Blogue # 2 - SALL - L'administration publique québécoise dans le contexte de la mondialisation
Avant de définir l’administration publique québécoise et ses caractéristiques qui lui sont propres, nous devons constater le contexte mondial qui représente les prémisses à tout changement. Bien que chaque pays possède sa propre culture administrative, le dernier siècle a bouleversé les mentalités et les façons de procéder. L’effondrement du communisme, le triomphe du dogme capitalisme, l’emprise des technologies, la chute du mur de Berlin, la crise économique de 2008-2009, la mondialisation, etc.…. sont tant d’événements historiques qui ont transformé le rôle de l’État.
Plus concrètement, en quoi consiste la mondialisation ? La mondialisation se définit en trois volets : l’aspect économique et commercial, l’avènement des technologies et l’aspect identitaire. En premier lieu, l’aspect économique et commercial permet à tous les pays de prospérer, car on assiste à l’élargissement des échanges de toutes sortes. De plus, les traités économiques se multiplient (ALENA, Union européenne, etc.) L’avènement des technologies est un autre volet de la mondialisation qui révolutionna le secteur des communications. Maintenant, le monde entier est à un clic de souris ; le mode de vie de l’individu est changé. Le troisième volet de la mondialisation se rapporte à l’identité des individus. Avec la montée des aspects économiques et technologiques, l’individu doit combler son vide identitaire. Certains affirment que la mondialisation crée un nouvel ordre de citoyen à l’égard de la race, de la religion ou du continent. Tandis que d'autres pensent plutôt que l’individu à besoin de s’enfouir dans ces repères identitaires. Bref, une définition concise de la mondialisation serait une ouverture sur le monde qui se produit par l’avènement des technologies et d’une nouvelle façon de faire économiquement parlant qui changeront la perception qu’a de lui-même l’individu de ce monde.
L’administration publique québécoise quant à elle s’inspire ou est influencée par d’autres États bien qu’elle possède sa propre identité. En premier lieu, elle est sous l’influence du gouvernement britannique de type Westminster et de l’administration publique Whitehall qui constituent en quelque sorte, les assises historiques du gouvernement québécois. Pour sa part, la modernisation de l’administration québécoise en 1960 est grandement inspirée de l’influence française qui est une administration forte et nombreuse. L’administration publique québécoise est aussi collée au modèle américain qui promulgue une administration efficace et pragmatique.
L’évolution de l’administration publique québécoise s’est produite en deux temps : nous identifions l’année 1983 comme étant le point de rupture. C’est dans les années 60 que le Québec se modernise à grandes pompes. L’État est le pourvoyeur d’emploi, l’identité québécoise est mise de l’avant, les syndicats et les tenants du centre gauche pullulent. Bref, la période nommée Révolution tranquille a changé les mœurs québécoises. Si bien qu’aujourd’hui, l’État et l’administration publique sont des points de référence identitaire pour les Québécois. En 1983, l’administration publique se modifie considérablement. Le contexte mondial imputable à la crise économique et la montée de la droite en Grande-Bretagne changent le rôle de l’État; celui-ci agit maintenant par souci de saine gestion. Les dépenses de l’État sont de la sorte grandement diminuées. En ce qui a trait au Québec et à son administration publique, la Loi sur la fonction publique de 1983 qui encadre les employées change la culture administrative. Outre cette loi, mentionnons la Loi sur le déficit zéro de 1996 qui constitue concrètement l’intégration du mouvement de réforme mondial en obligeant l’équilibre budgétaire. Cette loi est fondamentale, car elle a forcé le changement en imposant des coupures dans le but de rétablir la crédibilité de l’administration publique. De plus, nous ne pouvons guère passer sous silence la Loi sur l’administration publique, qui pour la toute première fois, instaure un nouveau cadre de gestion provenant des agences britanniques. Bref, si la Loi sur le déficit zéro et la Loi sur l’administration publique constituent surement les deux plus grandes mesures de réformes, nous passons sous silence une panoplie de lois et de politiques gouvernementales qui ont eu un impact moindre sur l’administration publique québécoise. De puis l’entrée au pouvoir des libéraux en 2003, la contribution du gouvernement en matière de réformes a été moindre que les gouvernements péquistes précédents. Par exemple, les projets de partenariat public-privé et le concept de réingénierie, cher aux libéraux, n’ont pas eu la cote auprès de la population et semblent aujourd’hui tablettés. Un paradoxe se dresse : les péquistes ont été plus dynamiques et proactifs que les libéraux en matière de réforme, et pourtant les péquistes ont toujours été plus près de l’État comparativement à son principal adversaire.
En somme, comme nous avons pu le constater, l’administration publique québécoise s’est modifiée et se redéfinie au fil des ans. Dans le contexte actuel qui est la mondialisation, les frontières sont inexistantes et l’État s’ajuste et modifie son administration en conséquence. Cependant, les postulats de l’État québécois et de son administration publique sont bien encrés, si bien que nous parlons plus de réformes, mais bien de modernisation; il s’agit ici d’incorporer la modernisation profitable au Québec.
Commentaires
Un bon deuxième blogue M. Sall. On va lire , scruter et analyser et...faire le jugement. Bravo
Prof