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QUI ???-Loin des yeux, près du cœur?

 

Quelle fut ma surprise, lors de la visite de l’Assemblée nationale du Québec, de constater que la majorité des étudiants n’avaient jamais rencontré leur député de circonscription. La surprise prend tout son sens lorsque je constate que la majorité des étudiants travaillent déjà dans le domaine de la fonction publique. Je me suis alors demandée quelles sont les liens entre les ministres et les fonctionnaires rattachés à leurs ministères?

 

Les lectures effectuées à ce sujet mettent en lumière la complexité des relations entre les employés de la fonction publique - plus particulièrement les hauts-fonctionnaires - et les élus. Chacun semble avoir sa propre définition de sa relation avec l’autre. D’un point de vue néophyte, il peut paraître évident que les deux groupes travaillent pour la même cause, c'est-à-dire pour le bon fonctionnement du ministère. Cependant, ce n’est pas nécessairement la perception de tout le monde. Il est impossible de passer sous silence l’aspect politique relié aux élus du gouvernement. Leurs implications et leurs efforts peuvent être rattachés au bon fonctionnement du « système », par contre, il ne faut pas oublier la précarité de leur poste d’élu. Ainsi, comme tout peut avoir un impact sur la carrière future de l’élu, chaque geste compte.

 

Tous ces éléments soulèvent la question du rôle des employés de la fonction publique et plus particulièrement des hauts-fonctionnaires. Pour qui travaillent-ils? De répondre qu’ils ne sont qu’aux services des élus, soulève la question de l’imputabilité puisque cela voudrait dire qu’ils ne sont « que des exécutants, par définition, obéissants et soumis ».[1] Au contraire, mentionner qu’ils ne sont qu’aux services de la population, questionnerait le rôle et l’importance des élus. Or, « les politiciens et les hauts-fonctionnaires participent ensemble à l’élaboration des politiques publiques [2]» et ce, dans un environnement où une zone grise peut être présente. La cohabitation se doit d’exister.

 

Travaillant dans le milieu communautaire, la présence des députés et des conseillers, dans mon quotidien, est monnaie courante. Que ce soit lors d’inauguration de nouveaux services, de lancement de projets ou pour le dévoilement de résultats de projets, ils sont présents. D’ailleurs, leurs présences peut augmenter la crédibilité de l’organisme ou de l’événement ayant lieu. Ils peuvent également nous accompagner lorsque l’organisation vit des difficultés et tente de remonter la pente. Les appels d’offres lancés, surtout dans le domaine municipal, sont bien souvent « teintés » de recommandations et revendications amenés par le milieu communautaire. Bref, les élus font clairement partis de mon quotidien. Je dois les connaître et dans le meilleur des mondes, ils doivent me connaître. Cette connaissance mutuelle me permet d’assurer de bons liens avec le gouvernement en place pour contribuer au bon fonctionnement de mon organisme.

 

De là ma surprise du départ. En étant à l’extérieur de la fonction publique, je semble avoir un plus grand nombre de contacts avec les élus. Je dois également maintenir des contacts avec les différents paliers de la fonction publique (fonctionnaire, adjoint, etc.). Le milieu communautaire représente bien souvent « le vrai monde », le terrain, si précieux aux élus. C’est probablement cette proximité avec leurs concitoyens qui nous rend aussi incontournable.

 

Bref, je suis aux premières loges pour connaître les rouages des différentes demandes de subventions et programmes existants dans les différents ministères, en plus de me familiariser avec les processus et les lois en vigueur.

 

Bien souvent, j’entends l’expression « le milieu communautaire est un tremplin ». Je confirme que cette expérience m’aura donnée et me donne encore aujourd’hui, des outils et des habiletés qui seront, sans aucun doute, transférable!

 

 

 

 

 

 

 

 

 



[1] PARENTEAU, R et GERARD E. (1992) “Politique et management public”, Management public, comprendre et gérer les institutions de l’État, Sainte-Foy, Presses de l’Université du Québec, 640  p., troisième partie, p. 252, ISBN 2-760-50672-X

[2] Idem, p.253

 

Commentaires

  • Loin des yeus et loin....d'un nom pour ce texte-blogue ??
    J'aimerais savoir ??

  • J’ai aussi débuté ma carrière en milieu communautaire (OSBL) à titre de coordonnatrice dans une ressource d’hébergement. Effectivement, ce type de poste nous oblige à être beaucoup plus politisés que dans les milieux gouvernementaux car trop souvent nos subventions de base ne sont pas suffisantes pour accomplir notre mission. Les conditions d’emploi m’ont amenées à faire le saut vers un établissement public. D’abord à titre de professionnelle, puis, à titre de consultante, et de gestionnaire. Lorsque nous travaillons dans un établissement public, nous devons suivre les orientations, législations et autres obligations que nous remettent le ministère et le ministre de qui nous relevons. Nous avons des redditions de comptes précis et la tutelle nous attend si ce n’est pas respecté après quelques mises en garde. Les concepts de responsabilités et de solidarité face à notre mission gouvernementale est un incontournable. Nous ne sommes pas autorisés par notre établissement de prendre position de quelque nature que ce soit auprès des médias. À titre de gestionnaire, nous devons servir objectivement, de manière impartiale et non partisane. L’agente en communication nous préparerait si nous avions à nous présenter devant les médias. Les rencontres avec les instances gouvernementales se font rares puisque nous sommes des employés de l’état et non du gouvernement. Les grandes représentations vont se faire par les directeur généraux, ou encore par les regroupements provinciaux de nos établissements publics.

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