la fuite du rapport secret. Leila Bakour
L’industrie de la construction est un secteur très sensible qui touche l’économie d’un pays, et le bien être d’une population.
Ces dernières années au regard de situation de concurrence imparfaite, le gouvernement du Québec et son ministère des transports ont taché de resserrer leurs règles d’attribution des contrats et de gestion des projets. Or de récentes vagues d’allégation de corruption dans le monde municipal laissaient présager qu’il fallait faire davantage à l’échelle même du Québec. En pareil contexte, il importait d’ajuster le tir.[1]
Pour ce faire, une unité anti collusion (UAC) a été crée en février 2010 par le gouvernement du Québec au sein du ministère des transports sous la responsabilité de M. Jacques Duchesneau, ancien patron du service de police de la ville de Montréal (SPVM), dans le but de prévenir la collusion, d’empêcher la fraude et la malversation dans le milieu de la construction qui date depuis longtemps.
Une unité permanante anti corruption a été crée une année plus tard, soit en février 2011 pour épauler soit disant l’unité anti collusion (UAC), son objectif était de lutter contre le trafic d’influence, la corruption ainsi que la collusion à laquelle l’UAC sera intégrée. Ça ne serait pas une forme de pression pour minimiser les marges de manœuvres de Jacques Duchesneau? Pourquoi une autre unité ? Il est plus simple de rajouter d’autres tâches pour l’escouade Duchesneau, que de créer une autre unité avec d’autres employés et un autre budget! De plus il était possible de mettre l’UPAC sous la responsabilité de l’UAC en rajoutant à cette dernière le P du caractère permanant, si on voulait vraiment allonger le groupe vu l’ampleur des tâches!? D’ailleurs une inimité dominait l’atmosphère entre les deux escouades (UAC) et (UPAC). Ces dernières sensée être fusionnée physiquement, mais cela ne s’est pas réalisé sous prétexte de non disponibilité de locaux.[2]
Sous ces conflits, un rapport secret de l’unité anti collusion a fait l’objet d’une fuite. Fruit d’un an et demi sur le terrain, il vient divulguer les pratiques douteuses dans l’industrie de la construction. Il dresse un portrait accablant pour le ministère des transports, des pratiques immorales, voir illégales, d’acteurs de l’industrie des travaux routiers et établi un lien direct entre l’industrie et les partis politiques.[3] Il dévoile parallèlement la perte d’expertise au sein du ministère des transports du Québec, ce dernier devient par conséquent sans estimateurs spécialisés capables d’évaluer les cous réels d’un projet de construction et faire face à ce genre de dépassement. L’exode de compétences humaines vers le secteur privé est un sérieux problème. Comment peut on vérifier les erreurs commises dans les plans, les devis, la conformité aux règles et lois? C’est la sécurité de tout un peuple qui est en jeu!!!
Suite à cette tempête d’allégations une ample frustration a été provoquée au près de 80% environ des québécois, qui revendiquent à voie haute une commission d’enquête publique au sens propre du mot. Cette demande est légitime vu qu’il y a « 43 milliards de fond public qui se dépensent en infrastructures…c’est important. »[4]
Toute la rage des milliers des québécois, de connaître la réalité des choses n’a pas fait bouger le chef du gouvernement du Québec Jean Charest qui reste indifférent, et il ne cesse pas de répéter qu’une commission d’enquête allait entraver les travaux des policiers et qu’une telle commission n’est pas nécessaire, puisque son gouvernement fait de son mieux pour assainir et faire le ménage dans le milieu de la construction.
Ce grand cri n’est qu’un droit. Pourquoi s’opposer à la totale volonté du peuple qui demande juste de leur gouvernement d’agir avec transparence vu qu’il s’agit des fonds publics, de leurs contributions des impôts qui ont été mal usagés, et aussi de leur sécurité qui est grandement en jeu.
D’ailleurs les images de l’effondrement du viaduc de la Concord qui a eu lieu le 30 septembre2006, restent toujours gravées dans leurs mémoires. Cette tragédie à coûter la vie de 5 personnes dont une femme enceinte, alors réduire les coûts au détriment de la sécurité des citoyens est inadmissible, raison pour laquelle les québécois ont le droit de savoir cette fois ci.
On ne veut pas comprendre par la réaction du chef du gouvernement du Québec, qu’on est là face à un abus de pouvoir!!! Mais non… on est dans une démocratie.
Le rapport Duchesneau vient de dénoncer les faiblesses de nos institutions démocratiques, alors une commission d’enquête doit revoir tout le système et non pas juste le secteur de la construction, car ces enjeux violent les grands principes de l’administration publique.
Il faut bien se baser sur le principe de séparation des pouvoirs; législatif, exécutif et judiciaire de notre administration publique, pour résoudre la crise de confiance de tout un peuple envers son gouvernement qui date depuis longtemps.
D’une manière ou d’une autre, le gouvernement doit agir et dans les plus brefs délais pour regagner cette confiance et stopper l’hémorragie, le temps presse!
Bonne lecture
Leila Bakour cours:7505
Commentaires
Bravo Leila pour oser un commentaire public sur une question d'actualité pour faire voir des principes d'administration publique concrets.
N'oublions pas de s'assurer une copie-papier dans les cahiers réservés à cette fin.
Ceci s'applqiue aussi pour les "commentateurs" de Leila.
Et bientôt ...de la correction, au sens d'examen de la copie !
Prof - dimanche le 23 octobre