Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Est-ce une simple brise ou un réel vent de changement qui se manifeste…

Dans les dernières semaines, vous avez probablement entendu parler du nouveau livre de Mélanie Joly intitulé, « Changer les règles du jeu » ainsi que du reportage de Me Guy Bertrand, « Le nouveau Québec » qui sera présenté prochainement, en octobre 2014. Selon leurs visions respectives, ils veulent définir de nouveaux modèles de gouvernance et susciter des réflexions sur des projets de société. Est-ce que notre système électoral actuel qui est souvent critiqué, la représentativité par seulement deux principaux parties politiques et la reddition de compte permettent vraiment la réalisation des engagements qu’exige la gouvernance d’un état.

Dans un environnement en continuel changement ou les outils technologiques ont évolué sans précédent, on peut se demander pourquoi les institutions législatives et le modèle de gouvernance politique n’ont pas évolué beaucoup depuis bien des années… À qui cette stagnation peut-elle servir? Pourquoi le seul mot démocratie justifie l’immuabilité du système actuel? Sommes-nous dans une réelle démocratie ou plutôt une « corpocratie »? On remarque qu’avec les événements comme le scandale des commandites au niveau fédéral, les divulgations de corruptions, les malversations des dernières années et ajouter à cela, les évidentes brèves dans nos systèmes de gouvernance du secteur public, qu’il deviendra impératif très prochainement que les institutions publiques s’adaptent et deviennent des organisations apprenantes plutôt que stagnantes. 

Voici quelques éléments qui sont étroitement reliés et qui font que le système actuel va atteindre sa limite de légitimité auprès de la population. Dans un premier temps, le système d’élection aux 4 ans et les plates-formes électoralistes des parties politiques, le peu de parties politiques d’envergure, la solidarité ministérielle absolue et le mode de scrutin sont des éléments à analyser afin de redonner une crédibilité et une réelle application d’une démocratie participative.

Depuis un bon moment, notre mode de scrutin est remis en question puisque le partie au pouvoir n’est pas toujours le partie qui a obtenu le plus de votes au suffrage universel. Cet élément met en cause une stratégie d’élection par partie prenante, plutôt que de miser sur la volonté universelle. Nous n’avons qu’à regarder les promesses électorales qui vont s’adresser à des groupes d’intérêts ciblés comme par exemple des segments de population (aînés, jeunes, femmes, etc.), à des syndicats ou encore des politiques qui plairont aux patronats. Cette stratégie électoraliste vient dénaturer les enjeux et elle biaise les priorités ou encore viennent à l’encontre du bien-être collectif et d’un développement objectif de nos institutions et société. Plus souvent qu’autrement, c’est de l’opportunisme électoral.

L’autre élément questionnable est le peu de partis politiques qui réussissent à percer l’électorat ou plutôt d’obtenir un siège à l’Assemblée nationale, ce facteur vient limiter le rapport de force et restreindre les options donc teinter les décisions trop souvent en fonction des gains électoraux. Sans vouloir généraliser, l’opinion publique est assez désillusionnée face aux décisions politiques, « c’est du pareille au même ». Le fait de limiter les partis politiques et opinions, il est évident que les décisions sont unilatérales et idéologiques en fonction du parti politique au pouvoir. Un bon exemple pour illustrer cette idée est le registre des armes à feu dont le Québec voudrait conserver pour des raisons de sécurité, mais une autre idéologie politique veut éliminer ce registre… Est-ce pour le bien-être collectif? Au-delà des contraintes constitutionnelles dans ce cas précis sur laquelle argumente le parti conservateur voulant éliminer le registre, n’y a-t-il pas le gros bon sens qui devrait primer pour cette question? 

Pour conclure, il est intéressant de voir plusieurs intervenants réagir et proposer des alternatives afin de renouveler la gouvernance de l’état et la façon d’appliquer la démocratie. Il y a d’autres intervenants qui choisissent le statu quo où encore d’accorder toute la crédibilité des démarches législatives actuelles sur un mot « démocratie ». Il est grand temps d’agir puisque légitimité légale ne sera plus garantie puisque la légitimité morale souffre énormément depuis bien des dernières années. À quand une réelle gouvernance basée sur l’avancement de la société dans un souci de bien-être collectif plutôt que le bien-être corporatif?

Commentaires

  • Intéressant à discuter dans le contexte actuel et au moment de bien des interrogations.
    MAIS DITES NOUS VOTRE NOM OU PSEUDONYME
    SVP.

  • La démocratie telle que l'on se la représente au Québec et plus largement au Canada est le fruit du système électoral britannique et ne remonte pas à hier. Cet héritage aurait avantage à être revisité et mis au goût du jour afin que l'ensemble des joueurs sur l’échiquier politique québécois puisse contribuer à la société.

    Au Québec, il semble qu'on tienne pour acquis que le suffrage universel et les élections libres et éclairées sont un gage de démocratie. Pourtant, et on peut le constater depuis des décennies, nous sommes aux prises avec un mode « balancier », où deux principaux partis alternent, soit le Parti libéral du Québec (P.L.Q.) et le Parti Québécois (P.Q.). Néanmoins, selon le directeur général des élections du Québec (D.G.E.Q.), il existe 19 partis politiques.

    Peut-on vraiment parler de démocratie, qui plus est représentative, lorsque moins de 10 % de l'offre politique québécoise peut espérer prendre le pouvoir?

    Le principe de représentation effective de l'électeur, garanti par la Charte canadienne des droits et libertés, ne peut être pleinement respecté dans son essence si le mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour est à l’œuvre sur le territoire.

    Lorsqu’un électeur se rend aux urnes, il est confronté à un choix souvent très difficile. Il peut décider de voter selon ses convictions et risquer de « perdre » son vote si celui-ci ne concorde pas avec celui du parti le plus populaire de sa circonscription, ou décider de faire un vote « stratégique » et apporter son appui au parti plus à même de détrôner celui qui siège actuellement. Dans les deux cas, si l’individu en question ne se reconnait pas dans le P.L.Q. ou le P.Q., il aura voté dans le vide ou aura voté contre sa conscience.

    N’en déplaise aux défendeurs du mode de scrutin uninominal majoritaire à un tour, la montée de la Coalition Avenir Québec (C.A.Q.) et la percée de Québec Solidaire (Q.S.) ne sont pas gages de démocratie puisque la composition du Parlement ne représente pas la division du vote pour chacun des partis. Commençons par nous pencher sur cette question – peut-être aurons-nous un espoir de voir certaines choses évoluer dans notre société.

Les commentaires sont fermés.