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Bladimir Charles: Blog1-B


Le programme de scolarisation gratuite du président Martelly et la création de deux taxes en dehors d'un cadre légal.

Bien que, d'après la constitution haïtienne dans son article 32.1, la fréquentation de l'école doive être garantie gratuite pour tous les enfants en âge scolaire, la réalité est bien différente depuis bien des décennies. Seulement 25% des enfants en âge scolaire fréquentent effectivement les classes, constamment surchargées, des écoles publiques. De plus, une infirme partie de ces enfants termine l'école avec succès. Les gouvernements qui se sont succédé n'ont jamais eu le mérite d'implémenter un projet social qui prendrait en compte le voeu des articles 32; 32.1; 32.2;32.3 de la constitution, pour permettre à tous les fils et à toutes les filles du pays de bénéficier du pain de l'instruction. Alors que la déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen dans son article 26.1 consacre l'éducation comme un droit sacré à la personne humaine, les enfants haïtiens sont pourtant nombreux, surtout ceux du milieu rural, à ne pouvoir exercer ce droit fondamental.

Michel Martelly, candidat à la présidence en 2011, profita le manque de vision des leaders traditionnels du pays, pour épouser à sa cause le problème des milliers d'enfants non scolarisés. Durant toute sa campagne électorale, il s'est servi de cette problématique comme son cheval de bataille avec le fameux slogan '' l'école gratuite et obligatoire pour tous les enfants d'Haïti''. Dans cette perspective, il promit, s'il serait élu, de scolariser dès sa première année de son mandat, 100 000 enfants en âge scolaire à raison de 10 000 par département. Un projet louable que tout le monde applaudit en dépit des sentiments de doutes exprimés par d'autres personnes concernant la matérialisation à l'effet que M.Martelly ne pouvait pas dire comment il allait s'y prendre pour financer un tel projet.

Devenu président en avril 2011, quinze jours après son investiture, M.Martelly a crée un ''Fonds national pour l'éducation (FNE)'' et promis de scolariser un million et demi d'enfants au cours de son quinquennat grâce aux fonds collectés. (360 millions de dollars américains sur 5 ans). Cette mesure est diversement appréciée. D'abord saluée pour le grand espoir qu'elle soulève chez les familles défavorisées d'Haïti, elle souligne aussi le mérite du président haïtien d'avoir réintroduit la notion de ''promesse tenue'' longtemps oubliée par les politiciens traditionnels du pays.

Toutefois, la démarche adoptée par m.Martelly pour mettre en place le ''Fonds national pour l'éducation (FNE)'' et les mesures associées, soulèvent de nombreuses interrogations sur l'absence d'un cadre législatif et règlementaire par rapport au prélèvement de taxes sur les apples téléphoniques rentrants et les transferts d'argent des compatriotes haïtiens vivants à l'étranger. Ces perceptions de taxe considérées comme illégales, n'ont été entérinées par aucune loi régissant la matière.

TOUT DOIT ETRE APPROUVÉ

Dans toute société de droit, toute nouvelle taxe doit faire l'objet d'une loi votée par le parlement. Le président haïtien alla, dans un laps de temps, violer ce principe parce que le Fonds national pour l'éducation (FNE) rentra en vigueur le 15 juin 2011 sans avoir consulté le corps législatif dans le but de voter une loi. pour alimenter ce fonds, la diapora haïtienne est taxée de 1,50$ USD sur les transferts effectués vers Haïti, et de 0.05 centime par minute sur chaque appel international.

Trois mois après sa mise en application, la commission finance du sénat de la République convoqua des responsables du gouvernement en vue de faire la lumière sur la gestion de ces fonds. Le président de la banque centrale (BRH) Charles Castel a fourni des explications aux parlementaires sur l'existence de ces fonds, il a indiqué que la banque centrale disposait seulement des fonds relevés sur les transferts de l'étranger, alors qu'il n'était pas en mesure de parler sur la gestion de l'autre taxe sur les appels internationaux gérée par les responsables du conseil national des télécommunications (CONATEL).

Voilà, aujourd'hui sommes  à dix huit mois depuis que ces deux fameuses taxes rentrent en vigueur, et la poulation haïtienne n'est toujours pas informée du montant total accumulé des fonds collectés. Face à ce manque de transparance, Lucie Tondreau, un leader de la communauté haïtienne en floride a déclaré:''La diaspora va devoir demander bientôt la redition de comptes du gouvernement haïtien pour les millions de dollars en taxes, perçues pendant plus d'un an d'appels téléphoniques et les transferts d'argent''.

M.Martelly, quoiqu'il fasse preuve d'une très grande détermination pour changer l'image du pays et apporter des pistes de solutions aux problèmes socio-économiques auxquels confronte son peuple, doit  d'abord et avant tout donner le  bon exemple de transparence et se montrer respectueux des règles et des normes qui régissent le fonctionnement de tout état démocratique.

Quelques références:

www.metropolehaïti.com

www.haïti-liberté.com

www.rfi.fr

www.hpnhaïti. com

www.déclarationdesdroitsdelhomme.com

Commentaires

  • On se reprend Bladimir.
    Meilleur celui-là
    Prof

Les commentaires sont fermés.