BLOGUE ≠ 1 - KSIR- Le Système universitaire Suédois
Synthèse du chapitre 12 « La réforme du modèle universitaire suédois de 1993 » du livre Social-démocratie 2.0, par Benjamin Bélair.
La réforme du système universitaire Suédois a porté sur : La gouvernance; Le statut de la recherche et de l’enseignement; L’accessibilité; La présence dans les régions; La collaboration entre public et privée.
La réforme suédoise de 1990 s’est fait dans un contexte de restriction budgétaire où les institutions universitaire tentaient d’équilibrer leurs besoins avec la rareté des ressources par l’adoption de nouvelles pratiques de gestion qui préservait les orientations égalitaires et sociales-démocrates.
La principale raison de la réforme était donc la crise économique qui obligeait l’État Suédois à adopter une politique budgétaire basée sur l’adaptation aux cycles économiques et à la réduction de la dette. La seconde raison était que les programmes universitaires de premier cycle n’étaient pas efficaces, la difficulté des universités à adapter les contextes locaux et régionaux, les programmes d’études supérieurs demandent une réorganisation et un changement du marché du travail qui exige du personnel hautement qualifié et donc le changement des programmes de recherche.
L’objectif de cette réforme était que les ressources investis dans le système d’éducation doit stimuler la croissance économique et donc ces ressources sont distribuées en fonctions de la réussite des étudiants dans leurs cours. Le gouvernement demande aux gestionnaires de réduire les coûts administratifs des universités. Pour ce faire, l’État Suédois octroi plus d’autonomie aux universités par une dynamique de décentralisation, introduit des incitations à la performance pour augmenter l’efficacité et l’efficience, privatise certaines institutions afin de réduire les coûts et suscite la compétition.
L’objectif était aussi de développer de nouvelles méthodes d’enseignement, innover pédagogiquement et augmenter l’intérêt des étudiants pour les études scientifiques, augmenter le nombre de doctorants, réduire le temps pour compléter un doctorat…
Le système universitaire Suédois repose sur la gratuité de l’éducation et la facilité d’intégration par l’octroi des prêts et bourses aux étudiants. Le gouvernement doit donc compter sur d’autres sources que les droits de scolarités pour financer les universités.
Le financement des études est basé sur la performance, c’est-à-dire en fonction du nombre de crédits obtenus durant un semestre. Afin d’assurer la qualité de l’enseignement, le gouvernement a mis en place une agence indépendante (Agence Nationale pour l’Éducation Supérieure ANES) pour évaluer la qualité de l’enseignement des universités par un suivi statistique annuel, des audits et des jugements des pairs. Le financement de la recherche se fait en moitié par des subventions et l’autre moitié par des ressources non gouvernementales.
Le modèle Universitaire Suédois passe d’un modèle de contrôle à un modèle de supervision et de reddition de comptes. Ce modèle repose sur quatre acteurs dont le parlement qui vote les lois sur l’éducation et autorise la création de nouveaux établissements, le gouvernement qui produit les diplômes, les contrats d’éducation, les documents de budget… Les universités et les collèges qui organisent les programmes d’enseignement distribuent les ressources et finalement l’ANES qui s’occupe de la supervision des universités.
Le gouvernement octroi plus de responsabilité aux universités suédoise et adopte une politique de décentralisation en leurs accordant la responsabilité du développement régional, en effet, les universités devraient permettre aux jeunes qui n’auraient pas pu ou pas eu envie de se déplacer dans les régions les plus développées pour continuer leurs études et donc procurer du personnel qualifié aux entreprises des régions accusant un retard économique.
Elles doivent aussi faire de la reddition de compte sur la réalisation de leurs missions, en effet, même dans un contexte de décentralisation, les universités doivent s’aligner aux normes et objectifs fixés par le gouvernement, dans le but d’améliorer la qualité du système universitaire et ce en ayant recours à l’évaluation, qui est définit par plus d’autorégulation, plus d’évaluation externes, et plus d’indicateurs pour mesurer le succès et l’échecs.
Cette réforme laisse apparaître certain biais, par exemple, sur le plan de la gestion financière des universités, le transfert des ressources se fait sans procédure de contrôle, ce qui implique une incertitude sur l’efficience des dépenses engendrées alors que l’évaluation de l’efficience du budget dépensé coûte encore plus. Au niveau de l’autonomie accordée aux universités l’objectif de l’efficacité est plus au moins atteint ceci est dû à la confusion des rôles accordés aux différents acteurs qui interagissent et a l’attribution des responsabilités des différentes organisations administratives. En ce qui concerne, la décentralisation et la responsabilisation des universités, le personnel et administratif malgré l’augmentation de leurs tâches et la diminution des ressources l’objectifs a bien été atteint. Le seul problème réside dans le manque de ressources qui freine l’innovation. C’est au niveau des processus d’évaluation que la réforme a eu le plus d’effet puisque les universités ont développées des systèmes d’évaluation de la performance et qui a fait valoir qu’il n’y a pas eu de baisse des standards dans la qualité des formations offertes mais que c’est au niveau de la qualité de l’enseignement qu’il faut réagir.
On ne peut dire que ce qui fonctionne à un endroit peut fonctionner ailleurs puisque le contexte historique, culturel, politique et organisationnel n’est pas le même. Il est donc difficile de dire si la réforme du système universitaire suédois est transposable au Québec. Seulement la politique d’assurance qualité et d’évaluation de la Suède mérite une plus grande attention puisque a procuré un cadre normatif permettant des orientations claires, des objectifs de réussite ambitieux et une gestion rigoureuse tout en augmentant le soutien pédagogique aux étudiants.
Commentaires
Les états de droit doivent réexaminer à intervalles réguliers l'organisation et le fonctionnement de leurs institutions composantes. Un bel exemple ici