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Blog 2-Jo Sevérine- À chacun son point de vue sur le budget, mais une solution s’impose pour la réussite des élèves. - par Séverine

Le 19 novembre dernier c’était la semaine des professionnels de l’Éducation. Ils sont près de 6500 employés à œuvrer au niveau de la pédagogie, de l’aide à l’élève et tant au primaire au secondaire qu’à l’éducation des adultes et de la formation professionnelle. À chacun  leur tour les commissions scolaires, les syndicats et le Mels ont fait parvenir aux conseillers pédagogiques, conseillers d’orientation, psychoéducateurs, orthophonistes et tous les autres, qu’ils font la différence pour certains élèves.

Pour Mme Marie Malavoy, Ministre de l’Éducation du Loisir et du Sport (MELS), « Il est important de reconnaître le rôle essentiel des professionnelles et professionnels de l’éducation puisque leur travail rehausse indéniablement la qualité de notre système d’éducation. Par leurs multiples interventions quotidiennes auprès des jeunes, ils guident ces derniers tout au long de leur parcours scolaire. Leur expertise permet de répondre aux besoins particuliers des élèves, favorisant ainsi leur réussite scolaire »[1] Selon Mme Josée Bouchard, présidente de la Fédération de commissions scolaires, les professionnels, font effectivement partie de la solution pour améliorer la persévérance et la réussite scolaire des élèves qui en ont besoin.[2]

Pendant cette même semaine, le 22 novembre dernier, c’était le jour du budget pour le nouveau gouvernement péquiste. Ce que le budget a dévoilé c’est que l’éducation est l’un des rares secteurs où les dépenses ont augmenté. L’augmentation pour le secteur de l’Éducation préscolaire et l’enseignement primaire et secondaire est majorée de 1.8 % soit 183 millions de plus en 2013-2014 pour atteindre 10,2 milliards de dollars.. (Le devoir, 21 novembre)[3]. Selon le ministre Marceau, cette augmentation du budget de 1.8% est suffisante et permettra de couvrir la hausse des coûts du système, comme les augmentations salariales et financer et l’ajout promis de professionnels pour soutenir les enseignants. (La presse, 21 novembre 2012). [4]

À première vue, comme contribuable, nous pourrions être satisfaits de cette proposition du ministre Marceau, mais nous n’aurions pas encore considéré le point de vue, des groupes de pression ou groupes d’intérêts. À l’annonce du budget, les réactions ont été vives chez certains  groupes d’intérêts qui ont manifesté publiquement leur désaccord. Faisant partie du système des politiciens, ces derniers tentent constamment d’exercer un pouvoir d’influence pour défendre leur position. Ces groupes constituent une composante essentielle du système politique et se donnent aussi comme mandat d’informer la population de certains enjeux qui ne sont pas toujours apparents. Ce jeu d’interaction  et de négociation politique entre les différents acteurs forme souvent la trame de l’actualité.

Ainsi, les jours suivant le dépôt du budget, certaines fédérations rattachées au monde de l’éducation ont commenté les compressions annoncées. Pour la Fédération des professionnelles de l’Éducation du Québec (FPPE[5]) le gouvernement annonce de nouvelles ressources mais sans donner la marge de manœuvre nécessaire aux commissions scolaires pour faire face à leurs obligations, ce qui entrainera inévitablement des compressions budgétaires. Les propos de la Fédération des Commissions scolaires du Québec (FCSQ[6]) abondent dans le même sens en dénonçant les compressions. Le gouvernement annulerait l’aide additionnelle qu’il versait à certaines commissions scolaires pour compenser, l’iniquité de la péréquation scolaire. (le devoir, 21 novembre 2012). Il faut savoir qu’actuellement 33 commissions scolaires sont en déficit. (La presse, 21 novembre). Calculé sur une année scolaire, c’est un effort de plus de 200 millions qui est imposé aux commissions scolaires. La FCSQ mentionne qu’il apparait difficile de concilier ces compressions et l’ajout de ressources professionnelles, car ces ressources nécessitent un investissement. La FCSQ demande de corriger rapidement le tir et réunir les représentants du réseau scolaire pour trouver des solutions plus équitables. Avec tout ce que l’on entend et lit dans les médias, y’a-t-il un message de la part du Gouvernement Marois aux commissions scolaires? Est-ce que les commissions scolaires doivent revoir leurs structures et se repositionner pour être en mesure d’offrir de meilleurs services aux élèves en faisant preuve d’imagination? Que reste-t-’il comme marge de manœuvre aux commissions scolaires? En réalité l’étau s’est rétréci et tous les budgets doivent être scrutés sous la loupe.

En ce qui concerne, le financement des commissions scolaires, leur dépense annuelle  est évaluée à près de 8 milliards de dollars. Un montant considérable de 80% du budget est consacré à la rémunération du personnel. Les revenus proviennent de plusieurs sources mais la source principale est celle des subventions gouvernementales qui représente autour de 72%.  L’impôt foncier scolaire représente pour sa part environ 13%. À cet égard, la loi de l’instruction publique (LIP),[7] limite le pouvoir de taxation des commissions scolaires à l’application d’un taux d’imposition de 0.35$ du 100$ d’évaluation. Ainsi, les commissions scolaires peuvent se dégager une marge de manœuvre, car la LIP, permet aux commissions scolaires également de taxer au-delà de la limite en tenant un référendum pour obtenir l’autorisation de la population. Il se pourrait que certaines commissions scolaires qui ont un potentiel de richesse foncière demandent une augmentation de la taxe scolaire. Cette alternative permettrait d’augmenter les revenus des commissions scolaires sans réduire les services offerts aux élèves. Cependant il faudra que la population comprenne les enjeux des commissions scolaires et ceci implique presque inévitablement d’accepter une augmentation de leurs taxes scolaires.

Tant attendu, le dévoilement des crédits accordé à chacun des ministères québécois a été annoncé hier. D’autres compressions budgétaires supplémentaires de 400 millions seront demandées à l’ensemble des ministères pour parvenir à l’exercice de l’équilibre budgétaire.[8] Cependant aucun détail à ce jour n’est disponible pour informer chacun des ministères sur l’effort qui lui sera demandé. Cette information ne sera disponible qu’en début d’année prochaine. Nous devons attendre encore patiemment, car la « stratégie du budget » de ce nouveau gouvernement semble être de divulguer les informations à petites doses et à des périodes stratégiques.[9] Toutefois, la réaction demeure à la fédération des commissions scolaires qui déplore que : «  le gouvernement  leur laisse l’odieux de couper dans les services ou de faire payer davantage leurs contribuables en augmentant la taxe scolaire.»[10]

Compte tenu de ce qui précède, il apparait évident que la situation est très précaire pour certaines commissions scolaires. D’autant plus que les milieux ont besoin des professionnels pour atteindre leurs objectifs de persévérance scolaire et de qualification des élèves. Il appartiendra dans la prochaine année, aux commissions scolaires et particulièrement aux 33 commissions scolaires en déficit, de trouver une solution. Ils  devront faire les bons choix, ceux qui permettront  de donner le meilleur service aux élèves.

 

 

 



[1] Communiqué sur le site du MELS; www.mels.gouv.qc.ca le 19 novembre 2012,

[2] Communiqué sur le site de la FCSQ, semaine du 19 novembre 2012

[3] www.ledevoir.com du 21 novembre 2012

[4] La presse du  21 novembre

[5] Communiqué sur le site internet; www.fppe.qc.ca

[6] Communiqué sur le site internet ;www.fcsq.qc.ca

[7] LIP(article dans un résumé de la LIP :www.fcsq.qc.ca/fileadmin/medias/.../Document-A-Extraits-LIP.pdf

[8]www.ledevoir.com du 6 décembre 2012

[9] Notes du cours principes et enjeux de l’administration publique du 23 novembre 2012.

[10] www.fcsq.qc.ca le 6 décembre 2012

 

Commentaires

  • Nous voilà avec un bon blog de Jo à lire et triturer.
    Déjà l'effort mérite d'être souligné. En administration publique trop peu de personnes prennent la parole publique sur
    des sujets qui touchent toute la collectivité.
    Un même commentaire ...non moins méritoire Jo !

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