Blog 2: Un projet pour Cambridge Bay!
Lors du séminaire donné par le chef Awashish le 16 octobre, l'occasion nous a était donnée pour comprendre les enjeux sociaux et économiques des Atikamekws. Le sentiment d'injustice résonnait dans les paroles du chef Awashish. La grandeur des terrains non profitables, les conditions routières inexploitables, la consommation d'alcool et de drogues, le taux d’emploi qui dépasse à peine les 50% (le 2/3 de la population est sur l'aide sociale), les conditions météorologiques, tous des facteurs qui démontrent l'aspect vulnérable de cette population. Selon Statistiques Canada, les Premières Nations (PN) ont une espérance de vie d'environ sept ans inférieure à celle des Québécois. La moitié de la population des communautés des PN, au Québec, a moins de 25 ans, ce qui représente un problème sérieux dans les sociétés qui n'ont que très peu à offrir en terme de perspectives. Ce facteur démographique pose un problème de taille en matière d'éducation, de santé, de services sociaux, d'emploi, de logement et, de façon générale de gouvernance (Bouchard et al, 2008). De plus, au-delà de 50% de la population des PN a actuellement moins de 30 ans et vit dans un contexte socioéconomique extrêmement défavorable.
Alors que les revendications territoriales globales portent sur les éléments comme les titres fonciers, les droits de pêche et de piégeage, les mesures d’indemnisation financière ainsi que l’autonomie gouvernementale, les revendications particulières portent, elles, sur l’administration des terres de réserves et autres biens des bandes indiennes et sur le respect des dispositions des traités. Ces revendications ne sont négociées qu’avec le gouvernement du Canada. L’autonomie gouvernementale est au cœur des discussions entre les autochtones et les gouvernements. D’autres revendications touchent notamment les secteurs de la santé et des services sociaux, de la justice et de l’énergie.
Les PN vivent présentement une grande frustration envers les gouvernements. Pendant que les gouvernements, fédéral et provincial, cherchent des solutions concernant les revendications, les questions des titres aborigènes et de droits ancestraux non encore reconnus, des enjeux sociaux doivent être pris en compte et de façon urgente. L’obésité et le suicide, font parties des priorités établies de la commission de la santé et des services sociaux des PN du Québec et du Labrador (CSSSPNQL). Un plan directeur contenant un ensemble d’actions et répondant à une étude exhaustive sur les conditions de vie des PN du Québec est réalisé. Plusieurs programme ont vu le jour afin d’améliorer la qualité de vie des PN, mais il reste que les communautés, vivant en région éloignée, doivent faire face à des difficultés d’accès aux soins et aux produits de santé, qui s’expliquent en grande partie par une pénurie des professionnels de la santé exerçant dans les milieux autochtones.
La gestion du gouvernement fédéral privilégie l’élaboration de programmes propres aux autochtones, alors que le gouvernement du Québec a favorisé une approche fondée sur la coordination entre les ministères et la cohérence des politiques et des programmes (Michaud, 20011). L'enjeu de la communication représente la pierre angulaire dans les relations avec Québec. En effet, prendre en main les infrastructures, la santé, l'éducation, les ressources humaines et techniques doit faire partie d'un projet d'amélioration continue basée sur une planification stratégique réfléchie et qui permettra de façon efficace de garantir sur un long ou moyen terme l’amélioration de l’état de santé de la population et une éducation standard pour l'ensemble des jeunes autochtones. Il s’agit de favoriser de plus en plus les transferts de fonds et de responsabilités pour permettre aux communautés autochtones d’exercer le contrôle nécessaire pour répondre à leurs besoins.
La cogestion dans des secteurs comme celui de la santé et de l’éducation serait un modèle intéressant qui mise sur le partenariat et la prise en compte du mode de vie traditionnel des Autochtones.
Dernièrement, le projet de la station de Cambridge Bay au Nunavut a vu le jour. Même si ce projet est situé plus vers l'ouest Canadian, la station de recherche du Canada dans l'Extrême-Arctique servira de plate-forme de classe mondiale pour la science. La nouvelle station offrira un ensemble de services pour la science et la technologie dans le nord du Canada y compris un centre de développement de la technologie, un centre de savoirs traditionnels et des laboratoires de pointe.
La gestion de la distribution des richesses témoigne clairement de l’importance donnée au peuple des PN. Le gouvernement du Canada a récemment renforcé des installations (sur terre et en mer) et des réseaux pour appuyer la recherche arctique/polaire au Canada, au moyen des Fonds pour l'Infrastructure de Recherche dans l'Arctique (FIRA) (85 millions de dollars affectés à 20 projets différents, sur 46 sites). Lorsque la Station canadienne de Recherche dans l'Extrême-Arctique (SCREA) sera fonctionnelle, l'intention est qu'elle serve d'ancrage à ce réseau de centres de recherche arctique. Ce projet a été lancé en 2007 pour la première fois lors du discours du Trône du gouvernement du Canada et bientôt verra le jour de façon définitive. Alors que les négociations peuple à peuple durent depuis une trentaine d’année, on peut se questionner sur les priorités établies par le gouvernement du Canada.
Pour le chef Awashish,
Fatima-Zohra Haloui
Pour le chef Awashish,
Fatima-Zohra Haloui
Commentaires
Fatima ....bien reçu aussi... pour re-nourrir nos connaissances et mieux se former une opinion. Bonnes suites.