.

Dans son bilan 2009, le programme des Nations unis pour le Développement (PNUD) a fait remarquer que ''la pauvreté, l'inégalité et l'exclusion forment un triptyque qui caractérise la société haïtienne en des termes qui ne prêtent à confusion''. Aussi propose-t-il un véritable programme d'appui à la gouvernance en Haïti.

Que désigne le terme gouvernace?

La gouvernance désigne les traditions et les institutions par lesquelles l'autorité est exercée dans un pays pour le bien commun. Cela inclut le processus par lequel les gouvernants sont choisis, contrôlés et remplacés, la capacité du gouvernement à élaborer et mettre en place des politiques judicieuses, ainsi que le respect des citoyens et l'état des institutions gouvernant leurs interactions économiques et sociales. (Kauffaman, Kraay et zoido-Lobaton 1999; p.1)

Un rapprochement entre les points soulignés par le PNUD dans son bilan 2009 et la définition proposée par (Kauffaman, Kraay et zoido-Lobaton 1999; p.1), nous laisse croire que l'État haïtien souffre de déficit d'organisation au niveau stratégique et quelque soit le secteur considéré les méthodes de fonctionnement ne garantissent aux citoyens les services adéquats dans les conditions d'efficience de l'administration publique. Ce qui nous porte, dans ce cas, à indexer la mauvaise gouvernance comme étant les causes fondamentales des problèmes auxquels fait face le pays depuis des décennies. Et ces problèmes sont de tous ordres.

Au plan politique, il révèle que la corruption met à mal la démocratie et la bonne gouvernance. A chaque scrutin, l'exécutif cherche à truquer les résultats. Les représentants du pouvoir judiciaire sont généralement nommés par l'exécutif à des postes stratégiques dans l'unique but de vassaliser ledit pouvoir. Ainsi, ce manque de crédibilité des dirigeants offre la possibilité à la communauté internationale d'interférer  dans la majorité des décisions à caractère politique du pays. Parfois, elle impose même sa décision aux dirigeants. On dirait que c'est une mise sous tutelle de façon voilée. Il est difficile d'oublier toutes les pressions exercées par la communauté internationale ( USA, Canada, France, OEA ...) sur les membres de l'exécutif ( président Préval) et les membres du conseil électoral provisoire (CEP), pour écarter M. Jude Celestin du second tour des élections présidentielles que le CEP avait entériné sa particiaption selon les derniers résultats. Au bout du compte, ils ont fini par imposer M.Martelly comme président d'Haïti avec un taux élevé d'abstention (70%). Ce dernier est élu avec 716 986 votes sur 4 694 961 électeurs inscrits.

Sur le plan socio-économique, le constat est encore plus alarmant dû à la désorganisation des institutions étatiques du pays. En ce plein 21ème siècle, Haïti est le seul État du continent à faire partie du groupe des pays les moins avancés (PMA), est classé 158ième par le PNUD en termes de développement humain dans son rapport 2011 ( sur 187 États). Les trois quarts de la populations vivent dans la pauvreté (78% avec moins de 2$US/jour). Plus d'un Haïtien sur quatre est sous-alimenté et Haïti fait partie de la vingtième des pays identifiés par la FAO comme particulièrement dans ce domaine.

Nous devons aussi comprendre que la pauvreté du peuple haïtien est le résultat d'une très mauvaise répartition des ressources du pays. C'est de l'injustice sociale qui prévaut au règne des dirigeants qui se sont succedé. Cette culture d'injustice sociale amèe à repartir la richesse nationale de cette manière:

  • 4% de la population possèdent 66% des biens du pays;
  • 16% en détiennent 14%;
  • 70% en possèdent à peine 20%, les 10% restants étant totalement démunis.

En guise de conclusion

Les dirigeants haïtiens s ignorent-ils que les fonctions de l'État dans un pays démocratique doivent tendre à créer un environnement favorable au développement humain durable à travers l'établissement et le maintien d'un cadre légal et régulateur juste, propice à l'évolution des activités publiques et privées, à la stabilté et l'équité, à la desserte des services publics. Ils doivent savoir que les institutions étatiques existent dans le but de fournir des opportunités égales à tous (Primauté du droit pour les citoyens et les entreprises). Elles sont aussi responsables d'assurer l'inclusion économique, sociale et politique de tous et l'accès aux ressources pour tous. Que les dirigeants haïtiens comprennent que leur rôle est aussi de maintenir des conditions macroéconomiques stables, de maintenir des normes de santé publique, de mobiliser des ressources en vue d'offrir les services publics essentiels, de maintenir l'ordre, la sécurité et l'harmonie sociale. Il s'ensuit que la bonne gouvernance comme moyen d'atteindre d'atteindre tous ces objectifs.

L'administration publique haïtienne doit être repensée par la mise en application de véritables politiques publics. Monfort Alexis, dans son ouvrage '' Le nouvel État haïtien'', préconise et soutient l'idée d'un nouvel État haïtien susceptible de répondre efficacement aux besoins préliminaires et croissant des citoyens. selon lui, le nouvel État haïtien s'appuiera sur des institutions compétentes et sur une bureaucratie dynamique qui privilégie l'amélioration des rapports avec la population.

 

Quelques référence:

-Alexis Monfort, le nouvel État haïtien

-www.hdr.undp.org

-Principes et enjeux de l'administration publique ( cahier de notes)

-www.defend.ht

-www.haitilibre.com

Commentaires

  • Nous voilà avec un bon blog de Bladimir à lire et triturer.
    Déjà l'effort mérite d'être souligné. En administration publique trop peu de personnes prennent la parole publique sur
    des sujets qui touchent toute la collectivité.
    Un même commentaire ...non moins méritoire Bladimir

Les commentaires sont fermés.